Publié le 7 Aug 2019 - 23:38
LIBERATION DE KHALIFA SALL

Le front interpelle Macky Sall

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Le Front citoyen pour la libération de Khalifa Sall a fait face à la presse, hier, pour remercier tous les Sénégalais ayant signé sa pétition. Le chef de l'Etat a été interpellé, encore une fois, à travers une lettre.

 

A l'heure de l'évaluation de son parcours, le Front citoyen pour la libération de Khalifa Sall s'est dit honoré et fier d'avoir pu récolter près de 500 000 signatures de Sénégalais d'ici et d'ailleurs. L'initiative, datant de mai 2019, s'inscrit dans la volonté de montrer que les Sénégalais sont pour sa libération, en vertu des actes qu'il a posés au quotidien.

"C'est le même peuple qui s'est battu pour Macky Sall hier, qui demande, aujourd'hui, la libération de Khalifa Sall. Le peuple nous soutient et cela nous réchauffe le cœur. Cela prouve que sa libération est une demande citoyenne, une demande sociale", affirme le coordonnateur Abou Diallo. Il souligne que de tous les bords politiques (même de l'Apr), des profondeurs du pays, les Sénégalais ont exprimé leur volonté de voir libre le député-maire.

La rencontre a également été l'occasion d'adresser une lettre au chef de l'Etat pour lui demander de libérer "un otage politique", en passant par l'article 47 de la Constitution. A savoir la grâce présidentielle, une prérogative que refuse l'ancien maire de Dakar qui, par dignité, s'est toujours dit prêt à purger sa peine. "L'emprisonnement du député-maire Khalifa Sall fait des émules et reste un sujet de débat tant chez les initiés que chez les cœurs sensibles. Il est une figure politique sociale et économique dont l'action continue de marquer bon nombre de Sénégalais. Le Sénégal, à travers toutes ses composantes, a manifesté un désir ardent de voir Khalifa Sall rejoindre sa famille et reprendre le cours normal de sa vie", lit-on dans le document.

Pour ces raisons, au nom de la "vitalité démocratique et des droits humains", Abou Diallo et ses camarades pensent que la place de l'ancien maire de Dakar n'est plus en prison. Ils estiment que la grâce présidentielle est "un acte fort" qui permettra l'avancée du dialogue national et sera aussi un facteur d'apaisement de l'espace socio-politique. 

Un engagement de tout bord

Plusieurs personnalités politiques et religieuses ont dit oui à la cause défendue par le front citoyen. Ce sont, entre autres, le médiateur de la République, l'ex-ministre Thierno Alassane Sall, le cardinal Théodore Adrien Sarr, Mgr Benjamin Ndiaye. Du côté de la société civile, Alioune Tine (fondateur d’Afrikajom), Demba Seydi (Publiez ce que vous payez) et Guy Marius Sagna ont répondu présents, dès les premières heures. Le collectif espère voir ce dernier sortir de prison en compagnie de Khalifa Sall.

Par ailleurs, le front s'est aussi rendu à Thiès et a bénéficié du soutien du parti Rewmi ; la ville totalise 22 000 signataires. "Cette initiative vient des citoyens, pas de la famille de Khalifa. Il le mérite, car c'est un homme simple et digne. Il n'a pas été revanchard, car il est doué d'une responsabilité citoyenne impressionnante", déclare le fondateur d'Afrikajom.

Selon lui, il est temps que cet "otage" regagne sa maison. S'adressant au président Macky Sall, M. Tine ajoute : "Nous nous adressons au musulman qu'il est, surtout à l'approche de cette grande fête de pardon mutuel. Ce pays a besoin d'apaisement. Monsieur le Président de la République, s'il vous plait, libérez Khalifa Sall." 

En outre, la Plateforme des femmes leaders et les représentants du Parti démocratique sénégalais réclament, eux aussi, la libération de ce dernier, se référant à un emprisonnement "purement politique".

GRACE PRESIDENTIELLE

Malick Ndiaye est contre

Hier, si toutes les parties prenantes présentes étaient pour une grâce présidentielle, le professeur Malick Ndiaye, lui, dit niet. "Si je savais que c'était pour lire une lettre au chef de l'Etat, je ne serais pas venu. Khalifa n'a pas besoin d'une grâce présidentielle. Il doit être libéré et rétabli dans ses droits et même prétendre un jour devenir le président du Sénégal. Il a été élu député et maire par les citoyens sénégalais. Savez-vous que s'il sort par une grâce, il perd tous ses droits ?", a-t-il lancé sur un ton tranchant, avant de quitter la salle. 

 

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