Publié le 10 Dec 2018 - 18:11
FOOTBALL LEAKS - ENQUÊTE

Des enfants de l’académie africaine de Manchester City châtiés et maltraités

 

Les Football Leaks ont révélé comment Manchester City utilise l’académie Right to Dream pour faire main basse sur le business des footballeurs mineurs africains. Quatre anciens pensionnaires dénoncent des punitions, humiliations et châtiments corporels pendant leur enfance à l’académie.

 

Une chaîne dorée avec une croix pend à son cou. À 20 ans, le footballeur ghanéen Collins Tanor est un jeune espoir du club de Hobro, en première division danoise, où il a été prêté par Manchester City. Sa foi chrétienne est une boussole morale et une pierre angulaire de sa vie. « Je suis une personne très religieuse et ma famille m’a appris à ne jamais détester ni haïr les autres. » Mais Collins Tanor a décidé de parler et de dénoncer l’homme qui fut pendant huit ans son mentor : le Britannique Tom Vernon, propriétaire de l’académie de football Right to Dream (« le droit de rêver ») au Ghana.

Collins Tanor a intégré l’académie à l’âge de 10 ans. Il est devenu un joueur prometteur, capitaine de l’équipe du Ghana des moins de 17 ans, mais aussi la tête de gondole de Right to Dream. Il parlait aux partenaires, faisait visiter l’académie. Il est devenu un exemple que les gamins africains miséreux rêvaient d’imiter.

Mais pour Collins Tanor et plusieurs de ses camarades, le rêve a tourné aucauchemar. Selon le jeune homme, les élèves de Right to Dream ont subides châtiments corporels, des humiliations collectives et des violences psychologiques. S’il parle aujourd’hui, c’est pour « changer tout ça ». « Si cette organisation continue, les choses doivent se faire dans les règles. »

Grâce aux documents Football Leaks, nous avions révélé le mois dernier le cynisme et les arrangements avec les règles de Right to Dream, à l’opposé des ambitions officielles visant à offrir à des gamins africains une éducation et une chance de devenir footballeurs professionnels. Nos documents ont démontré que Right to Dream est en réalité un satellite de Manchester City, qui finance l’académie via une société offshore du propriétaire aux îles Vierges britanniques. En échange, le club anglais a l’exclusivité sur le recrutement des élèves. L’objectif est double. Assurer à City une « domination quasi totale » sur les joueurs mineurs en Afrique de l’Ouest. Et faire de l’argent avec les jeunes qui n’ont pas le niveau pour intégrer le club. Manchester City n’hésite pas à comparer ces gamins à de la « gestion d’actifs » qui s’est révélée « bénéficiaire».

Traités comme des instruments financiers, les jeunes les plus talentueux atterrissent soit à City, qui les prête immédiatement pour les aguerrir, soit dans le club danois FC Nordsjælland, appartenant au propriétaire de l’académie Tom Vernon. Tout est fait pour garder les enfants sous contrôle.

Suite à nos premières révélations, les journaux Politiken (Danemark) et VG (Norvège), partenaires de Mediapart dans l’opération Football Leaks et au sein du réseau de médias EIC, ont pu recueillir quatre témoignages concordants d’anciens élèves de Right to Dream. Ils disent avoir été battus, giflés, forcés de courir au milieu de la nuit ou de s’agenouiller en plein soleil en guise de punition. Ils dénoncent aussi les « pressions psychologiques » et la façon dont l’académie leur a dicté leur carrière.

Interrogée par l’EIC, l’académie a démenti ces accusations par courriel : « Right to Dream n’autorise pas la maltraitance de ses élèves. Les accusations sont fausses, exagérées ou sorties de leur contexte. » L’académie estime que les critiques « émanent d’un petit nombre d’anciens élèves mécontents » qui ont été « manipulés » et veulent « rendre Right to Dream responsable des difficultés professionnelles qu’ils ont rencontrées après avoir quitté l’académie ».

