Publié le 22 Jan 2014 - 20:59
LOI SUR L’ENCADREMENT DU MÉCÉNAT EN 2014

Un projet qui fait l’unanimité chez les acteurs

 

Annoncée jeudi dernier par le ministre de la Culture et du Patrimoine historique, M. Abdoul Aziz Mbaye, le projet de loi portant sur l’encadrement du mécénat d’art au Sénégal, au sens large du terme, est unanimement salué par les acteurs culturels.

 

Conçue par l’État dans le but d’aider le secteur privé à s’engager dans la valorisation de notre patrimoine, grâce à une sorte de «défiscalisation» des actes posés, en faveur des artistes et/ou manifestations culturelles, une loi sur l’encadrement du mécénat, actuellement en cours d’élaboration, devrait sortir en 2014.

 

S’il ne s’agit, là, pas tout à fait d’une initiative inédite (le gouvernement Senghor a, dans une certaine mesure, été un pionner dans le domaine), le projet de loi est néanmoins unanimement salué par les acteurs culturels qui, eux, y voient d’immenses potentialités pour leurs secteurs artistiques respectifs.

 

L'annonce de la création de la loi a été faite jeudi dernier par Abdou Aziz Mbaye, au cours d’une cérémonie sanctionnant le transfèrement de Paris à Dakar de 145 œuvres de feu Iba Ndiaye. ‘’Il nous faut une loi pour encadrer le mécénat.

 

Nous avons une loi en cours d’élaboration qui va être tablée au courant de l’année 2014, dans le but d’aider le secteur privé à s’engager davantage dans la promotion du patrimoine culturel sénégalais et dans le financement de la culture en général’’, avait, entre autre, déclaré le ministre, ajoutant que ‘’la culture ne se finance pas uniquement par l’État (…), mais aussi par le biais du secteur privé’’.

 

Réagissant à cette déclaration, de nombreux artistes ont salué et appelé de leurs vœux la mise en place effective d’un tel texte de loi, selon eux, intrinsèquement lié au développement du patrimoine culturel sénégalais, si ce n’est du pays tout entier. ‘’L’art, dans tous les pays développés, est surtout soutenu par le mécénat. En «exonérant» les sociétés désirant investir, de manière générale dans la culture, on les pousse à davantage aimer et soutenir l’art sénégalais.

 

En matière de musique, cela peut déboucher sur des structures qui parraineront des manifestations, financeront des albums ou encore s’investiront dans des causes soutenues par des artistes. En matière de visibilité pour une entreprise, la musique est extrêmement porteuse par exemple’’, déclare Djiby Guissé, chanteur et membre du Conseil d’administration de la Nouvelle Société de Gestion Collective.

 

''L’édition doit nécessairement être subventionnée''

‘’En matière de promotion du livre, cette loi peut énormément nous apporter, dans ce sens que les écrivains ne se contentent pas d’écrire. Un livre, cela peut aussi être des illustrations, pour toucher un public relativement assez jeune, par exemple. L’édition doit nécessairement être subventionnée.

 

C’est ce qui se passe dans tous les pays, même les plus libéraux, car le livre est un outil économique qui sert aussi bien à la formation qu’au divertissement. Cette loi est à 100% appelée de nos vœux, car le secteur connaît beaucoup de difficultés et une implication plus grande du privé va grandement lui bénéficier», explique, quant à lui, le Président des écrivains du Sénégal, Alioune Badara Bèye.

 

Du côté des arts plastiques, c’est le même constat avec Kalidou Kassé, peintre de renom, qui réaffirme l’importance de cette loi dans la promotion de l’art local. ‘’Il faut évidemment accompagner l’art, dans le cadre de sa création, chose que les entreprises peinent à faire, alors qu'on leur demande, en plus, de payer des impôts sur cet appui qu’elles donnent. Cette loi leur permettra non seulement de l’accompagner, mais aussi de créer un environnement sain dans lequel l'art pourra harmonieusement croître.

 

Beaucoup de structures ont l’habitude de consommer de l’art local, car elles s’identifient aux concepts exprimés et définis par ce dernier. Ce n’est pas une chose nouvelle, bien sûr, mais il est crucial que cette loi soit effectivement appliquée, afin de simplifier toutes les procédures aux potentiels mécènes.’’, insiste-t-il.

Sophiane Bengeloun

 

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