Les complaintes du ministre des Sports ont été nettes. «Le sport ne peut pas connaître de bons résultats avec un budget si faible malgré une petite hausse», a affirmé Mbagnick Ndiaye lors de l'examen du projet de budget de son département hier. En outre, «nous connaîtrons toujours des problèmes, car il nous manque des cadres formés'', a-t-il ajouté.

Mais c'est l'arène nationale, les infrastructures et le futur sélectionneur des Lions qui ont polarisé les débats hier à l'Assemblée nationale. Le budget du ministère des Sports s’élève à 10 065 617 920 F Cfa pour l'exercice 2013, représentant 0,4% du budget national. Conscient du manque d’infrastructures sportives au Sénégal, notamment dans le football, l'Etat a donc favorisé une hausse d'environ 14% pour permettre la réfection, l’éclairage et la construction de nouveaux stades ainsi qu’une arène nationale. Ainsi, les stades de Tivaouane et de Guinguinéo ont respectivement bénéficié de 230 millions de F Cfa des fonds de concours des Industries chimiques du Sénégal (ICS). Il est aussi prévu la construction de nouveaux stades dans les nouvelles régions telles que Kaffrine, Kédougou et Sédhiou. A propos de l'équipe nationale de football, le ministre s'est voulu clair. ''Je demande à la Fédération de nous dire quelle est sa préférence pour le prochain entraîneur des Lions. C'est à elle de faire les premiers pas.''

La construction de l’arène nationale n’a pas échappé aux parlementaires. Pour le député Cheikh Oumar Sy, qui a initié une pétition pour que cette arène soit construite hors de Dakar afin de préserver le site du technopole de Dakar, le choix de ce site est une grave erreur. ''Cet endroit est voisin de la banlieue avec des quartiers comme Pikine, Parcelles Assainies et Guédiawaye qui regorgent d’écuries de lutte. En cas de débordement, les forces de l’ordre auront des problèmes'', a-t-il soutenu. Pour Pape Zator Mbaye, la priorité pour le Sénégal est plutôt un stade aux normes internationales. ''Les promoteurs ne paient pas de taxe et ils doivent le faire'', a-t-il plaidé. Certains n’ont pas aussi manqué de critiquer ce sport qui, selon eux, ne mérite pas d’être nommé ''national''. ‘’Ce sont des gladiateurs sanguinaires et des fauves lâchés qui inondent cette discipline'', crie Samba Diouldé Thiam.

Dans son intervention, le ministre des Sports a révélé qu'il va se doter d’un Programme national d’infrastructures sportives pour la période 2013-2016. Mbagnick Ndiaye a aussi rappelé les promesses électorales du président de la République sur les quatre axes qui doivent structurer le Sport : gouvernance, formation, finance et infrastructures. Concernant la lutte, dit-il ''J'ai donné des instructions au président du CNG pour lutter contre le dopage. Des contrôles vont être menés et ceux qui s'adonnent à cela seront sanctionnés.''

AMADOU THIAM

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