Publié le 30 Mar 2022 - 13:48
QUESTION DE L’HOMOSEXUALITE AU SENEGAL

Seydi Gassama attaque Samm jikko yi et les partis politiques

 

Le directeur exécutif de la section d'Amnesty International (AI) Sénégal dénonce et demande  la fin de l’’’instrumentalisation de la question liée à l’homosexualité. Seydi Gassama s’en est pris, à l’opposition, au parti au pouvoir, mais aussi aux groupes politico-religieux. D’ailleurs, il a lynché les membres de Samm jikko yi.

 

Le directeur exécutif de la section d'Amnesty International (AI) Sénégal dénonce le fait que la question des homosexuels, qui soulève des passions, soit mise en avant à des ‘’fins politiques’’.  Selon Seydi Gassama, depuis 2012, cette question fait l’objet d’une instrumentalisation politique. ‘’Tout a commencé en 2012, entre les deux tours, quand l’actuel Président a fait une déclaration où il disait que cette question doit être traitée de manière responsable. Les  Libéraux ont  commencé à l’attaquer. Cela ne l’a pas empêché d’être élu Président. Mais, cela a continué’’, a-t-il dit, hier, lors de la présentation du rapport 2021-22 de Amnesty international. Ainsi, pour Seydi Gassama, la question relative aux droits des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles, transgenres ou intersexes, est devenue et continuera d’être un thème de campagne électorale, notamment pour les Législatives à venir.

‘’Au référendum de 2016, personne n’a compris où est-ce que les opposants et certains acteurs de la société civile ont vu dans la constitution où on dit qu’il faut légaliser le mariage des homosexuels. Et ça continue. Mais, c’est honteux que dans un pays, des hommes politiques fassent de cette question-là leur principal thème de campagne électorale’’, dénonce-t-il.

M. Gassama ne s’adresse pas seulement aux opposants. Selon lui, le pouvoir instrumentalise également la question des homosexuels pour discréditer les ONG.   ‘’Chaque fois qu’on l’attaque sur son bilan en matière de respect des libertés publiques, il dit : ‘voilà, ce sont des défenseurs de gays’. Ce qui est totalement irresponsable, parce que, nous ne demandons aucun droit pour les LGBT que les lois et la constitution du Sénégal ne leur donnent. C’est la constitution du Sénégal qui protège tous les Sénégalais contre la violence physique’’, peste-t-il, avant de s’en prendre à certains mouvements de défenseurs des valeurs religieuses. 

Le mémorandum d’And Samm Jikko Yi

Effet, M. Gassama a attaqué And Samm Jikko yi qu’il qualifie d’organisation politico-religieuse qui s’attaquerait aux fondements de l’Etat.  ‘’Dans And Samm Jikko yi, beaucoup sont aussi des leaders de partis politiques, et on connaît bien leur agenda. Leur agenda, c’est d’aller aux élections, à l’Assemblée nationale et de s’attaquer aux fondements de l’Etat’’, a déclaré Seydi Gassama. Cette révélation est faite sur la base d’un mémorandum que les membres d’And Samm Jikko yi avaient soumis aux candidats à l’élection présidentielle de 2019.

‘’And Samm Jikko yi a soumis un mémorandum à tous les candidats. Selon ses membres, deux candidats ont répondu : Madické Niang et Idrissa Seck. Ils s’attaquaient clairement au Code de la famille. Ils demandaient à ce que 70 articles de ce Code,- qui selon eux, sont contraires à l’islam et à la Suna- soient révisés. Ils demandaient à ce qu’on crée une Chambre au Parlement, où les religieux siégeraient pour examiner les textes de loi et mettre leur cachet avant que ça ne passe à l’Assemblée nationale pour être votés. Ils demandent à siéger aux CNRA pour examiner toutes les productions audiovisuelles, censurer ce qu’ils veulent et laisser passer ce qu’ils veulent. C’est cela leur programme’’, regrette M. Gassama, estimant que le fondement laïc de l’Etat du Sénégal est attaqué.

Ainsi, Amnesty International dit clairement son opposition à toute criminalisation de l'homosexualité. Elle n’est pas d’accord que les peines soient corsées. ‘’Les lois que nous avons au Sénégal sont très répressives. Les actes contre-nature sont passibles de 5 ans  de prison. 5 ans dans une prison sénégalaise, personne ne doit le souhaiter à son pire ennemi. Le Sénégal fait déjà l’objet de critiques de la communauté internationale par rapport à cela. Nous ne voyons pas pourquoi des gens vont se lever et demander à ce que ces actes soient criminalisés’’, martèle Seydi Gassama.

‘’Ils (les membres And Samm Jikko yi) ne se limitent pas là. Ils créent de nouveau délits : apologie de l’homosexualité. Ça veut dire que, quand un homosexuel présumé est lynché, si quelqu’un élève la voix pour dire que ce n’est pas normal, il tombe sur le coup de ce délit d’apologie de l’homosexualité. Aucun Etat responsable n'a adopté une telle loi. Et aucun député responsable ne peut la voter. Donc, nous pensons que les députés de la majorité qui ont rejeté ce texte-là ont agi en responsabilité’’, a-t-il poursuivi.

En effet, des personnes LGBTI ont été attaquées physiquement et publiquement à Dakar et à Ziguinchor au cours de l’année, et un grand nombre de ces attaques ont été filmées par les agresseurs. En mai, plusieurs groupes conservateurs ont organisé une grande manifestation à Dakar pour réclamer la criminalisation de l’homosexualité dans le Code pénal sénégalais. ‘’Nous sommes dans un Etat de droit. La loi punit les actes contre nature, mais, la loi ne demande pas aux gens de se faire justice eux-mêmes’’, s’insurge droit-de-l'hommiste.

 Par ailleurs, concernant les droits des enfants, selon Amnesty, le Sénégal n’a pas respecté son obligation de protéger les enfants contre les mauvais traitements. ‘’Des centaines de milliers d’élèves d’écoles coraniques ont continué d’être contraints à mendier pour assurer leur subsistance, malgré l’existence d’une loi adoptée en 2005 pour lutter contre la mendicité forcée et la traite des enfants, et d’un projet de loi de 2018 visant à moderniser l’enseignement coranique’’, dénonce  Seydi Gassama. 

 BABACAR SY SEYE

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