Publié le 2 Feb 2017 - 11:21
POLITIQUE CINEMATOGRAPHIQUE

Le septième art sénégalais compte ses soutiens 

 

Le musée d’art africain Théodore Monod a accueilli hier la première session de la série de séminaires sur les politiques culturelles au Sénégal. Elle est initiée par l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan). La première rencontre portait sur le cinéma.

 

C’est reparti pour les séminaires sur les politiques culturelles au Sénégal organisées par le musée Théodore Monod de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan). La première séance s’est tenue hier au dit musée. Le cinéma était à l’honneur. ‘’La politique de développement de l'industrie cinématographique au Sénégal : état des lieux et perspectives’’ était le sujet sur lequel le directeur de la cinématographie nationale Hugues Diaz s’est penché pour la conférence inaugural. Avant cela, un documentaire de 26 minutes, ‘’Ciné-Mal’’, a été projeté pour camper le débat. Seulement, M. Diaz n’est pas d’accord avec tout ce qui a été dit par ceux qui ont témoigné dans ce film. ‘’Je ne pense pas que le cinéma sénégalais soit mort comme disent certains. S’il était mort, on ne serait pas là aujourd’hui’’, a-t-il tenu d’emblée à dire. Même s’il reconnaît que le cinéma actuel n’est pas ce qu’il était dans les années 1970 par exemple.

Le Sénégal était à cette époque la référence en Afrique. Il était en avance sur tout et presque sur tout le monde. En effet, évoquant le cadre juridique régissant le septième art, M. Diaz a informé que les premières lois ont vu le jour à l’aube des années 1970. Ainsi, il y avait une réelle volonté politique, voire ‘’une politique hardie et volontariste’’, selon ses dires. Ce qui s’est traduit, en outre, par la mise en place de structures et d’institutions de soutien de ce secteur.

Le Sénégal en 1972 a crée la société nationale de la cinématographie. Une douzaine de films de genre divers a été produit ou coproduit avec cette dernière. Ensuite, est mis en place le Fonds de soutien à l’industrie cinématographique. Grâce à ce Fonds, une dizaine de réalisateurs ont pu avoir des prêts auprès d’institutions de crédit. Et mieux encore, en 1979, la défunte Banque nationale de développement du Sénégal a débloqué 215 millions pour le financement de 8 films. ‘’Malheureusement, cela ne répondait pas aux attentes des cinéastes car les délais de remboursement étaient trop courts. Ce qui n’a pas permis d’établir des relations de confiance entre les banques et la communauté cinématographique’’, selon Hugues Diaz. 

En 1974 était créé la Société d’importation et de distribution du cinéma. Ce qui démontre que le cinéma doit être pensé dans sa globalité en prenant en compte tous les maillons que sont la création, la production, la distribution et l’exploitation. Des branches prises en compte dans la loi du 15 avril 2002. Laquelle loi instituait d’ailleurs le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica). Mais c’est seulement après les brillantes performances du Sénégal au Fespaco en 2011 que l’Etat s’est décidé à approvisionner le Fonds à hauteur d’un milliard. Ce qui fait dire au directeur de la cinématographie nationale que les participations aux festivals sont importantes. Mais dans la deuxième phase de financement du Fopica, seule la création n’est pas prise en compte. Pourtant, comme l’a soutenu M. Diaz, ‘’il faut des ressources humaines qualifiées. Car il serait très difficile, voir impossible de tourner 6 films en même temps au Sénégal et avoir assez de ressources humaines locales. Heureusement que des jeunes sont actuellement formés’’. 

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