Right to Dream reconnaît toutefois des « incidents » : « Au cours de nos vingt ans d’histoire, il y a eu un petit nombre d’incidents, qui sont survenus il y a plusieurs années et allaient à l’encontre de notre politique de non maltraitance des élèves. Ces incidents ont été signalés aux autorités. Les salariés concernés ont été licenciés, sanctionnés, ou ont reçu une formation supplémentaire. »

Collins Tannor raconte avoir fait aveuglément confiance pendant des années au patron de l’académie, Tom Vernon, avant de parvenir à ouvrir les yeux. Ses parents lui avaient appris à faire confiance aux autres. « Les garçons ghanéens sont très disciplinés là-dessus. Si quelqu’un t’aide, tu dois lui témoigner ton respect et ta gratitude. »

Il avait 10 ans en 2008 lorsqu’un recruteur lui a proposé d’intégrer Right to Dream après l’avoir repéré dans un tournoi scolaire. Ses parents, d’abord sceptiques, le trouvaient trop jeune pour quitter la maison et voulaient qu’il termine sa scolarité. « Mes parents voulaient utiliser chaque centime pour que leurs enfants aillent à l’école. C’était l’essentiel. C’était la principale préoccupation de ma mère et elle demandait sans cesse à l’académie si j’allais à l’école. »

 

Gifles et agenouillements en plein soleil en guise de punitions

La vie des jeunes garçons, recrutés dans toute l’Afrique de l’Ouest (Ghana, Côte d’Ivoire, Nigeria…), était réglée comme du papier à musique : lever à 5 h 30, entraînement de football, cours à école, puis nouvel entraînement avant le dîner. Le samedi était jour de match. Le dimanche était libre, mais les élèves le passaient généralement à faire leurs devoirs.

Le rythme était très exigeant. « Beaucoup voulaient rentrer chez eux parce que c’était trop pour eux et que leurs parents leur manquaient vraiment. En même temps, nous devions jouer tous les jours – c’était vraiment difficile. Mais je pensais que je pourrais peut-être aider ma famille à long terme si je travaillais dur et si je le tenais », raconte Collins Tanor.

Il a vite été repéré comme un leader pour son intelligence, son caractère réfléchi et ses talents d’orateur. Il est nommé capitaine de l’équipe de foot, puis capitaine de l’ensemble de l’académie. « Je faisais le lien entre les garçons et les chefs de département », explique-t-il. Et puis il y avait la relation avec Tom Vernon, le propriétaire britannique. « J’étais le parrain de son fils. J’étais très proche de lui et de sa famille. » Vernon l’a choisi comme visage de Right to Dream. Collins Tanor était le « garçon sur les affiches » chargé de recevoir les visiteurs, de prononcer des discours lors d’événements de charité et de parler aux sponsors. « C’est parce qu’il n’y a pas de meilleure histoire que celle qui vient des garçons eux-mêmes. Si cela vient d’un des garçons, les gens le croient davantage. On nous a dit de dire que nous venions de milieux très démunis. Cela a contribué à améliorer l’image de l’académie », raconte-t-il.

Le problème, c’est que c’était en partie faux. Certains garçons venaient bien de Nima, un bidonville absolument misérable d’Accra, capitale du Ghana. Mais d’autres, comme Collins Tanor, venaient de quartiers plus résidentiels et de familles qui, si elles étaient loin d’être riches, parvenaient à joindre les deux bouts.

Mais cette réalité ne correspondait pas à l’histoire que l’académie essayait de vendre. Collins Tanor raconte que les dirigeants lui ont donné instruction de dire que Right to Dream avait sauvé ses élèves d’une vie de pauvreté. « J’étais juste un enfant intelligent qui savait quoi dire pour amener les gens à soutenir l’académie », dit-il.

Les enfants étaient confrontés à une réalité très différente de celle décrite par Tom Vernon. Un système basé sur la peur et les punitions, dit Collins Tanor. « J’ai été puni plusieurs fois. Tout le monde a eu sa part, quoi qu’il fasse. J’en ai peut-être eu un peu moins que les autres, mais j’ai eu ma part. » Il se souvient d’un jour où les enfants avaient perdu un ballon de foot. Ils l’ont cherché dans la brousse et sont arrivés en retard à l’école. « Nous avons été alignés et battus physiquement pour notre retard. Cela s’est passé dans les premières années. » Une autre fois, lorsque certains garçons sont arrivés en retard, tous les élèves ont été punis : ils ont reçu moins de nourriture que d’ordinaire pendant plusieurs jours.

