Publié le 16 Apr 2019 - 21:07
SPECTACLE HUMOUR

Yass rend hommage à ses parents

 

Il jouait tous les ans au moins une fois au Sénégal. Il invitait même d’autres humoristes. ‘’Yass et les Doff du rire’’, vous voyez qui c’est ? Le bonhomme était là, ce week-end, au grand bonheur de son public. 
 
 
L’humoriste libanais Yass a fait son come-back à Dakar. Le week-end dernier, il était le roi des planches du Théâtre national Daniel Sorano. Absent du pays depuis des années, après avoir monté son premier One man Show, Yass revient avec un nouveau spectacle en solo, ‘’Yass rembobine’’, qu’il a présenté vendredi et samedi au public. 
 
Il rembobine ainsi ses souvenirs au cours d’une retraite d’écriture à Montréal pendant 18 mois. Il use d’un mélange de tendresse et d’humour qui donne sens à son art et convoque, pour l’occasion, une galerie de personnages drôles, loufoques et émouvants. ‘’J’ai été loin, loin à Montréal pour créer un spectacle, parce qu’il parait qu’il faut aller loin pour se rapprocher de soi-même. Eh oui, j’ai attrapé 12 rhumes, 7 angines et des kilomètres de phrases avec un accent québécois trendy, à la mode. Mais je sais que, comme la magie entre le public et moi a si souvent opéré, vous viendrez apaiser mon cœur’’, a-t-il lancé. Son spectacle, il l’assimile à un accouchement. ‘’C’est un accouchement, parce que la grossesse n’a pas duré neuf mois, mais dix-huit mois. Il n’y a pas un jour, une ligne, un mot sans penser à Daniel Sorano. Je devais juste faire attention de ne pas être submergé par l’émotion, avant le spectacle. J’ai réussi à contrôler cette émotion’’. 
 
Même si l’histoire racontée le plonge dans des univers de son enfance tout roses. Ainsi, Il retrace sur scène son histoire vécue avec ses parents et particulièrement sa mère qui est sa plus grande source d’inspiration, dit-il.  ‘’J’ai eu une enfance hyper heureuse, une adolescence hyper heureuse. J’ai eu la chance d’être né à Dakar. C’est une chance d’avoir grandi à Dakar, au bord de la mer. J’allais à l’école à pied, j’étais à la Cathédrale où 90 % de la classe était mélangée. Il y a une part de nostalgie. Je voulais rendre hommage à l’amour que l’Afrique m’a donné, que mes parents m’ont donné. Je n’ai pas de doute que l’éducation que mes parents m’ont donnée, si elle est aussi belle, ils m’ont perfusé autant d’amour, c’est aussi grâce à cela que j’ai grandi ici. Il y a une atmosphère qui fait que j’ai pu être nourri de cet amour. J’avais envie de rembobiner’’, a-t-il souri. 
 
Pendant deux heures, il fait passer son public par plusieurs émotions. Un défi pour lui. ‘’Les gens me faisaient des reproches, en me disant : ‘On ne te voit pas beaucoup sur scène.’ On me voyait 20 minutes. Le principe d’un plateau d’humour, c’est d’être généreux et je me suis dit que j’avais besoin de rendre hommage à mes parents, de faire mon deuil. Ma mère Jahda et Tata Maïmouna m’ont allaité, j’ai puisé l’énergie dans cet amour’’. 
 
Yass espère que de là où se trouvent ses parents, ils sont contents, soulagés d’avoir transmis à leurs enfants cet amour. Fier de ses parents, il croit ‘’qu’il n’y a rien de plus fort que les racines. Entre autres, il s’est réjoui de sa prestation. Pour lui, cette réussite est le fruit d’un travail, car, à son avis, il n’est pas facile de faire lever une salle. ‘’Quand vous mettez la sincérité et un peu de talent, le résultat ne peut qu’être bon, c’est magique’’, reste-t-il convaincu. Son premier spectacle intitulé ‘’Yass et je viens de loin’’, il l’a joué en 2007 à Sorano, qui rendait hommage au Sénégal, assez autobiographique. Ceci lui a permis de jouer dans seize pays, 750 fois. 
 
AIDA DIENE 

 

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