Publié le 13 Jun 2019 - 22:06
AFFAIRE COUD

Le procureur ‘’offre’’ du répit à Cheikh Oumar Hann

 

 

Ceux qui attendent des poursuites contre l’ex-directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), Cheikh Oumar Hann, épinglé en 2015 par un rapport de l’Ofnac, vont devoir attendre. Le procureur de la République a tout simplement retourné à l’organe son rapport pour défaut du contradictoire.

 

Depuis la publication du rapport 2015 de l’Office national anti-corruption épinglant Cheikh Oumar Hann pour sa gestion du Centre des œuvres universitaires de Dakar, d’aucuns ne cessent de fustiger l’absence de poursuites contre le mis en cause.

Face à la presse hier, le procureur de la République s’est prononcé sur cette question. Il a rappelé, d’abord, que l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) a été saisi par une dénonciation anonyme relative à de prétendues malversations au niveau du Coud. ‘’En résumé, à la fin de leur enquête, les enquêteurs, et notamment le directeur de l’enquête, ont retenu le prétendu détournement sur deux montants essentiellement. Un montant de 127 837 530 qui, pour lui, pouvait être imputé au commissaire-priseur qui était chargé de vendre le matériel réformé du Coud. Un montant de 82 ou 89 millions, selon les pages du rapport, qu’il estime pouvoir être imputé ensemble au directeur de l’époque du Coud, au chef du service de l’approvisionnement et à l’agent comptable du Coud’’, rappelle Serigne Bassirou Guèye.

Ces révélations faites, le procureur a fait grief au document qu’il avait en main. ‘’Force est de reconnaître que l’exploitation du rapport nous a mis en face de difficultés assez sérieuses. L’enquêteur dit, relativement au détournement des 82 millions, que les responsables sont le directeur du Coud, le régisseur chef du service d’approvisionnement et l’agent comptable, et il situe les responsabilités. Il dit que le chef du service de l’approvisionnement a encaissé l’argent auprès de l’agent comptable et a effectué les dépenses’’, renseigne-t-il. Mais, poursuit-il, à partir du moment où le rapport qui impute le détournement finit par établir que l’argent a été reçu et dépensé, il y a des choses à préciser. L’autre difficulté, révèle-t-il, ‘’est due au fait qu’en matière judiciaire, il y a un principe sacro-saint en matière pénale du contradictoire’’.

17 dossiers de l’Ofnac sur la table du procureur

En d’autres termes, le parquetier explique que l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur, à qui était imputé le montant de 82 ou 89 millions, n’a malheureusement pas été entendu. Contrairement à la personne à qui on reproche le montant de 127 millions. ‘’La personne sur qui pèse la charge a été entendue. Elle a donné ses explications et ses arguments qu’il estime devoir produire’’, soutient le procureur. Et de souligner que le rapport n’a pas encore été communiqué à M. Hann, de même que les personnes en charge d’exécuter ledit marché.

C’est fort de ces griefs que le parquet a décidé ‘’de faire un retour du rapport à l’envoyeur pour que le principe du contradictoire soit respecté’’.

A l’issue, a promis Serigne Bassirou Guèye, ‘’ je reviendrai ici pour vous parler de l’ensemble des dossiers de l’Ofnac qui sont au nombre de 17. Deux rapports viennent de nous être communiqués et ils seront pris en charge’’.

FATOU SY 

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