Une autre punition consistait à réveiller les garçons avec des cannes au milieu de la nuit. « Ils nous ont fait grimper des collines, puis nous sommes revenus et sommes allés directement au lit avec les mêmes vêtements. Puis ils nous ont réveillés le matin et nous avons dû suivre le programme normal. Nous ne savions jamais quand ils nous réveilleraient au milieu de la nuit. Les anciens élèves plus âgés, qui travaillaient à l’académie, étaient chargés de nous punir. »

Il pense que la punition collective était considérée comme un outil éducatif. « Je suppose que c’est inspiré des camps militaires. C’était pour nous apprendre à travailler ensemble : si quelqu’un faisait une erreur, cela affectait toute l’équipe.» Une autre punition consistait à forcer les élèves à se mettre à genoux sous le soleil brûlant, la tête inclinée : « On l’appelait “l’agenouillement”. Cela pouvait durer une, deux ou trois heures. »

Selon Collins Tanor, Harry Adekpui, un employé de longue date et homme de confiance de Tom Vernon, supervisait le système. Sur le site web de Right to Dream, il est décrit comme « chef des services de la pastorale et assistantchef d’école », chargé d’assurer « la sécurité et le bien-être de tous les étudiants dans leur parcours vers le droit de rêver ».

L’« agenouillement » sanctionnait notamment l’usage illicite du téléphone portable. Les garçons étaient très jeunes, leurs familles leur manquaient, mais ils n’avaient le droit d’utiliser leur portable que le week-end, et devaient remettre leur appareil aux salariés de l’académie le dimanche soir. « Ceux qui oubliaient et se faisaient prendre avaient affaire à Harry Adekpui. Il leur disait d’aller s’agenouiller, jusqu’à ce qu’il les autorise à se relever. » Selon Collins, les garçons risquaient la punition à la moindre incartade. « C’était pour des choses anodines, que n’importe quel garçon pourrait faire : laisser tomber quelque chose, perdre un ballon de football, ne pas faire un effort demandé et être perçu comme un paresseux. »

Il raconte que ce système a eu un fort impact psychologique sur les élèves. « Nous sommes devenus nerveux. Au fil des années, ils ont cessé de recourir à la punition violente et ont commencé à utiliser le système des points. On l’appelait la ligue de l’effort. On avait des points pour jouer au football, aller à l’école et pour le comportement. Si quelqu’un ne réussissait pas à obtenir suffisamment de points, il perdait des privilèges, tels que se rendre en Europe pour participer à des tournois ou bénéficier d’une bourse pour aller aux États-Unis. C’était une nouvelle façon de nous mettre la pression. »

Selon Collins Tanor, les garçons étaient toujours sur le qui-vive. « S’ils ne faisaient rien et que, soudainement, un surveillant s’approchait, ils sortaient immédiatement un livre. Mais vous pensez qu’on peut vraiment aider des enfants à se forger une personnalité par la peur ? »

 

‘’Ils nous ont réveillés au milieu de la nuit pour nous faire courir pendant environ deux heures’’

D’autres garçons formés à l’académie confirment le recours aux châtiments corporels. L’un d’eux, Kamal Sowah, affirme que les punitions étaient fréquentes et se souvient avoir été frappé par Harry Adekpui.

Lorsqu’il est entré à l’académie à l’âge de 10 ans, il était ravi. « Ce que je veux faire dans la vie, c’est jouer au football. C’était donc une opportunité pour moi. » Il dit avoir déchanté au bout de deux semaines, lorsque « les punitions ont commencé ».

