Publié le 18 Aug 2013 - 15:30
MAMADOU NDOYE DE LA LD SUR LES INONDATIONS

 «Il faut remédier, qui est beaucoup plus difficile que de prévenir»

 

Mamadou Ndoye, secrétaire général de la Ligue démocratique (Ld), considère, à propos des inondations, qu’il faut remédier, qui est beaucoup plus difficile que de prévenir Il était à l’émission « Objection » sur Sud Fm.

Les inondations sont récurrentes mais la solution tarde à être trouvée, quel que soit le régime en place. C’est ce qui fait dire à Mamadou Ndoye : « la question de la mise en œuvre d’une politique permettant aujourd’hui de faire face à cette situation se pose. Et on s’interroge sur la capacité du gouvernement, non seulement d’élaborer la politique efficace dans cette situation, mais de mobiliser les moyens nécessaires pour faire face à une situation aujourd‘hui intolérable pour les populations ».

Appréciant la virée de Macky Sall dans la banlieue vendredi dernier, le secrétaire général de la Ld estime que «c’est une excellente chose que le président de la République manifeste sa sympathie et sa solidarité avec les populations à cette occasion. C’est un geste que nous saluons».

Sur la question des orientations pour une politique appropriée, celui qu’on surnomme Mendoza indique qu’il faut « considérer d’abord que nous avons un problème dans l’habitat. Nous avons laissé l’habitat se faire dans l’anarchie, alors qu’à l’époque, on avait les moyens de dire que là on ne doit pas habiter ». Ce n’est pas tout puisque, ajoute Mamadou Ndoye, « le deuxième problème est que là où tombe de l’eau, il faut des canalisations pour son évacuation, mais on n’a pas aménagé. Même que certains pays ont carrément créé de nouvelles villes, avec tous les aménagements. Nous n’avons pas anticipé sur ces problèmes et Dakar est devenue de jour en jour plus inhabitable, en termes de densité humaine et d’occupation de l’espace ».

Puisque le mal est déjà fait, il faut remédier nécessairement. Mais Ndoye voit que dans une démarche normale, on aurait fait de la prévention pour ne pas vivre cette situation. « Le mal est là et il faut remédier, qui est beaucoup plus difficile que de prévenir. On déplace donc les populations, en essayant de leur assurer l’accès à l’éducation et à la santé. Mais si on est face à une politique de réaction aux situations, il est clair qu’on se situe très souvent dans l’urgence », argue-t-il.

La planification à long terme d’un programme bien conçu, voilà la panacée. « Pour rompre avec cette situation, il faut d’abord faire un bilan de ce que nous avons fait pendant 40 ans, quels sont les résultats, la cause de ces résultats et comment pouvons-nous rompre, non avec les problèmes, mais avec les causes. C’est à partir de là qu’on se projette dans le futur en disant : voilà où nous en sommes aujourd’hui, voilà les défis qu’l faut relever, voilà les contraintes qu’il faut gérer, nous voulons dans 10, 15 ou 20 ans en arriver là ».

Mais tout n’est pas de projeter, « il faut gérer ce futur de manière cohérente. Il faut poser des gestes qui ne sont pas des réponses simplement à des problèmes immédiats, mais qui s’inscrivent dans la construction du futur. Et c’est cela qui nous manque aujourd’hui », conclut-il. 

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