Pape Diop veut la limitation de tous les mandats électifs

Pour l'ex-président du Sénat, l'improductivité du personnel politique et l'accumulation de mandats électifs sont des freins à une pleine vitalité démocratique au Sénégal.
Au Sénégal, les mandats électifs, à l’exception de celui du président de la République, ne sont pas limités. Une situation que Pape Diop, président de la Convergence démocratique Bokk Gis-Gis (BGG), a dénoncée et pour laquelle il propose une révision au nom d’une alternance générationnelle. «Tous les mandats doivent être limités (car) le personnel politique est improductif», peste l’ancien président du Sénat. C'était hier au cours de l’assemblée générale des cadres de son parti. «Lorsqu’on a 50 ans et qu’on fait deux mandats, on est amorti. Il faut alors du sang neuf», ajoute l’ancien maire de Dakar.
Critiquant ceux qui ont fait de la politique un «métier», Pape Diop pense que les hommes politiques doivent «contribuer au développement du pays», indépendamment de l’activité politique qu’ils mènent. Mais la meilleure manière de mettre fin à ce «côté pervers» de la politique sénégalaise, c’est la limitation concrète du nombre de partis politiques légaux. «Le Sénégal ne peut prétendre avoir 200 partis politiques, avec une population de 12 millions alors que les Etats-Unis n’ont que deux grands partis», constate l’ex-président du Sénat pour le regretter.
Pour lui, la vocation première d’un parti politique est de se «soumettre aux suffrages des Sénégalais» et non de se complaire à des jeux d’alliance qui ne permettent pas de connaître le poids électoral véritable de chaque formation politique. C’est pourquoi il invite la classe politique à avoir le «courage de poser le débat», un débat qui ne fera que «renforcer la démocratie».
En tous les cas, Pape Diop, qui juge «positif» le résultat obtenu aux législatives du 1er juillet passé par la coalition dont il était la tête de liste, annonce que la Convention démocratique Bokk Gis-Gis ira seule avec ses listes aux élections locales du premier trimestre de l'année prochaine. Elle y sera avec l’ambition d’«être présente dans toutes les collectivités locales du pays». Pour y parvenir, Pape Diop dit fonder sa démarche sur la démocratie interne.
«Nous allons nous fonder sur la vente des cartes pour investir les responsables sur les listes, prévient-il. Le copinage sera banni. La parole reviendra aux militants de base» à qui reviendra le dernier mot en toutes circonstances.
DAOUDA GBAYA