Publié le 3 Feb 2021 - 01:03
COVID-19 ET PECHE

La Caopa veut une relance de ‘’l’économie bleue’’

 

La deuxième vague de contamination au coronavirus pourrait freiner la relance économique. C’est la plus grosse crainte de la Coalition des acteurs et des organisations de la pêche artisanale (Caopa).

 

Partout dans le monde, l’économie est plombée par la pandémie de la Covid-19. Certains pays ont déjà commencé à réfléchir sur les voies et moyens à déployer pour relancer leur économie. C’est le cas du Sénégal.

Toutefois, les acteurs de la pêche artisanale ont peur d’être oubliés dans l’élaboration des stratégies de relance ou d’être relégués au second plan dans la priorisation des secteurs. Dans cette dynamique, la Coalition des acteurs et des organisations de la pêche artisanale (Caopa) a fait une déclaration pour rappeler toute l’importance de leur secteur.

Selon ce document, la relance de certains secteurs risque de créer une asphyxie de la pêche. ‘’Ce processus ne doit pas être mis en péril par la promotion d’une économie bleue basée sur l'expansion de secteurs polluants, au détriment du développement de la pêche artisanale durable, tels que le pétrole et le gaz offshore, l'aquaculture intensive et le tourisme de masse’’, ont estimé Gaoussou Guèye et les membres de son association.

‘’Cependant, préviennent-ils, le risque est grand que certains gouvernements veuillent relancer l'économie en continuant à donner la priorité aux industries polluantes, au motif qu'elles génèrent d'importants gains économiques à court terme, comme l'exploitation du gaz et du pétrole offshore, l’aquaculture industrielle côtière, le tourisme de masse. Ces secteurs peuvent avoir des impacts négatifs sur la vie des communautés de pêche artisanale les plus vulnérables dans cet environnement concurrentiel. Le développement de ces secteurs déplace souvent les communautés de pêche artisanale, réduit ou supprime leur accès aux ressources naturelles et leur contrôle sur celles-ci’’.

Par conséquent, considèrent-ils, ‘’il est impératif que les pays reconnaissent les conflits et les vulnérabilités inévitables que la croissance bleue produit et qu'ils organisent une discussion entre toutes les parties prenantes sur la manière dont ces conflits peuvent être traités’’.

De plus, croient-ils savoir, ‘’la pandémie de la Covid-19 et la crise économique offrent la possibilité de repenser radicalement le développement côtier en Afrique et dans le monde, en créant un environnement porteur pour la pêche artisanale durable, par la mise en œuvre des directives de la FAO’’. Ils sont convaincus que même si la valeur de la pêche artisanale est de plus en plus évidente, tel que démontré par la FAO dans une étude sur la contribution de la pêche artisanale au développement durable, son avenir est actuellement incertain, notamment en Afrique.

En effet, ‘’la pandémie de la Covid-19 et les mesures prises pour la combattre sont une source de difficultés et de souffrance pour les hommes et les femmes qui travaillent dans la pêche artisanale africaine. Des pêcheurs aux transformatrices et aux mareyeurs, toutes les personnes actives dans la chaîne de valeur de la pêche artisanale sont touchées par cette crise qui aura des répercussions, à long terme, sur notre secteur. Plus que jamais, en cette période de crise, les bonnes décisions doivent être prises pour soutenir le développement durable de la pêche artisanale en Afrique’’, soutiennent-ils dans leur déclaration.

Aussi, rappellent-ils, ‘’pour beaucoup de gouvernements, la relance des économies après la pandémie se fera par la promotion de l’économie bleue. Pour la Caopa, la promotion d’une économie bleue en Afrique doit mettre la priorité sur les droits humains. Etant donné l’importance de la pêche pour la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté dans nos pays, la priorité de la promotion d’une économie bleue doit être de contribuer à mettre en œuvre les directives volontaires pour une pêche artisanale durable, à travers des plans d'action nationaux et régionaux transparents, participatifs et tenant compte de la dimension du genre’’.

IDRISSA AMINATA NIANG

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