Publié le 12 Feb 2013 - 14:10
Drogba, Dagano, Gyan… Eto’o

Ces talents tués par de petits clubs hors d’Afrique

 

Didier Drogba, Moumouni Dagano ou encore Gyan Asamoah ont lamentablement déçu les supporters de leurs pays, au terme de leurs prestations blêmes durant toute la Can 2013. Rarement on aura vu des attaquants phares en même tant capitaines de leurs sélections rendre des copies autant pâles durant une phase finale de la Can.

 

Drogba et Gyan sont repartis à la maison avec dans leur gibecière un but, alors que Dagano n’a jamais eu l’opportunité de se montrer dangereux pour toutes les défenses qu’il a eu à affronter jusqu’au terme du séjour des Etalons du Faso en Afrique du Sud.

 

Les coaches de Drogba et de Dagano avaient de solides « plans B » pour parer à l’inefficacité de ces deux joueurs lors de la Can 2013, alors que le sélectionneur du Ghana était presque obligé de composer avec la méforme de Gyan Asamoah, parce que ne disposant pas d’une véritable et bonne pièce de rechange. Une évidence s’impose : les sorties gauches de ces trois joueurs ont négativement impacté les rendements de leurs sélections tout au long de la 29ème fête panafricaine du foot.

 

A qui la faute ? A ces joueurs eux-mêmes payés à coups de dizaines de milliers d’euros tous les 30 jours dans des clubs asiatiques qui évoluent dans des championnats dont le niveau général est stationnaire. Drogba a regagné les Eléphants avec un régime de rendement en baisse, après quelques mois de séjour au Shanghai Shenhua ; Moumouni Dagano n’a jamais retrouvé son niveau international depuis qu’il a quitté les clubs français et belges au profit de diverses formations qataries.

 

Le même constat vaut pour Gyan Asamoah qui a préféré depuis 2011 Al Ain des Emirats Arabes Unis à plusieurs sollicitations en Europe. Ces joueurs sont certes devenus très riches, mais leur rendement sportif a au même moment diminué. A coup sûr, si ces trois stars jouaient dans des clubs d’Afrique, les médias occidentaux auraient déjà raillé à cœur joie le niveau des championnats dans lesquels jouent ces formations.

 

L’argent et la puissance médiatique de la Chine, des Emirats Arabes Unis et du Qatar ne permettent pas d’adresser de corrosives moqueries au degré de professionnalisme de leur championnat de foot. La même remarque est aussi valable pour la santé sportive de Samuel Eto’o dans les rangs de l’Anzhi Makhachkala, dans le Caucase russe. Ainsi va le monde.

 

Il appartient aux stars africaines du ballon rond de se fixer des objectifs lisibles sur leur carrière dans le monde du foot professionnel à l’international. Leurs faits et gestes quotidiens renvoient, jusqu’à preuve du contraire, l’image selon laquelle « les Africains n’ont pas pour l’heure besoin d’épater le reste du monde en remportant enfin la Coupe du monde avec leur sélection ».

 

Il est difficile voire quasi impossible d’être ambitieux pour son pays en Coupe du monde quand on ne joue pas dans un championnat compétitif. Qu’il soit africain ou non. Les grands succès mondiaux dans le foot sont bâtis avant tout sur une éducation psychologique, une éducation dès la tendre enfance à la culture de la gagne et de l’ambition mesurée. Sur ce plan, les écoles de foot en Afrique ont encore du chemin à parcourir.

 

 

 

 

 

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