Publié le 15 Jun 2013 - 18:12
SUCCESSION D’IDRISSA SECK A THIÈS

Le ''Cinq majeur'' de Rewmi

 

En dehors d’Idrissa Seck, quel candidat pour le parti Rewmi à Thiès ? C’est l’équation à mille inconnus que les observateurs de la scène politique de la cité du Rail tentent de résoudre. Une question d’autant plus difficile que la formation politique souffre à Thiès d’une pénurie de cadres de la trempe du chef. EnQuête vous présente le ''Cinq majeur'' des prétendants au ''califat'' local.

 

Yankhoba Diattara

Yankhoba Diattara, ''le poulain de Idy''

D’étudiant en homme politique, Yankhoba Diattara a toujours bénéficié de l’œil attentif d’Idrissa Seck qui le couve comme son protégé. Le premier adjoint au maire de la ville de Thiès a commencé à flirter, politiquement s’entend, avec son mentor quand celui-ci était à l’époque ministre du Commerce. La sensibilité du président de Rewmi face aux revendications des étudiants thiessois a tout de suite frappé le jeune étudiant de l’Université Cheikh Anta Diop. Et un amour filial finit par naître entre les deux hommes qui ne sont jamais quittés depuis lors. Des tickets de repas aux bourses, en passant par des subventions, rien n’a été négligé par le maire de Thiès pour mettre son jeune protégé dans de très bonnes conditions d’études.

En 1999, alors que le Parti démocratique sénégalais (PDS) traverse une crise, avec, entre autres, le départ d'Ousmane Ngom, Idrissa Seck fait appel à Yankhoba Diattara jusque-là dans l’ombre. Le lieutenant du directeur de campagne de Abdoulaye Wade entre ainsi dans la scène politique en créant une association dénommée ''Wade pour l’alternance et le changement'' (Wac). Yankoba Diattara avait alors, derrière lui, nombre d'étudiants de Thiès mobilisés. L'alternance venue, sa proximité avec Idy lui a valu plus tard son exclusion du PDS lorsqu’il a osé contester le leadership de la ''constante'' Wade en bisbilles avec son ''fils putatif''.

Avec ses amis, Diattara crée alors le parti FIDEL avant de se… fidéliser dans Rewmi d'Idrissa Seck. Les deux hommes sont devenus si inséparables que le poulain a été cornaqué à la ''station'' de premier adjoint au maire de Thiès avec délégation de signature durant les deux mandats de son mentor. Selon Yankhoba Diattara, la plus importante avancée réside en ce que la municipalité se gère aujourd’hui comme une entreprise. Saura-t-il rallier les Thiessois à sa cause ?

Dr Oumar Papis Ndoye, ''le cadre''

Très proche aussi d’Idrissa Seck, docteur Oumar Papis Ndoye est l’un des meilleurs amis d’enfance du maire de Thiès. Diplômé en sciences biologiques et médicales, le professeur agrégé en médecine, chargé de la coopération et du jumelage au sein de Rewmi et par ailleurs président du GEST (Groupement d'entre-aide et de solidarité des Thiessois), répond à beaucoup de critères qui font de lui un homme capable de gérer la mairie de Thiès. Le coordinateur des cadres de Rewmi s’est forgé une vie politique auprès de son mentor Idrissa Seck. C’est ce qui lui a valu le poste de deuxième adjoint au maire de la ville de Thiès après la victoire de M. Seck aux municipales de 2009.

Très ambitieux, cet universitaire chercheur a développé un vaste programme pour accompagner les actions politiques de son guide. Lequel programme tourne autour de la lutte contre la pauvreté, la promotion de la santé de qualité, la création d’une banque alimentaire, la formation et l’insertion des jeunes et l’avènement d’un club de football de ville de haut niveau avec comme objectif le mieux-être des populations de la cité du Rail. C’est grâce à son entregent que la commune a établi une coopération avec celle de Caen en France sur des thématiques telles que la culture, l'environnement, l'éducation et l'appui institutionnel. Autant de projets qui font de lui un allié des populations qui ont soif de changement. Celui qui a inauguré le Cyber Campus sera-t-il l’homme de la situation ?

