Malgré une maladie qu'il trainait depuis quelque temps, l'annonce de son décès a surpris plus d'un catholique. Et pour cause ! La veille seulement, le pape François, de son vrai nom Jorge Bergoglio, s'était offert un bain de foule, lors des célébrations pascales. 

 

Les témoignages sont presque unanimes. Un pape populaire s'en est allé. Un grand défenseur des migrants et des couches vulnérables en général. Sur son compte X, le président de la République Bassirou Diomaye Faye n'a pas tardé à rendre hommage au saint homme. Faisant part de sa “grande tristesse”, il déclare : “Le monde perd une figure spirituelle majeure. Par son engagement en faveur des plus vulnérables et son appel constant au dialogue entre les peuples et les religions, il aura incarné une espérance vivante pour des millions de croyants et d’hommes de bonne volonté.” Le chef de l'Etat adresse ainsi ses condoléances les plus attristées à l’Église catholique, à la communauté catholique ainsi qu’à toutes celles et ceux que son message a inspirés.

Elu pape en 2013, François aura marqué son pontificat par un engagement soutenu envers les couches les plus défavorisées. Notamment les migrants qu'il n'a eu de cesse de montrer soutien et compassion. D'ailleurs, rappelle la presse occidentale, il y a quelques semaines, il écrivait aux évêques américains pour dénoncer la politique migratoire de l'administration Trump et la discrimination envers les migrants. C'est aussi sous le même signe qu'il avait entamé son pontificat, il y a une décennie, en réservant sa première visite en tant que pape à la petite île de Lampedusa. Ses mots ont encore résonné, hier, sur plusieurs plateaux. “Nous avons une société qui a oublié ce que c'est de pleurer, d'avoir de la compassion. C'est la globalisation de l'indifférence”, fustigeait-il, donnant le ton de ce que devrait être son pontificat. Il aura la même compassion pour les milliers de victimes de Gaza, d'Ukraine ainsi que de tous ceux qui souffrent dans le monde. 

Le pape s'en est ainsi allé. L'Eglise catholique a la lourde charge de désigner son successeur. Il faudrait attendre au moins deux semaines avant de connaitre le futur pape.

En effet, le processus de désignation du nouveau souverain pontife est strictement encadré. Après le décès du pape, s'ouvre une période de neuf jours dédiés au deuil. Entre le quatrième et le sixième jour, aura lieu l'inhumation. Démarre alors le rassemblement des cardinaux en prélude au conclave attendu deux semaines au moins après la mort du pape. Un conclave qui ne prendra fin qu'à la désignation du pape, avec la fameuse fumée blanche. 

La procédure de désignation du nouveau pape

En perspective du conclave, sept favoris se détachent dans la course à la succession. Comme souvent, les Européens sont bien représentés, avec trois Italiens et un Français. On pourrait cependant, pour une première, voir un chef de l'Eglise catholique en provenance d'Asie, avec la candidature des Philippines. Enfin, l'Afrique compte deux prétendants, avec le Ghanéen Peter Turkson et le Guinéen Robert Sarah également éligibles.

Certaines sources tiennent cependant à rappeler qu'il y a eu des souverains pontifes venus d'Afrique, mais c'était à l'époque de l'Empire romain, période durant laquelle une bonne partie de l'actuel Maghreb était sous domination de la Rome antique. A ce jour, aucun pape noir n'a pu accéder à ce stade.

D'ailleurs, jusqu'en 2013, avec l'avènement du pape François 1er, on a eu droit à une nette domination européenne. Le pape François étant le premier non Européen. Il aimait d'ailleurs dire que ses collègues sont allés jusqu'au bout du monde pour le dénicher.

La question qu'il faut se poser c'est jusqu'où ira-t-on avec ce changement de paradigme amorcé il y a un peu plus d'une décennie ? Toujours est-il qu'avec deux représentants apparemment bien placés, l'Afrique est amenée à y croire. Et voir enfin un Africain à la tête du Vatican serait plus que légitime, si l’on se fie à la forte densité de croyants catholiques en terre africaine. 

Un pape africain est-il envisageable ?

Dans un passé assez récent, le cardinal Francis Arinze du Nigeria était un candidat sérieux pour succéder à Jean Paul II, à l'époque. Des rumeurs tout de même non officielles révélaient, 20 ans après, qu'il aurait reçu un nombre considérable de votes au premier tour. On ne saura peut-être jamais ce qui s'est réellement passé, parce que le vote reste secret et les scrutins sont gardés confidentiels à vie. 

