Le président de l’AS Pikine, faisant face à la presse ce vendredi, a annoncé la tenue de l’assemblée générale du club le 3 octobre prochain. Mais Modou Fall a surtout profité de cette rencontre avec les journalistes pour solder ses comptes en faisant savoir qu’au bout de ses quatre ans de présidence, ses affaires personnelles sont passées de 1,5 milliard de chiffre d’affaires à moins de 10 millions de francs CFA. Raison pour laquelle il ne sera pas candidat à sa succession.

‘’Plus de 800 millions dépensés en 4 ans’’

‘’En venant dans cette équipe, je n’avais rien trouvé dans les caisses. J’avais trouvé une situation confuse. Et on a relevé le niveau de l’équipe avec tout ce qu’on a comme résultats. A vrai dire, ce qui arrive à cette équipe ne me surprend guère. Il y a des gens qui étaient tapis dans l’ombre et qui ne travaillent que pour s’enrichir et non pour avoir de bons résultats sportifs. Dans cette équipe, durant ces quatre ans passés, on a dépensé plus de 800 millions. Rien que lors de ma première année, j’ai dépensé plus de 121 millions. Et la quasi-totalité de cette manne financière venait de ma propre poche. Et c’était un plaisir pour moi de le faire. Je ne le faisais pas pour la politique encore moins pour un quelconque calcul. Les gens disent que je suis en faillite, eh bien ! je l’accepte si c’est à cause de l’AS Pikine. Chaque joueur avait au moins 15 maillots par an. Et à la fin de l’année, on ne lui demandait pas de les restituer.’’

‘’Personne ne pourra rien contre moi’’

‘’En ce qui concerne les joueurs étrangers que nous avons recrutés l’an passé, c’étaient des directives du coach (Alassane Dia). Et on a tout fait pour les avoir. Mais personnellement, quand je les ai vus au début, ils ne m’avaient pas convaincu. Et quand j’en ai parlé avec le coach, il m’avait répondu que c’est à cause d’un problème d’adaptation. Et puis on l’a laissé faire. Et tous les éléments concernant leur transfert sont avec moi.

C’est par la suite que j’ai été victime d’un lynchage médiatique avec des gens tapis dans l’ombre qui faisaient le tour des rédactions, disant que je n’ai plus les moyens de payer les billets retours de nos joueurs étrangers. Et que je suis en faillite. C’est le même scénario qui s’est passé quand je suis parti aux USA pour un voyage d’affaires. Des gens en ont profité pour dire au coach que j’ai fui car j’ai fait faillite. Et des personnes sont allées jusqu’à son domicile pour lui raconter des contrevérités. Mais il faut que ces gens-là sachent qu’ils ne pourront rien contre moi. Et puis le Bon Dieu va nous juger et je jure qu’ils ne vont jamais connaître la paix le restant de leur vie sur terre.’’

‘’Je ne serai pas candidat… Je n’ai aucun regret’’

‘’On va organiser une assemblée générale le 3 octobre prochain. L’appel à la candidature a été lancé. Pour l’heure, aucune candidature n’a été enregistrée mais moi je ne serai pas candidat et je ne battrai pas campagne. N’empêche, je vais continuer à aider cette équipe car j’aime Pikine, et le sang pikinois coule dans mes veines. Ce que j’ai eu à faire à la tête de cette équipe, personne d’autre ne pourra le faire. Je n’ai aucun regret.

En ce qui concerne la campagne africaine, ce que nous avons eu à faire pendant plus de 11 ans, aucune autre équipe n’a pu le faire. Mais Dieu en a décidé autrement. J’ai laissé deux bus à cette équipe, de grosses performances, un très bon carnet d’adresses. Je quitte certes, mais je ne vais demander aucun sou à cette équipe. Par contre si le prochain président décide de me rembourser ce que j’y ai perdu, je suis preneur. Quand je venais de prendre cette équipe, je faisais un chiffre d’affaires de 1,5 milliard dans le cadre de mon travail et maintenant je peine à avoir 10 millions.

J’ai vendu mes biens pour cette équipe, mes terrains pour le triomphe de cette équipe. La saison passée, on a payé plus de 56 millions de salaires. Les joueurs avaient de maigres salaires qui ont été multipliés à notre arrivée. Le salaire des joueurs varie entre  250 000 et 400 000 F CFA. On avait mis nos joueurs dans de bonnes conditions. Les cotisations des membres du comité directeur ne dépassaient même pas 580 000 F CFA. Il nous arrivait de galérer pour aller jouer un match. Cette année, j’ai souffert intérieurement mais il n’était pas question pour moi que j’en parle, car je suis un homme de défi. Pour moi, il valait mieux qu’on descende en Ligue 2 que de voir une série de morts au sein de cette formation sportive.’’