Publié le 2 Feb 2013 - 05:30
AFFAIRE HISSÈNE HABRÉ

Les Chambres africaines extraordinaires inaugurées le 8 février prochain

 

Un pas de plus vers la tenue du procès de l'ancien dictateur tchadien Hissène Habré. Les autorités judiciaires procèdent dans plus d'une semaine à l'officialisation des Chambres africaines extraordinaires devant juger l’exilé au Sénégal.

 

 

Les choses se mettent en place pour la tenue du procès de Hissène Habré. Les Chambres africaines extraordinaires vont être officiellement inaugurées le 8 février prochain, annonce un communiqué du ministère de la Justice. La cérémonie aura lieu à partir de 10 heures précises, à la Salle 4 du Palais de Justice Lat-Dior.

 

Elle sera présidée par Ciré Aly BA, Administrateur desdites chambres, en présence des magistrats qui ont été désignés récemment par le Conseil supérieur de la magistrature. Toujours pour la bonne marche de l’institution en charge de juger les crimes commis au Tchad entre le 7 décembre 1982 et le 1er décembre 1990, un autre communiqué parvenu à EnQuête renseigne que M Marcel Mendy a été nommé chargé de communication auprès des Chambres africaines extraordinaires. Celui-ci était précédemment conseiller technique chargé de la communication du Ministère de la Justice du Sénégal.

 

''Il s’occupait déjà de ce volet au sein du Groupe de travail mis en place dès son arrivée par le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Mme Aminata Touré, pour réfléchir sur les modalités pratiques d’organisation du procès en vue'', renseigne le texte.

 

Ce nouveau pas vers la tenue de ce procès est salué par les victimes et les Ong de défense de droits de l'Homme. ''Après 22 ans d’abnégation et de ténacité, les victimes de Hissène Habré vont enfin entrevoir la lumière au bout du tunnel'', a réagi Reed Brody, conseiller juridique pour Human Rights Watch qui travaille avec les victimes de Hissène Habré depuis 1999. Selon lui, ''le Sénégal envoie ainsi un message fort aux dirigeants d’Afrique et d’ailleurs : en commettant des atrocités contre leurs populations, ils courent le risque de se retrouver un jour face à leurs victimes''.

 

Les députés sénégalais ont voté le 19 décembre dernier le projet de loi autorisant le président de la République à ratifier l’accord entre le gouvernement du Sénégal et l’Union africaine (UA) sur la création de chambres africaines extraordinaires au sein des juridictions sénégalaises, pour abriter le procès de M. Habré.

 

Ainsi, plus grand-chose ne s'oppose à la tenue de ce procès, puisque le nouveau régime a donné une suite favorable au projet de l’Union africaine (UA) de juger Hissène Habré devant un tribunal spécial au sein du système judiciaire sénégalais, depuis le mois d'août dernier. Ce dernier vit en exil au Sénégal, depuis la chute de son régime, en 1990. Hissène Habré serait responsable de plus de 40 000 morts parmi les opposants politiques et parmi certains groupes ethniques, entre 1982 et 1990.

 

Lesdites chambres ont pour mandat de poursuivre les principaux responsables des crimes internationaux commis au Tchad durant la période précitée.

 

 

 

 

 

Gaston COLY

 

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