Une SRK toute urbaine
Les arts de la rue ont été magnifiés, samedi soir, lors du défilé, de près d'une heure, de la jeune styliste Selly Raby Kâne.
Des graffeurs à l’œuvre sur des murs dressés à l'occasion. Des jeunes patientant devant un arrêts de bus. Un vendeur de ''café touba'' à l’œuvre. Un vendeur de crème glacée avec son chariot décoré aux couleurs vives et des accessoires de femmes Peulhs. Des pneus servant de sièges disposés çà et là. Des B-boys en performance sur l'un des côtés du couloir aménagé. Voilà le tableau qu'offrait le hall de ''La Sénégalaise de l'Automobile'', samedi soir. Une vraie ambiance de rue y régnait dans un ''joli et captivant désordre''. C'était l'effet recherché par l'organisation du défilé ''be street'' de la jeune créatrice Selly Raby Kâne, SRK en abrégé. Et tout l'espace était utilisé. A l'étage, le décor était loin du ''joli désordre'' du hall mais avait une ambiance de rue. Le podium de 40 mètres est dressé dans un hangar situé dans le bâtiment supérieur. Des barriques en fer sont attachées sur le toit. Des graffitis ornent le mur tout comme la porte de sortie des mannequins. Le décor urbain est agrémenté de musique rap et rock.
22H05 minutes sonnent le début du grand défilé, dans une salle pleine. Et pendant 1 heure, les regards sont restés rivés sur le podium. La jeune styliste a présenté près d'une centaine de créations avec beaucoup de variétés. Elle utilise différents tissus. Et ose tout. Du cuir mélangé à du basin ou du jean ou encore du ''cuup'' (teint à l'indigo) panaché avec du jean, du cuir ou du bogolan. Le chiffon de soie, le wax, le treillis, la dentelle et les bandanas ont aussi leur place dans la collection ''be street'' déclinée en robes courtes ou longues, en pantalon et autres. SRK s'interdit des limites au vu des coupes rock avec le cuir et les paillettes, mais aussi chic avec le chiffon de soie ou les jeans bariolés. En somme l'expression d'''un mixage de cultures et d'influences''.
Mais la jeune Sénégalaise n'a pas délaissé la tradition. Car tous les tissus importés qu'elle a utilisés sont mélangés soit avec du basin, soit avec du wax, et présentés en coupes de shorts saourals (ou caaya). Une prestation du groupe de rap Daara-J Family a mis fin à la soirée. Pour rester dans le tempo des arts de rue.
BIGUÉ BOB