Publié le 18 Jun 2013 - 16:09
LUTTE - TAPHA TINE À RÉFANE

''Je n’ai pas lutté, je ne me suis pas battu !''

 

Après sa défaite du 2 juin face à Balla Gaye 2, Tapha Tine s'est rendu dimanche dans son Baol natal, à Réfane, pour remercier ses proches. Le champion du Baol a regretté sa déconvenue avant de promettre de revoir et corriger ses erreurs.

Consolation pour Tapha Tine après sa défaite face à Balla Gaye 2, le 2 juin au stade Demba Diop de Dakar. Le vaincu a été accueilli, en héros, dans son Baol natal dimanche. Les populations de Réfane sont sorties comme un seul homme pour réserver un accueil digne d’un roi à l'enfant du terroir.

Vêtu d'un boubou de couleur vert olive, très relax, le champion du Baol a rendu visite à ses différents parents de Réfane qui lui ont prodigué conseils et prières. ''La défaite n’est rien qu’une source de motivation supplémentaire'', lui a lancé un vieux Réfanois acquis à la cause de Tapha. Pour le professeur d’université Djibril Thiaw, la popularité de Tapha Tine a sorti le village des ténèbres : ''Déjà, à six mois du combat contre Balla Gaye 2, il ne passait plus un seul jour où le nom de notre village n’apparaissait dans les journaux ou était cité à travers les radios et télévisions sénégalaises.

Sa notoriété a exporté le nom de Réfane au-delà des frontières, c’est un village connu de tous aujourd’hui, s'est réjoui le Directeur du centre de formation des travaux publics. D'après M. Thiaw, ce qui lie Réfane à Tapha Tine est beaucoup plus fort que le sport : ''C’est le sang et le terroir qui nous lient, avant le sport. Donc, sa défaite contre Balla Gaye ne peut en aucun cas nous séparer de lui.'' Mieux, avance le natif de Réfane, ''Tapha est un garçon très reconnaissant qui n’a jamais oublié ses origines quels que puissent être ses ambitions, son rang social, il n’a jamais oublié qu’il est du Baol et qu’il est de Réfane''.

S'agissant de ses prochains combats, les Réfanois promettent de rebondir. ''On ne nous trompera pas deux fois,'' soutient Djibril Thiaw, non sans souhaiter que les deux collectivités locales, la ville de Guédiawaye (où habite Balla Gaye 2) et la communauté rurale de Réfane, entament un partenariat gagnant-gagnant ou un jumelage. L'enjeu sera de raffermir les liens entre les populations de ces deux localités.

''Je n’ai pas lutté, je ne me suis pas battu !''

Pour sa part le champion du Baol s’est dit très content de l’accueil qui lui a été réservé, parce que malgré sa défaite, Réfane lui est restée fidèle. Ne voulant pas trop s’avancer sur le poids du mystique dans sa défaite, Tapha Tine parle de ses regrets : ''C’est un combat de lutte mais je peux affirmer que je n’ai pas lutté et je ne me suis pas non plus battu.'' Selon lui, les failles qui ont conduit à sa défaite seront corrigées à tous les niveaux : staff, personnel, stratégie... ''Le soir de ma défaite, j’ai appelé ma mère en premier et elle m’a demandé de m'en remettre à Dieu. Parce que pour elle, dans mes combats précédents, j’ai battu des champions, a fait savoir le lutteur sérère.

Revenant sur ses relation avec le promoteur Luc Nicolaï à qui la Chambre d'accusation de la Cour d'appel a accordé vendredi une liberté provisoire, Tapah Tine dira qu’il n’est jamais allé à la prison lui rendre visite. Explication : il ne pouvait pas supporter de faire face au promoteur dans ces conditions. Mais a dit sa grande joie à l’annonce de la libération  de Luc Nicolaï.

Soucieux par ailleurs du développement de son fief, le lutteur mise sur une tombola qu’un homme d'affaires promet de mettre en jeu entre lui et son tombeur. Aussi ambitionne-t-il de construire un poste de santé et créer des adductions d’eau pour atténuer la souffrance des femmes de son village.
 

BABACAR DIOUF

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