Publié le 20 May 2015 - 09:27
SEYDINA ISSA LAYE THIAW AU 135e APPEL DE LIMAMOU LAYE

‘‘Si les ‘tarikha’ devaient plomber la bonne marche du pays…’’

 

La communauté layène célèbre l’Appel de son fondateur aujourd’hui. Une commémoration de deux jours qui a commencé hier et a pour thème : ‘‘Promotion de la paix dans le monde selon les enseignements de Seydina Limamou Laye’’. Occasion saisie par les dignitaires de la confrérie pour se pencher sur des questions sociales

 

En 1883, Seydina Limamou Laye lançait son fameux appel aux hommes et aux djinns pour qu’ils adorent Dieu. 135 ans plus tard, la confrérie layène, qui s’inspire de ses enseignements, célèbre l’évènement avec la même ferveur. C’est dans la matinée d’aujourd’hui (Yoor-yooru Diamalaye) correspondant au premier jour du mois de Cha’ban que l’évènement sera  commémoré en tant que tel, suivi de la cérémonie officielle. Mais comme à l’accoutumée, c’est le mausolée de Seydina Issa Laye, à Cambérène, qui a accueilli la première partie de  cette célébration hier. Une place où se sont massés tôt dans la matinée, les disciples layènes tout de blanc vêtu, entonnant les chants accompagnés d’une chorégraphie des bras, caractéristique de cette confrérie. Il y a une certaine rupture dans l’adoration du Seigneur.

L’ouverture a été marquée par le sermon du président du comité d’organisation. ‘’Dans les mosquées, on se prosterne devant Dieu. Mais quand on en sort, on se prosterne aussi devant un homme pour bénéficier de sa bienveillance. Prenons Dieu pour ce qu’Il Est et ne prenons pas les hommes pour ce qu’ils ne sont pas’’, a déclaré le président du comité d’organisation, Seydina Issa Laye Thiaw, par ailleurs, fils aîné de l’actuel khalife. Dans un discours qui aura duré une vingtaine de minutes, il a dénoncé une carence morale qui se généralise et qui, selon lui, a débouché sur une crise sociale caractérisée par l’éclatement de la cellule familiale et la place importante accordée à l’argent par la société : ‘’De nos jours, c’est celui qui a l’argent qui commande. Plus on en dispose, plus on est sollicité, plus on est considéré. Moins on en a, plus on est marginalisé, et ce, à l’intérieur de la famille même.’’

Le fils du Khalife s’est également appesanti sur la finitude de la condition humaine pour exhorter les fidèles à un retour vers les enseignements de son arrière-grand-père. Suggérant une prise de conscience des confréries, Seydina Issa Laye Thiaw a déclaré que ‘‘si les ‘tarikha’ devaient plomber la bonne marche du pays, les personnes éclairées prendraient leurs responsabilités pour aller suivre leur propre voie’’. Il s’est fait par la suite l’avocat d’une cohabitation pacifique entre différentes confréries du Sénégal, et au-delà, l’apôtre de la diversité religieuse, car dans ce pays, lance-t-il : ‘’Chacun a une ascendance quelque part ailleurs que dans sa confrérie ou sa religion.’’ Une occasion saisie par la porte-parole du Khalife, Mamadou Lamine Laye, pour revisiter l’œuvre du fondateur de la confrérie ainsi que celui de son fils, Seydina Issa Laye.

Zakat instantanée

Dans l’après-midi, c’est Ngor qui a accueilli la deuxième étape de cette célébration. Le  troisième pilier de l’islam, la zakat (aumône légale à laquelle le croyant est soumis), thème de l’année dernière, s’est réinvitée dans les propos de Mame Libasse Laye, dignitaire de la famille. Bien que le thème de cette année soit relatif à la paix selon les enseignements du Mahdi, l’imam s’est érigé contre la pensée unique concernant l’annualité de la zakat. Citant les grands érudits et les animateurs des différents courants islamiques, Mame Libasse Laye a justifié ‘‘la zakat instantanée’’, c'est-à-dire prélever cette aumône au fur et à mesure  qu’on perçoit des émoluments, et conformément aux enseignements du fondateur de la confrérie.

‘’Donner la zakat instantanément est à l’avantage de ceux qui doivent la recevoir. Si on parle d’annuité, c’est juste pour permettre de rassembler la somme requise. Ce qui ne signifie pas qu’il faut obligatoirement attendre une année pour la verser’’, a-t-il déclaré, ajoutant que cette pratique entre dans la cadre de la pacification sociale.

Ousmane Laye Diop

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