Publié le 26 Jan 2023 - 16:11
PREMIER LEAGUE

Arsenal, patron pas incognito

 
En couchant Manchester United (3-2) dans les dernières secondes de la rencontre à l’Emirates Stadium, Arsenal a renforcé son statut de leader et favori de Premier League cette saison. Une réussite collective qui rappelle les grandes heures des Gunners.
 
 
Jamais, depuis son inauguration en juillet 2006, l’Emirates Stadium n’avait autant ressemblé à un brasier. Une fois de plus cette saison, lorsque Eddie Nketiah a propulsé le ballon au fond des filets et offert la victoire à la 90e minute aux Gunners, dans choc de très haut niveau contre Manchester United, l’antre d’Arsenal s’est soulevée comme un seul homme et hurlé à la gloire de son équipe, allergique à la défaite. En lavant l’affront de son unique revers cette saison sur la pelouse d’Old Trafford, au match aller, Arsenal a également renforcé son statut d’invincible – ou presque – et remis ses poursuivants à distance dans la course au titre de Premier League. Après une vingtaine de matchs de championnat cette saison, la question n’est plus de savoir quand Arsenal flanchera, mais comment le titre pourrait échapper aux Gunners.
 
Un collectif saupoudré de pépites
 
Le scénario de la rencontre face à MU résume parfaitement ce qu’est Arsenal cette saison : une équipe qui domine ses adversaires grâce à un collectif parfaitement organisé par Mikel Arteta, est efficace aussi bien offensivement que défensivement (deuxième attaque et deuxième défense du championnat) et peut compter sur des exploits individuels dans les moments chauds, à l’image d’une parade d’Aaron Ramsdale devant Marcus Rashford ou encore du somptueux but de Bukayo Saka ce dimanche. Le tout en produisant un jeu particulièrement séduisant, les Gunners alternant entre phases de transition express et phases de possession pour trouver le bon décalage.
 
« C’était un match plein d’émotion, avec beaucoup de passion, a avoué Arteta après la rencontre. On ne pouvait pas vraiment faire un meilleur match, notamment en seconde période où notre performance était exceptionnelle. On a su être patient et déterminé à la fois. On n’a jamais cédé à la panique car on a toujours cru que la victoire était possible ce soir. À plusieurs reprises, on a su faire preuve de lucidité dans la surface mais sans réussite. Heureusement, on a finalement été récompensé sur la fin ». Une sérénité déconcertante et troublante tant Arsenal nous avait habitué au contraire depuis des lustres.
 
La grande victoire de Mikel Arteta se résume aussi à l’intégration et l’utilisation de ses joueurs depuis le début de la saison. En défense, l’ancien adjoint de Pep Guardiola à Manchester City a tenté deux paris gagnants : Oleksandr Zinchenko à la place de Kieran Tierney, chouchou de l’Emirates, sur le côté gauche, le coach espagnol s’offrant ainsi le luxe d’avoir un organisateur supplémentaire qui se positionne au cœur du jeu sur les phases offensives, et le décalage de Ben White sur le côté droit suite à l’intégration express de William Saliba en défense centrale.
 
L’international anglais s’est ainsi reconverti en un latéral qui enchaine les courses dans son couloir tout en offrant une stabilité défensive. Au milieu, le duo Granit Xhaka-Thomas Partey rayonne enfin après deux années de galère où le Suisse se cherchait et le Ghanéen enchainait les blessures, juste derrière Martin Odegaard, meneur hors pair justifiant enfin la hype qui l’entourait à ses quinze ans. Enfin, Arteta a trouvé la combinaison gagnante devant en alignant trois dynamiteurs : Gabriel Martinelli, Gabriel Jesus et Bukayo Saka. Et même lorsqu’il se retrouve confronté à des coups durs comme la blessure de l’avant-centre brésilien, il peut compter sur l’intérim d’Eddie Nketiah, véritable clone de Jesus et capable, comme ce dernier, de jouer avec justesse dos au but, pour faire briller ses coéquipiers et dénouer des situations délicates, à l’image de son doublé salvateur ce dimanche soir.
 
Un air d’Invincibles
 
Cette cuvée 2022-2023 d’Arsenal semble, semaine après semaine, sans réel défaut et enchaine les bonnes performances. Avec seize victoires, deux nuls et une seule défaite en dix-neuf matchs cette saison, les Gunners réalisent le meilleur début de saison de leur histoire et possèdent 50 unités à mi-parcours, avec en prime quinze points pris sur dix-huit possibles contre les équipes du Big Six, point faible d’Arsenal depuis des années. Des statistiques auxquelles nous avaient habitué Manchester City et Liverpool ces dernières saisons. Mais les Reds, comme Chelsea ou bien Tottenham, déçoivent pour le moment énormément tandis que seul Manchester City tente de s’accrocher au rythme d’Arsenal, avec cinq points de déficit mais un match en plus disputé. Autant d’arguments qui laissent rêveurs dans le nord de Londres, alors qu’Arsenal n’a plus soulevé le trophée de Premier League depuis 2004, l’année des Invincibles. Si l’histoire semble belle, il faudra attendre le 15 février et le choc face aux Citizens pour y croire réellement, tant le bonheur semble fuir l’Emirates Stadium depuis quinze ans.
 
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