Pour ce qui est du collège des électeurs, nous apprenons avec LCI qu'il sera composé de 18 Africains, 16 évêques venus d'Amérique du Nord, 21 d'Amérique du Sud, 23 d'Asie, 4 d'Océanie et 53, dont près d'une vingtaine d'Italiens viennent d'Europe. Il faut noter que sur ce collège de 135 électeurs, les 108 sont nommés par le pape François, apprend-on sur LCI. 

Premier pape non Européen, le pape François, de son vrai nom Jorge Bergoglio est un Argentin qui a été élu pape en 2013, à la suite de la démission de Benoît XVI. Sa succession est donc ouverte.

A noter qu'il faut être âgé de moins de 80 ans pour être électeur et donc éligible. 

SÉNÉGAL - HOMMAGES A SA SAINTETE

MACKY SALL - ANCIEN PR SENEGAL

‘’Je garde un excellent souvenir de notre audience…’’

‘’Je présente mes condoléances émues à la communauté catholique suite au décès de Sa Sainteté le Pape François. Homme de foi et grand humaniste, il était co-parrain du Prix Zayed pour la fraternité humaine. Je garde un excellent souvenir de notre audience au Vatican en décembre 2024 en compagnie des autres membres du Jury du Prix. Je salue sa mémoire et rends hommage à son illustre œuvre au service de l’humanité’’.

PARTI DE L'INDÉPENDANCE ET DU TRAVAIL - SÉNÉGAL

‘’Le pape François a marqué son pontificat par son humilité exemplaire’’

‘’C’est avec une profonde émotion et une grande tristesse que le Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT-Sénégal) a appris le décès de Sa Sainteté le Pape François, figure spirituelle majeure et conscience morale de notre temps. Humaniste sincère, infatigable défenseur des plus démunis, du dialogue interreligieux et de la paix entre les peuples, le pape François a marqué son pontificat par son humilité exemplaire, sa proximité avec les exclus et son engagement résolu pour la justice sociale, la dignité humaine et la sauvegarde de notre planète. Son rappel à Dieu, survenu à un moment chargé de symboles, dans le sillage des fêtes pascales commémorant la résurrection et l’espérance, résonne avec une force particulière dans le cœur des fidèles. En ces circonstances douloureuses, le PIT-Sénégal exprime sa solidarité fraternelle et ses condoléances les plus attristées à l’ensemble de la communauté catholique du Sénégal, à ses guides religieux ainsi qu’à tous les croyants attachés aux valeurs de paix, de dialogue et de justice. Nous saluons la mémoire d’un homme de foi et de courage, dont la voix a su franchir les frontières religieuses pour interpeller les responsables politiques, économiques et sociaux du monde entier, au nom des humbles, des oubliés et de la planète menacée. Que son exemple continue d’inspirer les consciences et de nourrir les engagements sincères pour un monde plus humain, plus juste et plus solidaire’’.

ALLIANCE POUR LA RÉPUBLIQUE

‘’Il a été un dirigeant émérite, chantre de la Justice sociale’’

‘’C'est en ce Lundi de Pâques, au lendemain du "Dimanche des Rameaux", que Sa Sainteté le Pape François a tiré sa Révérence. La stupeur et la profondeur de l'émotion qui étreint les peuples et États du monde, sont à la hauteur de la grandeur de l'illustre disparu. Car, Jorge Mario Bergoglio, ancien Archevêque de Buenos - Aires, devenu le 266e Pape de l'Église catholique en Mars 2013, a marqué de son sceau indélébile, l'Histoire du Pontificat. Premier Pape non- européen, il a été un dirigeant émérite, chantre de la Justice sociale, figure majeure du Dialogue des Religions, pèlerin de la Paix dans le monde et apôtre des Causes supérieures. Son combat acharné contre la pauvreté et en faveur du Climat et d'un traitement judicieux des Migrations, le place aux rangs les plus élevés, parmi les plus grands Papes de l'Histoire. Le Président Macky Sall et tous les Militants et Militantes de l'Alliance Pour la République, s'inclinent devant la mémoire impérissable et féconde de Sa Sainteté le Pape François et adressent leurs condoléances attristées à toute la Communauté catholique du monde, à celle du Sénégal, en particulier’’.