Au début, il était épargné car il était trop jeune. « Il y avait une punition qui consistait à forcer un étudiant à se tenir contre le mur, les genoux pliés, explique Kamal Sowah. Parfois c’était pendant des heures. » Plus tard, il dit avoir été frappé. « On m’a giflé plusieurs fois. Mais j’étais dur avec eux : à chaque fois qu’ils me giflaient, j’essayais de leur dire ce que j’avais en tête et je me plaignais. Ils m’ont giflé au visage. Je n’aime pas Right to Dream. Parce que ce n’est pas bien de gifler quelqu’un. »

Il a fini par informer ses parents. Mais ils lui ont dit qu’il devait en passer par là, car il avait eu une très belle opportunité en entrant à l’académie. Quand il a eu 18 ans, Kamal Sowah a réussi à sortir du système. Aujourd’hui, il est sous contrat avec le club anglais de Leicester, qui l’a prêté au club belge de Louvain.

Amoah Francis Dominic, notre troisième témoin, a rejoint l’académie en 2009, à l’âge de 11 ans. Il y a passé six ans avant de démissionner. Il confirme l’usage des punitions corporelles et de l’« agenouillement ». « C’était une punition courante. Très courante », dit-il. Combien de temps forçait-on dit les garçons à rester à genoux en plein soleil ? « Tout dépendait de ce qu’ils avaient fait. Ça pouvait être pendant une heure ou plus. Parfois, on nous disait de nous mettre au soleil pendant les heures d’école, pendant environ deux leçons. »

Amoah Francis Dominic raconte qu’un jour, plusieurs enfants ont trouvé le repas mauvais. « La majorité des garçons n’ont pas mangé la nourriture et l’ont jetée à la poubelle. Puis Harry est venu, il est allé à la poubelle et nous a fait manger la nourriture issue de la poubelle parce que nous étions des ingrats. Pourtant, ce jour-là, la nourriture n’était vraiment pas bonne. »

Une autre fois, l’équipe de l’académie a fait match nul lors d’une rencontre à Accra. Le lendemain, Amoah Francis Dominic a rigolé lors d’une discussion avec deux amis. Tom Vernon les a vus et s’est mis en colère, car il estime qu’ils n’avaient aucune raison de rire vu leur mauvaise prestation sur le terrain. « Il nous a signalés à Harry. Cette nuit-là, il nous a appelés et nous a dit que nous étions seulement autorisés à manger du riz sans viande, raconte Amoah Francis Dominic. Ils ont enlevé nos matelas, nous avons donc dû dormir sur le fond en bois de nos lits. Nous avons dû nettoyer les tables et prendre soin des bottes. Pendant deux semaines, ils nous ont réveillés au milieu de la nuit pour nous faire courir pendant environ deux heures. »

Il a quitté l’académie en 2015 parce qu’il s’est rendu compte qu’il n’avait pas le niveau pour devenir footballeur professionnel. « J’ai bien joué, mais pas aussi bien que les autres qu’ils voulaient envoyer à Manchester City. Je voulais aller à l’école, mais le football était leur principale priorité. Ils ne savaient pas quoi faire de moi. Je n’ai pas eu l’aide dont j’avais besoin », estime-t-il.

Un quatrième garçon, Kingsley Fobi, déclare avoir été puni très régulièrement. Il dit aussi avoir vu deux garçons se faire gifler. « Je ne sais pas ce qu’ils ont fait, mais même si c’était quelque chose de grave, ils ne méritaient pas d’être giflés.»

Collins Tanor, l’ex-tête de gondole de l’académie, dénonce aussi la manière dont Right to Dream a pris le contrôle de sa carrière, sans tenir compte de ses intérêts. Le garçon est l’un des privilégiés qui a signé un contrat avec Manchester City. Mais en janvier 2016, il est prêté au club de première division danois FC Nordsjælland, propriété de Tom Vernon. Mais Collins Tanor n’est pas titularisé. Il joue très peu. Après une saison, il dit à Manchester City qu’il veut partir. Selon lui, Tom Vernon a tenté de le dissuader pendant trois heures : « Il m’a dit : si tu ne veux pas rester ici, les garçons de l’académie vont penser que ce n’est pas un endroit pour eux. Ils vont se dire : pourquoi Collins part ? »

Collins Tanor recevait en effet constamment des SMS des élèves de l’académie qui lui demandaient pourquoi il ne jouait pas. Il assure que Vernon lui a fait du chantage : s’il ne signait pas sa prolongation de contrat, les élèves de ne voudraient plus rejoindre le FC Nordsjælland et les sponsors se retireraient, ce qui entraînerait l’effondrement de Right to Dream. « Et ce serait à cause de moi, c’est ce qu’il a dit. Il m’a mis cette pression. Je venais d’avoir 19 ans », indique Tanor.

