Publié le 11 May 2021 - 20:57
ELECTIONS TERRITORIALES

Macky Sall clôt le débat 

 

Alors que l’opposition exigeait l’organisation des élections locales au mois de décembre, le président de la République, Macky Sall, vient de mettre un terme à la polémique, en fixant la date des élections au mois de janvier 2022.

 

La date pour le renouvellement général du mandat des conseillers départementaux et municipaux est finalement fixée au 23 janvier 2022. L’annonce a été faite à travers une note du ministère de l’Intérieur transmise, hier, à la presse. ‘’Le ministre de l’Intérieur porte à la connaissance des populations que, conformément aux dispositifs de l’article 1er de la loi n°2021-24 du 12 avril 2021 portant report des élections territoriales, le président de la République, Macky Sall, a, par décret n°2021-562 du 10 mai 2021, fixé la date du prochain scrutin pour le renouvellement général du mandat des conseillers départementaux et municipaux au dimanche 23 janvier 2022’’, rapporte le document.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette décision tombe comme un couperet pour l’opposition qui, jusque-là, était en lutte pour la tenue de ces élections territoriales courant 2021. Mais finalement, le président Sall a tranché sans aucun état d’âme. Et c’est pour confirmer la tenue des élections au début de l’année 2022, comme prévu dans le projet de loi portant report desdites élections.

L’opposition l’acceptera-t-elle ? La majorité ne semble en tout cas lui donner aucune chance de voir son rêve se réaliser.

Cette date a été retenue sans aucun consensus, à la veille même d’une réunion cruciale de la Commission politique du dialogue national sur le sujet. ‘’Nous avons appris la nouvelle en même temps que tous les Sénégalais. Il est donc prématuré de se prononcer sur la question. Tout ce qu’on peut dire, à ce stade, c’est que Macky Sall déroule un agenda qui lui est propre et sur lequel nous n’avons aucune maitrise’’, confie un des représentants de l’opposition dans le dialogue politique.

Dès lors, la question qui se pose est de savoir quelle sera la nouvelle posture de cette opposition ? Jusque-là, celle-ci dit être contre toute organisation des élections au-delà de 2021. Une bataille qui semble perdue d’avance.

Mais pourquoi l’opposition refuse-t-elle des élections en 2022, à seulement un mois d’intervalle ? Pour beaucoup, c’est pour éviter que cela ne soit un prétexte pour justifier un report des élections législatives, prévues la même année. Ce qui est certain, c’est que ce report ne manquera pas de porter un nouveau coup de froid dans les rapports déjà tendus entre la majorité et son opposition.

Par ailleurs, il faut relever que l’organisation des élections territoriales en 2021 était devenue quasi-impossible, compte tenu des nombreuses formalités à accomplir. Parmi lesquelles, il y a principalement la révision des listes électorales qui sera suivie d’une période contentieuse. Mais auparavant, ou dans le même temps, il va falloir réviser le dispositif législatif et technique pour prendre en compte les recommandations de la mission d’audit du fichier électoral. Et comme pour ne rien arranger, le projet de découpage administratif est venu compliquer davantage la situation. Certains se demandent même si la date de janvier est tenable.

En effet, avec les changements apportés à la carte administrative de Dakar, il faudra des réformes en profondeur de la carte électorale. Mieux, des milliers et des milliers d’électeurs seront obligés de se faire confectionner de nouvelles cartes d’électeur, pour s’adapter au nouveau contexte.

Pour rappel, suite à un premier projet de report, la majorité voulait organiser les élections territoriales au plus tard au mois de février 2022. Face au boycott de l’opposition, il a fallu la médiation de la société civile pour amener le régime à revoir sa position. De février, il consent à fixer la date des élections au 23 janvier prochain. Ce qui n’excluait pas encore la possibilité de l’organisation des élections au mois de décembre. Mais le décret qui vient d’être pris par le président de la République met un terme au suspense.  Plus que 257 jours nous sépare de la tenue de  ces élections. La campagne électorale est lancée.

MOR AMAR

Section: 
DÉPENSES DES INSTITUTIONS : Le cache-cache budgétaire qui dérange
MAGISTRATURE ET POLITIQUE : L’UMS fixe les lignes rouges
“ADOU KALPÉ”, “ILLÉGAL”, “SAUPOUDRAGE” : L’APR déchire le plan “Jubbanti Koom”
LE PLAN DE REDRESSEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL (PRES) / Une nouvelle feuille de route pour le Sénégal, selon le Moncap
OUSMANE SONKO EN TURQUIE : Une visite stratégique pour renforcer les relations sénégalo-turques
RENÉGOCIATIONS DES CONTRATS ET RÉVISIONS DES CODES DANS LE SECTEUR EXTRACTIF : Ousmane Sonko dévoile les premiers constats du comité
CONCLUSIONS DU DIALOGUE NATIONAL : Les partis de l’opposition dénoncent des manquements
CRISE POLITIQUE AU MALI : Moussa Mara dans la tourmente, Soumaïla en mémoire
REDRESSEMENT ÉCONOMIQUE : Le pari de l’endogénéisation
CRISE POLITIQUE : L’APR hausse le ton
PRÉSIDENTIELLE 2025 EN CÔTE D’IVOIRE : Ouattara se lance pour un 4e mandat, Soro dénonce
POUR DES RELATIONS HUILÉES ENTRE LE SÉNÉGAL ET LA MAURITANIE : Les sections Isems pérennisent des stratégies de collaboration
APR APRÈS LE POUVOIR : Le temps du renouveau 
RÉORGANISATION DE L’APR : Macky Sall rajeunit la direction du parti
TRAQUE CONTRE LA PRESSE - SOCIETE CIVILE : Les dérives verbales de Waly Diouf Bodiang
SORTIE DU LEADER DU SÉNÉGAL BI ÑU BOKK : Barth sans gants
PETITE ENFANCE ET CASE DES TOUT-PETITS : Des conseillères familiales renforcées en éveil et stimulation précoces
SÉNÉGAL : Quand l’homme d’État fait de la politique et le politique oublie l’État
SITUATION NATIONALE : L’alerte du FDR
RESTITUTION DES EMPRISES MILITAIRES : La fin d’une époque