Publié le 18 Feb 2013 - 20:19
EN TOURNÉE A MBOUR

 Idrissa Seck réfute les 8% comme base de répartition aux élections locales

Le partage des postes d'élus aux élections régionales, municipales et rurales du premier trimestre de l'année 2014 sera une véritable guerre à l'intérieur de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Déjà, c'est le maire de Thiès et président du parti Rewmi qui avance ses pions : il ne sera pas question que son score de 8% à la présidentielle de l'année passée soit un critère pour mesurer sa représentativité.

 

 

Tous les signes qui se donnent à lire depuis quelques semaines indiquent qu'on va vers un clash entre Rewmi et l'Alliance pour la République (parti au pouvoir). A Mbour hier, Idrissa Seck a en effet déclaré que son parti veut corriger la grille de répartition qui serait basée sur les résultats de la dernière présidentielle où le candidat Idy2012 avait obtenu un score de 8% au premier tour, derrière le Parti socialiste (PS), Benno Siggil Senegaal de Moustapha Niasse et Macky Sall, classé second après le président sortant Me Abdoulaye Wade.

 

Idrissa Seck a en effet soutenu à plusieurs reprises, lors de cette tournée concentrée dans le département de Mbour, que la clef de répartition issue du premier tour de l'élection présidentielle qui a servi de base aux investitures de Benno Bokk Yaakaar lors des dernières législatives ne saurait être pertinente dans le contexte actuel. Raison invoquée pour justifier cette nouvelle posture politique : Idrissa Seck a déclaré qu'il est «en train de travailler pour élargir son électorat» et que les 8% qu'on lui attribue sont la résultante d'une stratégie qui consistait à l'époque «à mettre la pression sur le candidat Me Abdoulaye Wade pour qu'il ne se présente pas à la présidentielle de 2012, du fait du caractère anticonstitutionnel de sa candidature». Mais aujourd'hui, «ce contexte a changé», explique-t-il.

 

Pour étayer ses propos, Idrissa Seck a laissé entendre qu'il a déjà démarré une tournée nationale qui va concerner les 584 collectivités locales du pays. L'objectif visé est certes de remercier ses compagnons qui l'ont soutenu «durant ces longues années d'agression», mais aussi et surtout pour se réconcilier avec son électorat. «L'occasion sera aussi saisie pour rencontrer et communier avec les populations».

 

«Opération-charme»

 

Au terme de cette tournée nationale, Rewmi pense que son leader aura réussi son opération-charme. L'étape du week-end dernier a concerné les localités de Nguékhokh, Fissel, Ndiaganiaw, Sessène, Sandiara, Nguéniène, Sindia, Malicounda et Ndiass, dans le département de Mbour.

 

Idrissa Seck a déjà déclaré qu'il en était à l'année zéro de la politique parce qu'il se donnait une nouvelle virginité avec le départ du Président Abdoulaye Wade, vaincu par la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY). Le dernier communiqué du Secrétariat national de Rewmi a voulu rappeler au gouvernement ses «responsabilités». Mais pour avoir demandé «la non-immixtion de l'Exécutif dans le fonctionnement de la justice», «le respect des droits de la défense et le secret de l'instruction» dans la traque des biens mal acquis, mais aussi la prise de «mesures hardies et urgentes pour soulager les populations», Idrissa Seck et Cie sont devenus des têtes de Turc de leurs alliés de l’APR.

 

Voyant dans cette sortie un «manque de loyauté», les partisans de Macky Sall demandent aux Seckistes de faire jouer la cohérence dans leur démarche. «Les membres du parti Rewmi doivent se taire ou quitter (...) «Ils doivent se montrer loyaux vis-à-vis du chef de l’État. Sans quoi, la porte leur est grande ouverte. Nous ne les retenons pas», a prévenu Mor Ngom, le Directeur de cabinet du président de la République, sur un ton martial.

 

ASSANE MBAYE

 

 

 

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