Une hausse de 186 milliards de francs Cfa, c'est le pic atteint par le budget national pour l'année 2013. Au total, l'Etat compte sur 2453 milliards pour conduire les destinées du pays au cours de l'année prochaine. Mais des sacrifices, il devrait y en avoir, en particulier avec la hausse prévue du prix de l'électricité en début d'année.

 

Malgré les nuages qui semblent s'amonceler sur le ciel sénégalais, la loi de finances 2013 dépasse bien, en termes de volume budgétaire, l'enveloppe de l'année 2012. Des sources dignes de foi indiquent en effet que le pactole budgétaire prévu pour l'année à venir se chiffre à quelque 2453 milliards de francs Cfa contre 2266,87 milliards en 2012 ; soit une hausse de 186 milliards de francs Cfa.

 

Ces chiffres, confirmés par des sources dignes de foi au niveau du Ministère de l'Economie et des Finances, ont pu être atteints grâce aux recettes fiscales et douanières qui devraient atteindre la barre de 1492,5 milliards de francs Cfa contre 1417 milliards Cfa, soit une hausse de 75,5 milliards de francs Cfa. Selon nos interlocuteurs, cette tendance devrait aller crescendo, malgré le raidissement de certains secteurs de l'économie nationale. La priorité va être réservée à l'agriculture, aux secteurs sociaux ainsi qu'aux Infrastructures. Une option déclinée dans le programme du successeur de Me Abdoulaye Wade.

 

Le nouveau budget qui comprime les dépenses de fonctionnement du gouvernement veut restaurer une certaine orthodoxie dans les finances publiques. Ainsi le déficit budgétaire consigné dans les livres des finances qui avait atteint 6,9 sous l'ancien régime, devrait connaître une baisse d'un point pour se stabiliser à 5,9 au mois de décembre prochain avant de piquer à 4,9 dans la loi de finances 2013 et à 4% en 2015, selon les projections de l'Etat. Les fonds mobilisés pour l’Énergie, surtout dans le cadre du plan Takkal, vont être stabilisés à 80 milliards de francs Cfa.

 

Vers une hausse du prix de l'électricité

 

Mais le gap créé par le désengagement relatif de l'Etat dans la prise en charge du coût de la facture énergétique devra être endossé à charge par les Sénégalais. Selon nos sources, on s'achemine vers une révision tarifaire du coût de l’Énergie. Ce qui devrait bien concrètement se traduire par une augmentation du prix de l'électricité prévue en début d'année prochaine.

 

Autre zone de difficulté que l'actuel pouvoir doit assumer en attendant le budget de 2014, c'est l'énorme masse salariale de l'Etat évaluée à 647 milliards de francs dont 70 milliards constitués des salaires des Agences et universités. Un pactole qui a atteint ce volume avec les nombreuses hausses enregistrées dans les salaires des fonctionnaires. L'Etat a aussi pris la décision de réduire les emprunts obligataires dont il a usé (et abusé, selon certaines critiques), ces derniers mois.

 

En attendant que la loi de finances 2013 dévoile tout son visage, il faut noter que c'est celle rectificative qui va passer le 16 octobre prochain à l'Assemblée nationale, qui fait l'actualité. Les nouveaux tenants du régime se veulent formels. «On ne peut pas juger le programme de Macky Sall sur la base d'une loi de finances rectificative qui corrige l'ancienne gestion.»

 

 

Mamadou Lamine BADJI

 

 

 

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