Publié le 15 Dec 2012 - 09:05
POLITIQUE ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE FIN 2012 ET 2013

 Les engagements du Sénégal devant le FMI

 

Le gouvernement du Sénégal vient de déposer sur la table de la Directrice générale du FMI Christine Lagarde son mémorandum des politiques économiques et financières (MPEF).

 

Le document fixe les objectifs macroéconomiques pour le reste de l’année 2012 et pour 2013. En plus, il actualise les réformes structurelles suivies dans le cadre du programme macroéconomique et structurel triennal (2010-2013) du gouvernement appuyé par l’Instrument de Soutien à la Politique Économique (ISPE). A travers ce mémorandum, le Sénégal se félicite de la mise en œuvre à fin juin 2012 du programme macroéconomique et structurel triennal (2010-2013) et sollicite l'achèvement de la quatrième revue.

 

Amadou Kane, ministre de l'Économie et des Finances y annonce que ''le déficit budgétaire à fin juin 2012 a été atteint avec une marge substantielle''. Le ministre affirme que le gouvernement est résolu à poursuivre ses efforts de maîtrise des dépenses publiques et à ramener le déficit budgétaire à un niveau compatible avec la viabilité de la dette publique. ''Nous visons un déficit inférieur à 6 % du PIB en 2012'', dit-il, alors que ''budget proposé au Parlement pour l’année 2013 cible un déficit budgétaire de 4.9% du PIB.''

 

Train de vie de l'État : Un audit physique des lignes de téléphone fixe

 

Le Sénégal veut mener une politique prudente en matière de finances publiques et d'endettement afin de préserver la stabilité macroéconomique. À ce titre, le mémorandum renseigne que l'engagement du Président Macky Sall à réduire le train de vie de l’État a été matérialisé par la mise en place d’un Gouvernement resserré, la suppression d’agences et la rationalisation de la carte diplomatique. Alors que des économies supplémentaires sont à attendre de la suppression du Sénat et de la Vice-présidence.

 

Le document évoque également les ''dépenses permanentes'' et renseigne que ''toutes les lignes de téléphone mobile, hormis certaines lignes des services de défense, de sécurité et de justice, ont été suspendues le 1er mai 2012, avec un réabonnement au cas par cas suivant une restriction des bénéficiaires et des montants plafonds''. D'ailleurs, un audit physique des lignes de téléphone fixe mené par l’Inspection Générale des Finances est en cours , annonce-t-on. Toutefois, le MPEF évoque des pertes de recettes liées à la stabilisation des prix pétroliers intérieurs, en raison des prix internationaux du pétrole.

 

Foncier : Un tableau général des propriétés de l’État

 

L'un des objectifs du Programme macroéconomique et structurel triennal (2010-2013) est de renforcer la gestion des finances publiques et la gouvernance. À ce titre, le Sénégal s'engage auprès du FMI à améliorer la transparence dans les transactions foncières aussi bien en matière de cessions de titres fonciers que de baux du domaine privé de l’État. Le mémorandum annonce qu'une restructuration du bloc foncier est déjà engagée. Cela devrait se traduire par la création de la Direction des affaires foncières, domaniales et cadastrales dès décembre 2012. Alors que le projet d’Appui à la Gestion du Foncier Urbain (PAGEF) a comme objectif principal l’informatisation de la gestion domaniale .

 

En effet, le gouvernement sénégalais s'engage à publier toutes les informations relatives au nombre de dossiers concernant les cessions définitives comme les baux concédés sur le domaine privé de l’État. Les superficies cédées, la situation géographique des terrains ainsi que les recettes correspondantes seront précisées. Tandis que chaque trimestre , lesdites informations seront réactualisées. Le gouvernement annonce également que la DGID va procéder à l’inventaire des biens de l’État, en vue de la confection du tableau général des propriétés de l’État, avant décembre 2013 .

 

L’État limite la subvention à l’électricité à 80 milliards en 2013

 

L'énergie est l'un des secteurs sinistrés du Sénégal. Cette situation risque de perdurer, à en croire le gouvernement sénégalais qui annonce que le plan d’urgence de restructuration et de relance du secteur de l'énergie a enregistré des lenteurs dans la réalisation des investissements. Conséquence, l’arrivée d’unités plus performantes devant se substituer aux groupes de location est différée. Même si l'État se félicite de la poursuite du programme de réhabilitation des centrales et prévoit l'installation de centrales au fuel lourd performantes .

 

Concomitamment, le gouvernement évoque l'adoption du plan de restructuration opérationnelle et financière de la SENELEC. Dans le détail, le plan vise le renforcement des capitaux propres, au travers de la résolution des dettes croisées (et conversion en fonds propres des dettes nettes) impliquant la SENELEC, l’État, et la Caisse des Dépôts et Consignations, ainsi que de la comptabilisation des investissements réalisés par l’État en subvention d’investissement. L’État compte aussi renégocier avec certains créanciers et fournisseurs, pour alléger la dette de la SENELEC, en plus de lutter contre la fraude et d'améliorer la facturation et de réduire les délais de paiement. ''Ainsi, un contrat de performance 2013-2015 entre l’État et la SENELEC, basé sur ce plan de restructuration, est en phase de finalisation avec une entrée en vigueur prévue le 1er janvier 2013'', annonce-t-on.

 

D'un autre côté, le gouvernement veut limiter les subventions qui, dit-il, ''pèsent lourd sur les finances publiques et entravent le financement d’autres actions prioritaires''. À cet effet, il compte arrêter le montant de la subvention à la consommation d’électricité à 80 milliards en 2013. Ce plafonnement va entraîner la révision du tarif électrique, même si le gouvernement du Sénégal révèle qu'il pourrait permettre des économies d'environ 45 milliards F Cfa. ''Des ajustements tarifaires sont à l’étude sur certaines catégories de consommateurs, afin de protéger les ménages à faible revenu et préserver la compétitivité de l’économie'', ajoute le document.

 

Gaston COLY

 

 

 

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