Publié le 23 Jan 2013 - 23:00
CÔTE D'IVOIRE-TOGO

 La guerre des mots au ''Véto''

Les étudiants togolais et ivoiriens ont suivi ensemble la retransmission du match qui opposait hier leurs deux nations lors de la CAN. Dans une ambiance sans pareil, ils n'ont pas manqué de se chambrer.

 

Le derby ouest africain du groupe D de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2013 a tenu toutes ses promesses. Que ce soit à Rustenburg (Afrique du Sud), où la Côte d'Ivoire et le Togo s'expliquaient, qu'à Dakar, l'ambiance était à son comble. Comme à l'École Inter-États des Sciences et Médecines Vétérinaires de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, hier après-midi. Dans cet établissement communément appelé ''Véto'', la ferveur a prévalu tout au long de la retransmission du match.

 

Dans une atmosphère néanmoins fraternelle, les supporteurs des deux équipes ne se sont pas fait de cadeaux, avec sûrement un léger avantage pour les Ivoiriens. Même si ce sont les étudiants togolais qui ont lancé les hostilités. Ils se sont fait entendre dès les premières minutes, grâce notamment à l'énorme occasion du capitaine, Adébayor, suite au loupé du défenseur ivoirien Kolo Touré. Mais cet enthousiasme a vite laissé la place à la frayeur, surtout lorsque Yaya Touré, servi par celui qu'ils surnomment ''Jaguar'', en l’occurrence Gervinho, a ouvert le score (8e) pour les Éléphants.

 

Ce but fait tourner la roue et réveille les Ivoiriens, qui, dans une liesse générale, se moquent alors des Togolais. ''Agassa n'a rien vu encore, on le connaît, c'est nous qui l'avons formé'', a lancé un étudiant ivoirien. Suffisant pour déclencher une hilarité générale dans la ''Salle télé'' du Véto. Gervinho, quant à lui, est systématiquement réclamé pour conduire toutes les attaques ivoiriennes pendant qu'Adébayor, du côté togolais, est encouragé pour les efforts fournis à la pointe de l'attaque. Au fil du temps, ils laissent les Togolais sans voix.

 

''L'arbitre a été acheté''

 

Malgré leur enthousiasme retrouvé, les étudiants ivoiriens noteront tout de même deux fausses notes. À leur avis, Saka Tiéné qu'ils surnomment ''Chico'' et le défenseur Kolo Touré n'auraient pas dû être titulaires. ''Kolo va nous tuer'', martèle un étudiant. ''Il faut Boka, Chico n'est pas en confiance'', avance un autre. Des mots qui expriment l'inquiétude des Ivoiriens. À juste titre ! Car, le Togo, sous-estimé au départ, donnera des sueurs froides aux étudiants ivoiriens. Les cinq dernières minutes de la première mi-temps ont étés les moments les plus chauds. L'égalisation, signée Ayité, fait sortir les Togolais de leur torpeur. Ils répondent aisément aux moqueries des Ivoiriens. Et chaque camp essaie dès lors de remporter la bataille.

 

Cependant, la seconde mi-temps a été moins bruyante que la première au ''Véto''. Avec le jeu devenu plus équilibré en nombre d'occasions et à la possession du ballon, l'ambiance est redescendue d'un cran. Comme Gervinho chez les Ivoiriens, Serge Gakpé a fini de faire l'unanimité chez leurs adversaires. L'entrée de Cheikh Tioté a redonné espoir aux Ivoiriens qui ont retrouvé la voix après que Gervinho a scellé le sort du match (2-1) dans les dernières minutes. Tandis que le second but refusé des Togolais a déclenché le mécontentement des étudiants qui clamaient que ''l'arbitre a été acheté''. ''Éléphants jouent, Éperviers aussi veulent jouer'', ont-ils tous commenté, toujours sur un ton moqueur. Et l'après-midi se termina dans la sportivité !

 

ANTOINE DE PADOU

 

 

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