Dr Oumar Papis Ndoye

Maimouna Dieng

Maimouna Dieng, ''La dame de fer''

Pour ceux qui ne la connaissent pas, on la surnomme ''la dame de fer''. Sa dignité et son honneur, elle y tient comme à la prunelle de ses yeux. Maïmouna Dieng  est intransigeante sur ses principes et refuse toujours d’accepter l’inacceptable. Son engagement et sa disponibilité à l’endroit des femmes sont connus de tous à Thiès. Le combat des femmes, elle en a fait un sacerdoce. Son soutien et sa fidélité à l’ancien Premier ministre et maire de Thiès Idrissa Seck ne souffrent d’aucune ambiguïté.

Élue maire de la commune d’arrondissement de Thiès Ouest par l’écrasante majorité de la zone Ouest et avec le soutien sans réserve des conseillers de sa commune, Mme Dieng a croisé le fer avec les autorités de la mairie de ville afin que force reste à la loi par rapport aux terrains situés dans sa zone de compétence, ''injustement morcelés et dilapidés''. Sa posture de combattante et de courtoise, Maïmouna Dieng la doit à son cursus sportif, elle est ancienne internationale de hand-ball qu'elle a marqué de son empreinte. Elle dit être quotidiennement sur le terrain et mobiliser toute son énergie pour la matérialisation de la vision de son leader Idrissa Seck. Cette femme leader et, sans conteste, l’une des plus visibles du dispositif de guerre de l’ex-Premier ministre, réunit-elle l’ensemble des atouts aptes à lui garantir le dauphinat local  à l’issue des primaires de Rewmi ?

Alassane Ndiaye, ''le fidèle compagnon''

L’ingénieur informaticien au ministère de l’Économie et des Finances est entré en politique sans tambour ni trompette et récemment. En 2002, il rencontre Idrissa Seck au moment où celui-ci était ministre d’État. Alassane Ndiaye est séduit par son sens de l’organisation, sa vivacité et son esprit de synthèse. Le maire de la commune d’arrondissement de Thiès Nord s’engage alors dans la dynamique de soutenir Idy. Cet élan s’est renforcé naturellement, les années suivantes, quand l'édile de la ville de Thiès lui a offert la possibilité d’évoluer dans son environnement immédiat en le nommant conseiller technique alors qu’il était Premier ministre.

Dans les années dites de braise, Alassane Ndiaye, avec quelques partisans de Rewmi, fonde un vaste mouvement dénommé MSIS (mouvement de soutien à Idrissa Seck) auquel ont adhéré spontanément ceux qui sont sensibles à la  traversée du désert de Seck malmené par Wade et son régime. ''L’acharnement inouï'' contre le maire Idrissa Seck pour ''saper sa crédibilité'' consolide l'engagement militant d'Alassane Ndiaye. De l’ampleur de ce vaste mouvement de sympathie est né le parti Rewmi. Dans cette dynamique constante, le membre du Conseil d’administration de l’Agence régionale de développement (Ard) de Thiès a été investi aux fonctions de maire à la faveur des élections locales de 2009. Reste à savoir si ses partisans seront assez fidèles pour porter à la tête de la ville le non moins secrétaire national chargé des nouvelles technologies de l’information et de communication (Ntic) de Rewmi.

Pape Bassirou Diop

Pape Bassirou Diop, le ''moins coloré''
 
Homme d’affaires, Pape Bassirou Diop, maire de la commune d’arrondissement de Thiès-Est, est ''moins coloré'' que son mentor Idrissa Seck. Le premier  semble passer inaperçu et dit vouloir faire de la politique sans tambour ni trompette. Maire de Thiès Est, reconnu dans la cité du Rail comme une bête politique, Pape Bassirou Diop ne préfère surtout pas trop s’exposer dans les médias. Parmi les trois maires de commune d’arrondissement, il reste, à en croire ses proches, celui à l’actif de qui on peut inscrire le plus de réalisations. Il a pris des galons dans le nouveau bureau de Rewmi dont il s’est vu confier la charge de la diaspora. Son ambition pour la mairie de la ville auraient d’ailleurs suscité plus de tonicité dans son entourage immédiat. Ferait-il l’affaire ?

 

NDEYE FATOU NIANG THIES

 

 

Section: