Publié le 14 Dec 2021 - 17:29
DELOCALISATION FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE BRUXELLES (FIFB)

Dakar accueille la première édition

 

En attendant l’homologation des prix au niveau des régions, les Dakarois devront payer la baguette de pain 25 F CFA plus chère. Hier, la ministre du Commerce et des Petites et moyennes entreprises a annoncé, après une réunion avec les acteurs de la filière à la Sphère ministérielle de Diamniadio, une hausse du prix qui est passé de 150 à 175 F CFA.  

 

Les boulangers ont enfin obtenu gain de cause. Le ministère du Commerce et des Petites et moyennes entreprises a fini par céder. Aminata Assome Diatta a annoncé, hier, au sortir d’une réunion du Conseil national de la consommation tenue à la Sphère ministérielle de Diamniadio, une hausse à "effet immédiat" de 25 F CFA sur le prix de la baguette de pain à Dakar, passant de 150 à 175 F CFA.

Cette augmentation se justifie, selon elle, par le contexte mondial : "Les cours du blé sont restés en constante progression, atteignant 340 € et plus au mois d’octobre, rendant insuffisantes les mesures de soutien pour maintenir le prix homologué de la farine à 16 600 F CFA le sac. Le Comité de suivi des prix a été saisi, puis convoqué par le ministre des Finances et du Budget et le ministre du Commerce et des PME pour statuer sur la question, en vue de trouver une solution au prix de la farine qui ne pouvait plus rester en l’état, au risque de mettre en péril les entreprises de la meunerie."

Au plan international, le prix du blé a explosé depuis l’été. Une situation qui s’explique par plusieurs raisons. Les grands producteurs canadiens, américains et russes ont subi de grosses pertes de production, conséquence des fortes périodes de canicule. Sur ce qui a été produit, les soucis de qualité ont été observés. La course des puissants pour emmagasiner le plus de stocks possibles et les restrictions de pays producteurs pour assurer leur consommation interne ont diminué l’offre, faisant exploser les prix. Sans oublier la sortie de crise de la Covid-19 qui fait que l’on assiste à un décalage temporel entre la reprise de la demande et l'offre qui ne suit pas encore.  

‘’Il était donc urgent d’apporter des réponses pour sauver ces entreprises et ces emplois’’

Cette situation était devenue intenable pour les importateurs sénégalais. Face à la hausse continue des cours mondiaux du blé, la hausse de la baguette a été identifiée comme la moins pire des solutions, après l’échec des premières mesures prises par le gouvernement pour éviter l’augmentation du prix du pain. "L’Etat a fait des efforts en suspendant l’application des droits de douane sur le blé, mais également en suspendant l’application de la TVA sur la farine. Nous avons tous suivi avec beaucoup de regrets le ralentissement de la production de la farine par le secteur de la minoterie et avons également assisté à la grève des boulangers. Tout cela, nous l’interprétons comme un cri du cœur, un appel au secours de ces différents acteurs. Il était donc urgent d’apporter des réponses pour sauver ces entreprises, mais également sauver les emplois qui sont disponibles au niveau de ces entreprises. Si ces emplois venaient à disparaître, ce sont des milliers de Sénégalais qui allaient souffrir, des familles entières qui allaient dans la précarité. Mais nous avons jugé utile de trouver une solution consensuelle", explique Aminata Assome Diatta.

Entre le 9 et le 11 novembre dernier, la Fédération nationale des boulangers du Sénégal avait décidé un arrêt collectif et national de la production de pain. Lors de cette crise, Djibril Faye de ladite organisation, rappelait que les concertations nationales, ‘’Assises’’ du 18 décembre 2017, et surtout celles d’avril-juillet 2019, ‘’avaient pourtant établi un diagnostic complet de la situation, en retenant officiellement un prix de la baguette de 190 g à 180 F CFA, et le prix de la farine à 18 000 F CFA le sac. Depuis cette date, la nouvelle structure du prix du pain a été repoussée à plusieurs reprises par les autorités gouvernementales. La publication du décret n°2277 du 31 décembre 2019, qui reprend les recommandations de 2017, n’a rien changé à la condition des boulangers’’.

Le poids de la baguette gagne tout de même 10 g

Avec cette hausse, ils se rapprochent de leurs objectifs, même s’il reste une différence de 5 F CFA à déplorer. En même temps, le gouvernement se réjouit d’un moyen de maintenir beaucoup d’emplois. "Nous allons vers la hausse du prix du pain pour sauvegarder des emplois, pour préserver la rentabilité de nos entreprises, pour garantir aux consommateurs sénégalais la disponibilité au quotidien du pain de meilleure qualité", assure la ministre du Commerce et des PME.

Pour y veiller, Aminata Assome Diatta révèle que l’augmentation du prix de la baguette s'accompagne de celle de son poids. En effet, ce dernier va passer de 190 à 200 g.

Ne concernant, pour le moment, que la région de Dakar, la ministre a fait savoir qu’elle saisirait les gouverneurs de région pour la tenue de conseils régionaux de la consommation, afin de fixer, dans chaque région, le prix du pain. L’Etat détient la responsabilité dans l’égal accès au pain pour les concitoyens, sur tout le territoire national.

MOMODOU DIOP (STAGIAIRE)

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