Publié le 24 Feb 2013 - 22:00
THÉÂTRE - BLAISE CENDRAS À L’INSTITUT FRANÇAIS DE DAKAR

 «L’or! L’or m’a ruiné!»

La fièvre de l’or s’est abattue, hier soir, sur l’Institut français de Dakar, qui abritait exceptionnellement une adaptation théâtrale haletante du roman de Blaise Cendrars, «l’Or» (1925). Mis en scène par Xavier Simonin, du Festival «À sahel ouvert», le récit des aventures au Far West du Suisse Johann August Suter a su faire vivre à son public le Gold Rush* américain.

 

 

«L’or ! L’or m’a ruiné!», hurlait à pleins poumons Xavier Simonin sur la scène du Théâtre de Verdure de l’ex-CCF, hier. Racontant l’histoire «merveilleuse et (presque) véridique» du malheureux Général Suter, l’acteur français (et co-fondateur du festival «À sahel ouvert») emplissait, sans efforts, l’espace de sa présence, virevoltant, exultant, tapant du pied et tombant, tour à tour, à la renverse.

 

Écrit par le romancier (et plus tard, reporter) Blaise Cendrars, «L’or» dépeint, avec autant d’élégance dans la tournure des phrases que d’empathie, le «rêve américain» de la ruée vers l’or au XIXe siècle. Exprimée dans ce qu’elle a de plus cru, cette histoire du Far West est racontée à partir de la perspective d’un homme dépassé par l’envergure des événements et qui, par conséquent, parle autant de richesse que de misère, d’ébullition que d’apathie.

 

Adapté sur scène, cela donne un récit foisonnant, porté par deux hommes seuls sur une scène vide de tout, si ce n’est des chaises et eux-mêmes. Un jeu théâtral, en outre, est enveloppé des notes nues d’un unique harmonica, instrument «symbole», s’il en est, de la conquête de l’Ouest. Entremêlant vigoureusement l’action pure aux fresques descriptives, la pièce donne un cachet unique à l’écriture romanesque d’une œuvre classique et intemporelle. Les émotions sont vraies, le ton est juste… on s’y croirait (presque).

 

Le spectateur s’étonne et s’apitoie avec le narrateur qui, de fil en aiguille, le mène au dénouement inattendu d’une histoire forte, captivante. Présenté par l’Institut français, en partenariat avec le Festival «A Sahel ouvert», «L’or» de Blaise Cendrars fait partie, ce week-end, de la programmation du dit événement, à Mboumba (Fouta). Une pièce, en tout point, édifiante sur la nature humaine.

 

* Ruée vers l’or de l’Ouest-Américain.

 

SOPHIANE BENGELOUN

 

 

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