Publié le 23 Jan 2023 - 23:29
JUDO - EXPULSION DU DOJO NATIONAL

Les fédéraux en attente d’une solution du ministre des Sports

 

Sommés de quitter le dojo national Amara Dabo, les judokas sont dans le désarroi. Mais le président de la Fédération sénégalaise de judo et disciplines associées (FSJDA), Ababacar Ngom, espère un retour favorable de la part du ministre des Sports, qui leur a demandé de lui accorder le temps de trouver une solution avec ses collègues.

 

Le judo sénégalais risque de se retrouver à la rue, si aucune solution n’est trouvée. Menacée d’expulsion par la Société nationale de gestion du patrimoine de l'État, la Fédération sénégalaise de judo et disciplines associées (FSJDA) espère une meilleure issue dans cette affaire. ‘’Nous avons rencontré le ministre Yankhoba Diatara, qui nous a reçus avec l’ensemble de son cabinet. Nous avons échangé de manière responsable. Nous étions trois présidents de fédération, Babacar Mactar Wade, El Hadj Dia et moi-même, avec notre vice-présidente Nafy Guèye et le plus gradé au Sénégal Seydou Nourou Touré. Celui-ci lui a dit : ‘Monsieur le Ministre, le judo n’a pas sa place dans la rue.’ Il nous a promis de chercher des solutions avec ses collègues. Nous sommes à cette situation d’attente’’, a expliqué le président de la FSJDA, samedi, lors d’une journée de réflexion sur l’avenir du judo.

En attendant de connaitre leur sort, les dirigeants du judo sénégalais plaident pour que cette décision de les déguerpir soit abandonnée. ‘’Nous sommes là depuis 1973. C’est dans ce temple, qui a traversé des générations et des générations, que les premiers licenciés de 1958 se sont entrainés. Quand vous passez la ceinture noire, c’est homologué partout dans le monde, parce que c’est le dojo national. Tous les experts sont passés par ici. Nous avons formé beaucoup d’Africains. C’est pour cela qu’on l’a baptisé dojo Amara Dabo, le père du judo sénégalais’’, a déclaré le président Ababacar Ngom.

Pour tout cela, il exhorte les autorités étatiques à renoncer à l’expulsion des judokas. ‘’Ici, c’est le mini judoka jusqu’au vétéran. Le dojo national, siège qui unit l’ensemble du judo national. Nous avons besoin de ce temple. Qu’il nous le laisse pour qu’on puisse travailler. C’est un endroit magnifique, un musée. On ne peut pas le détruire du jour au lendemain’’.

Le directeur des Équipes nationales a même exigé l’érection d’un dojo moderne. ‘’Je demande à l’État du Sénégal de nous laisser notre dojo. On en a besoin. On mérite qu’on nous construise un autre mieux que celui-là. Il y a la gendarmerie nationale qu’on a démolie et qu’on est en train de construire un grand état-major qui est presque prêt. La Direction des Archives nationales aussi doit se déplacer ; c’est sûr que l’État ne va les mettre dehors. Il va les loger quelque part. On ne doit pas laisser en rade le dojo national. Il est grand temps qu’on ait notre temple du judo national’’, a insisté Abdou Karim Seck.

Installé à la tête du judo sénégalais depuis quelques mois, l’actuel président de la FSJDA veut donner une nouvelle impulsion à la discipline. Cette rencontre a permis aux judokas de réfléchir sur les perspectives de développement de leur sport. Dressant un bilan satisfaisant des 62 ans du judo, maitre Ngom a exposé ses ambitions pour les prochaines années. ‘’On travaille déjà sur les Jeux olympiques 2024 pour avoir, pourquoi pas un champion. Après, il s’agira d’aller vers les Jeux olympiques de la jeunesse de 2026, qui est une attende de tout un peuple et le judo, qui est la première fédération des arts martiaux, doit être la locomotive. On a une base très solide. C’est pour cela que nous n’avons de crainte d’atteindre nos objectifs’’.

En plus de vouloir améliorer les résultats sportifs, le successeur de Babacar Mactar Wade a des ambitions d’infrastructures. C’est ainsi qu’il a présenté le projet de reconstruction du dojo national sur le terrain de l’actuel bâtiment. Maitre Ngom veut offrir un centre d’excellence à l’Afrique de l’Ouest. Ce centre sera érigé à Diamniadio. ‘’J’ai rencontré le président de Fédération internationale de judo, Marius Vizer, qui nous a dit qu’il nous accompagne dans notre projet de judo à l’école pour 25 dojos avec des kimonos, des tatamis et tout l’équipement nécessaire, dans une première phase, et 25 autres dans une seconde phase. Il s’est engagé également pour le projet régional, Judoka City. L’Afrique a besoin de ce projet’’.

LOUIS GEORGES DIATTA

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