Publié le 19 Nov 2020 - 07:08
TAUX DE CROISSANCE ECONOMIQUE SENEGAL

La contraction de 0,7 % prévue en 2020 pourrait être évitée, selon le FMI 

 

La contraction du taux de croissance du Sénégal de 0,7 % prévue en 2020, pourrait être évitée, selon les services du Fonds monétaire international (FMI) qui ont achevé, hier, leur mission de revue dans le pays. Dans un communiqué rendu public, ils ajoutent que cette dynamique de croissance devrait se prolonger jusqu’en 2021, l’activité se redressant d’environ 5 %.

 

La pandémie de Covid-19 a eu un impact économique ‘’significatif’’ durant la première moitié de l’année 2020. Mais les services du Fonds monétaire international (FMI) ont remarqué, à la fin de leur mission de revue au Sénégal, que la reprise semble ‘’plus soutenue’’ que prévu. Ceci reflétant l’assouplissement des mesures de confinement, la baisse régulière du nombre d’infections et d’hospitalisations depuis août, et des perspectives favorables pour la campagne agricole 2020-21.

‘’Par conséquent, la contraction économique de 0,7 %, prévue en 2020, pourrait être évitée. Cette dynamique de croissance devrait se prolonger jusqu’en 2021, l’activité se redressant d’environ 5 %. Ces perspectives favorables sont toutefois soumises à une incertitude considérable et dépendront, en grande partie, de l’évolution de la pandémie dans le monde et au Sénégal’’, annonce l’institution dans un communiqué rendu public.

La même source indique que l’exécution du budget a été globalement ‘’satisfaisante’’ et devrait se traduire par un déficit d’environ 6,5 % du produit intérieur brut (PIB) en 2020. ‘’Ce chiffre est conforme à l’objectif du programme corrigé d’une moins-value au niveau des dons, en raison du décalage à 2021 d’un appui budgétaire prévu en 2020. La mission félicite les autorités pour l’excellente mise en œuvre du Programme de résilience économique et sociale (Pres) qui a contribué à amortir l’impact de la pandémie. La mission salue les engagements pris par les autorités, en ce qui concerne la transparence et la reddition de comptes dans l’exécution des dépenses liées à la Covid-19, notamment la poursuite de la publication de rapports réguliers sur l’exécution du budget, la publication du rapport du Comité de suivi du fonds Force-Covid-19 et le contrôle de la Cour des Comptes’’.

L’approbation de la 2e revue du programme triennal au titre de l’ICPE en vue

D’après les services du Fonds monétaire international, les résultats du programme au titre de l’Instrument de coordination des politiques économiques (ICPE) ‘’restent solides’’. Et à fin juin, cinq des sept objectifs quantitatifs étaient atteints. ‘’Les objectifs de réforme relatifs à l’achèvement de la stratégie de recettes à moyen terme, à la réalisation d’études sur la chaîne de dépenses et sur la suppression des obstacles à l’éducation des filles, ainsi qu’à l’établissement du Comité national de la dette publique (CNDP) ont également été atteints. (…) L’équipe des services du FMI a conclu un accord avec les autorités, en ce qui concerne les mesures économiques et financières qui pourraient conduire à l’approbation de la 2e revue de leur programme triennal au titre de l’ICPE. Le Conseil d’administration du FMI pourrait examiner cette revue durant la première moitié du mois de janvier 2021’’, informe la cheffe de cette mission, Corinne Deléchat.

D’ailleurs, elle témoigne que la mission note ‘’avec satisfaction’’ les priorités du projet de loi de finances 2021, qui vise à soutenir la reprise tout en mettant le cap sur un retour progressif, d’ici à 2023, au seuil fixé par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) en matière de déficit. ‘’La mission et les autorités conviennent de ce qu’il importe d’accroître les recettes afin de réaliser les objectifs de rééquilibrage budgétaire. La mission souligne tout particulièrement la nécessité de rationaliser les exonérations et se félicite de l’engagement pris par les autorités de publier à nouveau un rapport annuel sur les dépenses fiscales, qui sera également joint aux documents du budget, ainsi que d’améliorer la fiscalité liée au pétrole. Le renforcement de la gestion des finances publiques se poursuivra en 2021, notamment par le basculement au budget-programme et par la réduction, consacrée dans le projet de loi de finances 2021, des dépenses exécutées au moyen de comptes de dépôt’’, dit-elle.

Madame Deléchat a aussi soutenu que la mission est satisfaite de l’intention des autorités sénégalaises ‘’d’actualiser et d’élargir’’ le Registre national unique des ménages vulnérables. Afin de faciliter l’expansion des dispositifs de protection sociale après la pandémie. ‘’La mission souligne la nécessité de poursuivre les réformes en cours pour améliorer le climat des affaires, notamment les réformes du Compact avec l’Afrique et la rationalisation des entités et fonds de soutien aux PME, qui sont essentielles pour une croissance inclusive tirée par le secteur privé. La mission note les progrès accomplis dans la révision du cadre juridique des partenariats public-privé (PPP) et dans la définition d’un cadre légal approprié pour gérer les recettes des hydrocarbures. Et elle a émis des recommandations en vue de maintenir l’alignement de ces projets de loi sur les meilleures pratiques internationales’’, signale-t-elle.

MARIAMA DIEME

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