“Le pavillon du Sénégal a beaucoup de succès”
La commissaire générale de l'expo pour le Qatar a fait face à la presse, avant-hier. Elle est revenue sur les contenus de l’expo de Doha. L’occasion pour Zahra I. Thiam Diop de décliner les ambitions de cette rencontre, sans oublier les attentes.
L’expo 2023 de Doha, qui dure six mois, a enregistré la présence et la participation de 80 pays, en plus d’organisations internationales. Le Sénégal y participe et la commissaire générale de l'expo pour le Qatar a fait face à la presse avant-hier.
Selon Zahra Iyane Thiam Diop, chaque pays a une semaine qui lui est dédiée afin de montrer son potentiel et ses spécificités. Au cours de cette semaine, se distingue une journée centrale qu'on appelle communément la ‘’journée nationale’’. Une occasion pour le pays choisi de se mettre davantage en avant. ‘’Ainsi, a dit Zahra Iyane Thiam Diop, le dimanche 10 décembre est une journée particulière pour nous, parce qu'elle représente la célébration de la journée nationale du Sénégal''. Le président Macky Sall y a d'ailleurs pris part. Une manière d'abord d'accompagner tous les efforts que le commissariat général du Sénégal a consenti pour cette exposition, mais également pour l'engagement de tous les Sénégalais. ''C'est une participation nationale. Plusieurs secteurs se sont mobilisés pour que nous puissions avoir une participation de qualité''.
Par ailleurs, la journée s'est tenue en deux temps. Hier, il y a d'abord eu une cérémonie officielle ensuite, s'est tenu un forum économique spécialement dédié aux secteurs privés qatari et sénégalais.
Comme expliqué par la DG de l'Asepex, ''tout le potentiel que nous avons, que ce soit au niveau de l'environnement des affaires, des projets structurants, de l'offre exportable, au niveau de l’Asepex, nous allons mettre l'accent sur l'offre exportable de la floriculture. C'est un nouvel axe qui promet d'être très porteur ici au Qatar. Le pavillon a eu beaucoup de succès à ce niveau-là. Chaque jour, ça s'amplifie. Chaque jour, nous avons des demandes. Donc, parmi la panoplie de services exportables, l'artisanat fait fureur, parce que tous les gros importateurs au niveau des différents malls et marchés commencent à venir vers nos artisans avec des négociations’’, s'est elle réjouie.
Cent artisans attendus
Ainsi, l'artisanat sénégalais a percé le marché qatari. Mais, reconnaît Zahra Iyane Thiam, ''il y aura beaucoup d'efforts à faire, beaucoup de suivi''. ‘’Nous espérons qu'il y aura aussi des retombées importantes dans des délais assez courts pour ce secteur-là. Nous attendons, sur la base des projections que nous avions eu à faire, 20 artisans par mois. La première cohorte est venue. Au mois de novembre, date de l'ouverture, la deuxième cohorte également est là. Ce que nous constatons, c'est que la demande a quadruplé. Depuis lors, malheureusement, les choses étaient déjà encadrées pour 100 artisans. La période de l'élection aussi étant ce qu'elle est. Mais nous pouvons toujours revoir ce qu'il est possible de faire à ce niveau. Mais comme je l'ai indiqué, le plus important, c'est de percer. C'est de savoir que nous avons des produits de qualité. Parce que si nous n'avions pas des produits de qualité il n'y aurait pas eu tout cet engouement. Depuis que je suis là, les gens nous demandent où sont les artisans parce qu'on a observé une petite pause pour permettre de finaliser le pavillon et de relancer la machine’’, a indiqué Mme Diop.
Par ailleurs, dans le cadre de l'accompagnement, la Zepec fera le suivi, parce que, a rappelé Mme Diop, ''parmi ses missions, figure l'encadrement technique. Il y a des observations qu'elle a eu à faire et qui vont impacter la prise en charge des artisans pour leur participation à des événements internationaux. Parce que le premier défi que ses services auront à relever, c'est celui de la qualité en termes de marketing et de promotion. Il faudra qu'à ce niveau qu’ils puissent voir comment les accompagner pour mieux vendre leurs produits, à travers le port et la présentation. L’Asepex va intégrer cela dans son plan de travail''.
Cela s'impose pour mieux promouvoir le Made in Sénégal. ‘’Je suis d’avis que les moments d'exposition sont des moments très importants. On peut les considérer comme des ascenseurs parce que très rapidement, ils permettent d'être au contact des plus hautes autorités des pays, mais également d'avoir une ouverture facilitée à tous les niveaux et pour tous les secteurs. C'est pour cela que nous, dans le cadre de la politique de la nouvelle orientation de l'agence, nous décidons de faire de ces moments, des moments économiques, c'est-à-dire avec des effets quant à la participation’’, a expliqué Mme Diop.
Par ailleurs, elle déclare qu’il faut des moyens, car certains pays investissent plus de 25 millions de dollars pour des participations à une exposition. Mais tout ça doit se faire sur une durée, avec une bonne planification et un objectif. ‘’Pourquoi ne pas avoir une exposition au niveau de l'Afrique ? C'est une vision que nous devons avoir, c'est une perspective, parce que l'exposition vous permet de bâtir une ville nouvelle. C'est plusieurs pays qui investissent. Sur le Qatar, le site de l'expo est sur 80 ha. Imaginez-vous, lorsque nous allons terminer l'expo au mois de mars, ce sera un aménagement urbain qui s'est fait en six mois. Certains pays prennent cinq ans pour faire un aménagement’’, a informé la DG de l’Asepex.
CHEIKH THIAM (ENVOYÉ SPÉCIAL À DOHA)