Publié le 12 Nov 2014 - 17:18
MANIFESTATIONS INTERDITES A DAKAR

L’Apr surfe sur trois tableaux 

 

Entre respect de l’autorité de l’Etat, impératifs de sécurité nationale et mise en jeu de la crédibilité internationale du Sénégal, l’alliance pour la République s’appuie sur trois facteurs pour légitimer l’interdiction à durée déterminée de toutes manifestations à Dakar, capitale mondiale de la francophonie les 29 et 30 novembre 2014.

 

Dans le concert des récriminations soulevées par l’interdiction préventive de toutes manifestations à Dakar dans la période du 10 novembre au 5 décembre 2014, il fallait entendre la voix de l’Alliance pour la République (APR). C’est donc hier que le secrétariat exécutif national (SEN) du parti présidentiel s’est remué en se portant en faux contre ceux qui accusent le pouvoir de restreindre les libertés. Au contraire, le Pds et ses alliés sont accusés d’être des perturbateurs de la tranquillité nationale.

«Il ne s’agit nullement, de la part de l’Etat, d’une atteinte à une des libertés garanties par notre charte fondamentale ou d’un exercice arbitraire visant à étouffer le droit à la manifestation garanti par la constitution en général, à l’opposition en particulier», s’insurge le communiqué parvenu hier à EnQuête et signé du porte-parole Seydou Guèye.

Pour l’Apr, les «enjeux» liés à l’organisation «dans notre pays du 15e sommet de la Francophonie» imposent de «concilier» entre eux trois facteurs essentiels : «le nécessaire respect de l’autorité de l’Etat de droit», «les impératifs de sécurité liés à cet événement de dimension mondiale» et «la crédibilité internationale du Sénégal.» Le refus des manifestations prévues par le Parti démocratique sénégalais (PDS) vu sous cet angle, «il est de la responsabilité historique de chacun et de tous les acteurs politiques de mettre avant tout et après tout les intérêts majeurs de notre plus précieux bijoux de famille qu’est le Sénégal», ajoute le document.

Appelant l’opposition «à la retenue (…) et à la responsabilité», l’Alliance pour la République affirme ne pouvoir tolérer le délitement de l’autorité de l’Etat car il met «en péril (…) la cohésion de la nation» et «hypothèque (…) l’avenir de notre pays». A cet effet, l’urgence est de «mettre le Sénégal au cœur de nos projets» en acceptant «qu’une rencontre aussi importante que le sommet de la Francophonie, regroupant 77 chefs d’Etats ou de Gouvernement chez nous, focalisant une bonne part des médias du monde et mobilisant des PME et PMI, mérite (…) l’implication de tous les Sénégalais», rapporte le communiqué.

Mais dans tous les cas de figure, l’Etat est et reste donc «le seul garant de la sécurité des biens et des personnes». 

MOMAR DIENG

 

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