L’entraîneur du FC Nordsjælland, Kasper Hjulmand, l’a ensuite baladé en voiture en forêt pour le rassurer longuement. « Il m’a dit tout ce que j’avais envie d’entendre, comment nous allions jouer et que c’était mon tour », raconte Tanor. Il a finalement accepté de prolonger son prêt d’un an, mais est resté sur le banc. Confronté à ce témoignage, Right to Dream répond qu’il « traduit la mentalité de votre source, un manque malheureux de sens de la responsabilité personnelle de la part du joueur ». Collins Tanor n’a pas pu compter sur son agent, Phil Radley. Tom Vernon l’a recommandé à plusieurs de ces pensionnaires à 14 ou 15 ans. Comme nous l’avons révélé grâce aux Football Leaks, Radley, avocat londonien et patron de l’agence Spirit 7, dispose par contrat d’un droit d’exclusivité pour représenter les élèves de l’académie. Right to Dream dément et assure qu’ils peuvent choisir librement leur agent.

« Un agent est censé être du côté du joueur et se battre pour vous, dit Tanor. Mais Phil Radley était l’avocat de Tom Vernon et ils étaient amis. Quand j’ai joué au FC Nordsjælland et que j’ai eu l’impression que j’étais bon, mais que je ne jouais pas, j’ai dit à mon agent : “Que se passe-t-il ?” Il est allé voir la direction du club et m’a dit que j’étais sur le bon chemin. Ensuite, je suis resté coincé dans leur système et mon agent est devenu l’avocat du club. »

Après sa deuxième année de contrat, il a quitté le FC Nordsjælland et Manchester City l’a prêté à Beerschot en Belgique. Au bout de six mois, il a été de nouveau prêté au club danois de Hobro, en première division, où il joue enfin.

Tom Vernon et Right to Dream contestent le témoignage de Collins Tanor et des trois autres jeunes footballeurs. Selon Vernon, ils ont été manipulés par des « gens mal intentionnés ». Mais quand l’EIC a demandé qui sont ces « gens mal intentionnés » et comment ils ont manipulé les élèves de l’académie, Right to Dream ne nous a pas répondu.

Collins Tanor conteste toute manipulation. « J’ai uniquement relaté mes expériences et mes opinions sur ce que j’ai vécu chez Right to Dream. » Dénonce-t-il par frustration de ne pas avoir joué dans un grand club ? « Pas du tout. Si je joue mal et que je suis sur le banc, je prends mes responsabilités et je travaille dur pour devenir le meilleur footballeur possible. »

Right to Dream nous a indiqué que le ministère ghanéen de l’aide sociale a inspecté l’académie, et qu’aucun pensionnaire ne s’est plaint lors de cette enquête. Collins Tanor ne se souvient pas de cette inspection. Peut-être, dit-il, parce qu’il était alors à Manchester. Il n’aurait en tout cas « rien dit de mal » à l’époque : « C’est un système, et vous êtes éduqués à vous comporter d’une certaine façon. »

Depuis qu’il a quitté le FC Nordsjælland, il n’a pas échangé un mot avec Tom Vernon. En témoignant, Collins Tanor espère améliorer les conditions de vie des élèves, mais aussi leur rendre leur liberté. « Je veux permettre aux garçons de quitter Right to Dream afin qu’ils puissent faire leurs propres choix. Si un club est intéressé par un jeune footballeur, laissez-le décider, lui et sa famille, de ce qui se passera. Il faut leur redonner leur libre arbitre. »

MEDIAPART

 

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