Les condoléances de l'association des imams et Oulémas

Au niveau local mis à part le président de la République et le Premier ministre, d'autres ont fait part de leurs condoléances après le rappel à Dieu de sa Sainteté le Pape François. Ainsi l'association nationale des Imams et Oulémas du Sénégal faisant part des ses condoléances à l'archevêque émérite de Dakar, Mgr Benjamin Ndiaye, parle d'un “Grand Protecteur des pauvres et des Opprimés qui a été à la dimension de sa personne sa vie durant d'un homme de Dieu, son Pontificat a été marqué de par son humilité, il a su redonner espoirs aux fidèles Catholiques du monde entier, il a choisi Pâque fête de la résurrection du Christ pour partir”.

Dans cette adresse mortuaire, l'association affirme aussi ceci : La mort nous rapproche de Dieu par réflexion, mais nous arrache quelque fois nos biens aimés”. Pour elle donc, le pape François “restera dans les mémoires pour toujours de par sa douceur et son regard innocent. Il était un grand éducateur religieux, l'humanité perd un de ses illustre homme qui à marqué l'histoire de l'église”.

Enfin, dans un esprit de dialogue islamo chrétien, renforcé, la missive des oulémas témoigne sa "sympathie à l'occasion cette "douloureuse épreuve".

 

MONSEIGNEUR BENJAMIN NDIAYE  ‘’François s’est défini comme un pape de la rupture et du changement’’ Le pape François, décédé lundi à l’âge de 88 ans, s’est défini comme ‘’un pape de la rupture et du changement’’, a rappelé Monseigneur Benjamin Ndiaye, l’archevêque émérite de Dakar. ‘’En tout cas, il s’est défini comme un pape de la rupture et du changement’’, a-t-il dit à la RTS. ‘’Ce pape François m’est apparu comme un pape prophétique’’, a témoigné Benjamin Ndiaye, ajoutant que l’état de santé du chef de l’Église catholique romaine semblait le rassurer. Le pape François, qui dirigeait la communauté catholique depuis 2013, est sorti d’une hospitalisation de plusieurs semaines, le 23 mars dernier. ‘’Nous avions cru qu’il avait une rémission, avec sa sortie d’hôpital. Mais c’était pour mieux nous dire adieu’’, a poursuivi Monseigneur Benjamin Ndiaye. Selon lui, le souverain pontife de ces douze dernières années, successeur de l’Allemand Benoît XVI, a insufflé du neuf à l’Église catholique. L’archevêque de Dakar, ‘’atteint par la limite d’âge’’, en plus de ‘’raisons de santé’’, a été remplacé par Monseigneur André Guèye, que le pape François a nommé en février dernier. ‘’On aurait tellement aimé le voir au Sénégal’’ Benjamin Ndiaye a parlé à la RTS des changements que le pape argentin, né Jorge Mario Bergoglio, a apportés à la direction de la communauté catholique, dans plusieurs domaines comme l’environnement. Il a rappelé son soutien constant envers les personnes en difficulté, une attitude qui a conduit le pape François dans plusieurs pays en développement pour aider à soulager les malheureux. ‘’On aurait tellement aimé le voir ici’’, au Sénégal, a dit Benjamin Ndiaye. L’ex-président du Sénégal, Macky Sall, a plusieurs fois invité le souverain pontife à visiter son pays, que François 1er a survolé en avion en 2018, selon la présidence sénégalaise de l’époque.   La fraternité est l’une des valeurs que le pape cherchait à promouvoir, selon Benjamin Ndiaye. ‘’On sent bien le nom qu’il a porté, François. En se mettant sous le patronat de saint François d’Assise, il a voulu à la fois être proche de la nature et de l’humain’’, a expliqué l’archevêque émérite de Dakar. Le pape argentin a fait preuve de ‘’quelques audaces, concernant des questions de morale humaine ou chrétienne’’, a-t-il reconnu, ajoutant que l’Église sénégalaise va lui rendre hommage dans une messe. ‘’Nous allons célébrer une messe à l’intention du pape. Nous souhaiterions que les évêques du Sénégal puissent être présents, le maximum de fidèles aussi, pour être en communion avec toute l’Église’’, a dit Monseigneur Benjamin Ndiaye, estimant que le défunt chef de l’Église catholique romaine ‘’s’est donné à fond, jusqu’au bout’’. (APS)

Mamadou Diop