Annoncer la diffusion des combats de lutte en différé est la nouvelle stratégie des promoteurs pour faire venir les amateurs au stade dans le but d’avoir d’importantes recettes.

Depuis un certain temps, les stades refusent du monde lors des grands rendez-vous de lutte. Iba Mar Diop et Demba Diop retrouvent les beaux jours de la lutte. Des gradins noirs de monde, des amateurs très bien sapés constituent désormais le décor. Ce changement est-il lié à la nouvelle stratégie des promoteurs qui préfèrent annoncer à l’avance que les combats seront en différé ? Gfm Entertainment avait ouvert le bal avec le combat Ablaye Ndiaye / Gris 2 qui était annoncé en différé lors de la signature de contrat, par faute de sponsors. Et les attentes furent fructueuses. Pour ne rien rater des combats, les amateurs qui avaient l’habitude de suivre à la télévision entre amis autour d’un bon thé avaient effectué le déplacement. Le stade était noir de monde. Dimanche dernier, la même  tactique a porté ses fruits. Demba Diop était à guichets fermés lors du combat Boy Niang 2 / Garga Mbossé. 

Dès les premières heures de la matinée, amateurs, supporters et fans clubs se sont tous rués vers le temple du sport pour assister à l’évènement. A leur grande surprise, le plateau télévisé de la Sen Tv était bien installé et Malick Thiandoum, en compagnie de son consultant Max Mbergane, faisait le direct. ‘’Le président Macky Sall a demandé qu’on fasse le direct à ses propres frais. Le Premier ministre a facilité les choses, je le remercie au passage’’, a indiqué le promoteur  Pape Abdou Fall sur les ondes de la Rfm. Joint au téléphone, le président de l’Association des promoteurs n’a pas voulu trop s’épancher sur le sujet. Pape Abdou Fall a soutenu qu’il n’avait pas de commentaires à faire sur le sujet. Non sans oublier de préciser que dimanche dernier, jusqu’à 16 heures, le direct n’était pas envisagé.

Un autre promoteur compte lui aussi adopter la même stratégie lors de sa prochaine journée. Prince Cissokho, qui organise le combat Boy Baol / Konia le 27 mars, est formel : ‘’La journée ne sera pas en direct si je ne trouve pas les moyens de le faire. Il faut que nous promoteurs sachions raison garder. Je suis le premier à dire que les directs tuent la lutte. Je ne copie personne mais ma prochaine journée sera en différé. La violence faisait fuir sponsors et amateurs. Puisqu’il n’y a plus de violence, que les gens se déplacent pour suivre les combats.’’ Justifiant son choix, Prince évoque l’aspect financier : ‘’Le seul but en faisant ça, c’est de gagner de l’argent, avoir des recettes pour qu’à la fin, on puisse éponger toutes nos dettes et payer les lutteurs.’’

Assy GAYE