Publié le 2 Jun 2023 - 18:44
CONDAMNATION D’OUSMANE SONKO

Trois morts enregistrés à Ziguinchor

 

Le bilan des manifestations qui ont opposé les forces de l’ordre aux groupes de jeunes en colère suite à la condamnation du leader du Pastef par ailleurs maire de Ziguinchor a deux ans d’emprisonnement ferme fait état de trois morts et des dégâts matériels énormes.

 

Dès l’annonce du verdict du procès qui opposait Adji Sarr au leader du Pastef Ousmane Sonko, la capitale méridionale du pays où la vie suivait son cours normal s’est vite transformée en ville fantôme. Les commerces, officines et autres services, qui avaient grandement ouvert leurs portes, ont, comme dans une course contre la montre, rapidement baissé rideaux. Les bus de transport urbain, les Jakarta, les clandos et les taxis ont, eux aussi, très vite vidé la plupart des rues pour laisser la place à des groupes des jeunes qui, pour manifester leur colère, ont commencé à brûler des pneus au niveau des axes principaux des quartiers de la ville.

Ces manifestants ont aussi brûlé, de nouveau, le bloc administratif du Lycée Djignabo Bassène. Cette colère noire s’est également traduite sur le terrain par la mise en place de barricades faites de troncs d’arbres, de bars de fer, de briques et autres matériaux sur bon nombre de rues, des attaques et saccages de certains édifices comme l’Ipres, la Maison de la Justice et un CEM de la place ainsi que des heurts violents avec les forces de sécurité qui ont, face aux jets de pierres des manifestants, usé de grenades lacrymogènes dont les bruits étaient perceptibles partout.

Outre les dégâts matériels, le bilan des affrontements est lourd, il fait état de trois morts. La première victime répond au nom de Sidya Diatta. Il était âgé d’une trentaine d'années et membre de la section communales des Jeunesses patriotiques du Sénégal (JPS). Il a succombé à la suite de ses blessures à l’Hôpital de la paix où il a été admis, en mi-journée. Selon nos informations, le corps de la seconde victime qui s’appelait Oumar Sarr a été déposé à la morgue du Centre Hospitalier régional de la capitale méridionale du pays. Le troisième manifestant mort, toujours à la suite de ses blessures, est un mécanicien qui habitait au quartier Korentas. Il répondait au nom de Ousmane Badio. Sa dépouille a été déposée au dispensaire « Silence » en centre-ville.

Ces trois victimes viennent s’ajouter aux 6 (5 jeunes et un agent de police) morts déjà enregistrés, lors des manifestations qui meurtrissent la ville de Ziguinchor, depuis le 15 mai 2023. Un calme précaire perturbé, par moment, par des tirs isolés de grenades lacrymogènes, régnait à Ziguinchor en fin de journée où le chaos était visible. La tension était encore très vive dans la capitale méridionale du pays.

L’on signale qu’un groupe électrogène de la succursale de la CBAO du rond-point Belal Ly (quartier Boucotte) était en train de prendre feu, aux environs de 20 heures, sous le regard impuissant des éléments de l’armée qui ont fini de se déployer, notamment en centre-ville.

HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)

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