Publié le 27 May 2014 - 10:27
BIENNALE DAK’ART - ÉVÉNEMENTS OFF - DÉFILÉ DE MODE

La Old Lady* envahie par des Aliens SRK, ce samedi

 

Imaginez-vous en 2244, dans un Dakar envahi par des extraterrestres à l’allure déjantée et visuellement saisissante… Vous y êtes ? Bravo ! Vous voilà encore bien loin de ce que la styliste Selly Raby Kane (Seraka pour les intimes) peut créer en terme d’événements vestimentaires ! Après l’ex-CCF (l’année dernière, dans le cadre des Dak’Reactiv), c’est la Gare de Dakar qui se fait relooker aux couleurs d’une mode venue d'outre-monde, celui d’«Alien Cartoon».

 

Un Dakar futuriste, envahi par des fashion-victims venues d’un autre univers… Voilà, en quelques mots, l’esprit de la nouvelle collection automne/hiver 2014, présentée ce samedi à la Gare Ferroviaire, par la styliste Selly Raby Kane. Baptisé «Alien Cartoon», ce rendez-vous a été l’une des manifestations culturelles les plus importantes de cette année.

Que dire de la mode de SRK ? Des volumes improbables, toujours. Des matières brillantes, translucides, transportées de leurs contextes habituels vers quelque chose de surprenant… Des touches de couleurs criardes, du textile africain marié à des matières universelles comme le cuir, le jean. Selly Raby Kane affirme aujourd’hui un style, une patte… bref, une marque de fabrique qui permet de reconnaître son travail d’entre la masse. 

Car, avec «Alien Cartoon», elle émerge bel et bien comme une figure de proue de la mode sénégalaise et, avec elle, ses créatures de l’imagerie underground ultra stylisée (voire mondialisée) d’une Afrique multiple et fière se font nos ambassadrices sur les réseaux sociaux, podiums et tapis rouges du monde entier. 

Par le choix de couleurs plus neutres (noir, lamé or et argent, beaucoup de gris, d’anthracite, de taupe et, globalement, l’utilisation d’une palette plus neutre rehaussée par quelques touches flashy), on sent naturellement que l’artiste (car il s’agit là plus d’art que d’utilitaire en terme de vêtements, malgré des pièces plus fonctionnelles) s'éloigne des stéréotypes et veut enlever une certaine étiquette «infantile» à son travail… 

L’attention est donc, avec justesse, reportée sur la coupe, les volumes, la fluidité ou, au contraire, la tenue impeccable des matières (dont le choix est tout sauf conventionnel). Pour le reste, de cette nouvelle maturité trouvée par SRK, on aime ou on déteste, mais sans jamais rester indifférent. 

«Alien Cartoon», c’est plus qu’un défilé : il s’agit d’une véritable expérience pan-sensorielle qui a été proposée au public, ce samedi, avec l’espace de la gare subdivisé en 4 tableaux, chacun représentant une étape de l’aventure extra-terrestre de SRK. 

Le premier espace, situé dans le hall même, abrite une immense chose translucide et rayonnante que l’on présente comme le véhicule à bord duquel sont arrivés ces ‘’explorateurs’’ sur la Terre.

Le 2e espace, dans la salle du dessus, est censé représenter une rétrospective du voyage d’un groupe des mêmes explorateurs ayant sillonné la terre, deux générations plus tôt, dans le cadre d’une mission baptisée «Inner Cruise» (NDLR : Voyage intérieur).

Les 3e et 4e espaces enfin, sont respectivement appelés «House of the wholy alien» et «Quai des 2200». Les deux parlent des fondements de ladite culture extra-terrestre, puis de son influence et de son brassage avec le Dakar futuriste, mais humain, de l’an 2244.

«Alien Cartoon, c’est vouloir exprimer l'univers créatif dans lequel j'ai toujours baigné. C'est ce monde qui cherche à connaître le futur, à savoir de quoi le futur sera fait en termes d'événements mais également en termes de musique, de littérature, d'architecture et autres», a explique à EnQuête Selly Raby Kane.

Sophiane Bengeloun

 
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