Publié le 7 Jan 2013 - 17:40
PAPE DIOP, LORS D’UNE REUNION PUBLIQUE A LORO

«Les tracteurs ne sont pas une priorité» pour l'agriculture

 

C’est par le département de Kébémer que l’ancien président de l’Assemblée nationale et du Sénat, président de la Convergence démocratique Bokk Gis-Gis, a donné le coup d’envoi de son offensive politique à travers le Sénégal. Sur fond de consolidation des bases de son parti, Pape Diop a esquissé les contours de sa vision agricole, non sans égratigner la politique du Président Macky Sall et les mille tracteurs que ce dernier a annoncés lors de son adresse à la nation du 31 décembre.

 

Une politique agricole différente de toutes celles qui ont été menées au Sénégal jusqu’à maintenant, Pape Diop a estimé en être porteur. «Nous avons identifié tous les produits de consommation dont les Sénégalais ont besoin. Et notre programme agricole est axé sur ces produits qui feront que la balance commerciale connaisse un certain équilibre alors que les prix des denrées de première nécessité vont baisser.

 

Certains avaient promis la diminution du prix du riz, mais jusqu’à présent, cela n’a pas eu lieu», a-t-il avancé. Faire en sorte que le Sénégal devienne auto-suffisant en riz, c’est la solution préconisée par l'ancien président de l'Assemblée nationale. Et mieux, ce ne sera qu’un premier niveau pour celui qui compte ensuite faire de ce riz un produit d'exportation pour le futur.

 

Le blé et le maïs figurent aussi au rang des cultures dites d’exportation. «Nous voulons avoir une totale maîtrise sur nos produits de consommation jusqu’aux fruits dont nous avons besoin, ainsi que les produits laitiers. Cela nous permettra de redistribuer une manne et de créer les emplois dont nous avons besoin pour la jeunesse du Sénégal.

 

Ces produits importés nous coûtent annuellement cinq cents milliards de francs Cfa», a mentionné Pape Diop qui pose comme préalable à cela l’impératif de dépasser l’agriculture d’hivernage. «Il faut aller chercher l’eau et la mettre à la disposition des Sénégalais. Nous avons tout ce qu’il faut aujourd’hui, les bras, les terres. Même là où il y a l’eau, dans la vallée du fleuve Sénégal, nous peinons à aménager les terres qu’il faut pour que les Sénégalais soient en mesure de produire assez pour nourrir les populations. Le Sénégal nourrit les Sénégalais, c’est le nouveau concept que nous comptons promouvoir», explique-t-il encore.

 

Les 240 mille hectares de la vallée du fleuve Sénégal où 35 mille seulement sont aménagés font penser à la tête de file de Bokk Gis-Gis qu’il y a bel et bien quelque chose à faire. Dans la même veine, il relève le paradoxe des 70% de la population s’activant dans le monde rural et qui ne contribuent que pour 11 % seulement au PIB. Aussi, là où 30 à 40 milliards sont injectés chaque année dans le monde rural, de Senghor à maintenant, le leader de la Convention démocratique Bokk Gis-Gis affirme sa volonté de mettre 200 à 300 milliards.

 

«Rien n'a changé, perspectives pas bonnes»

 

Relativement à la marche du Sénégal sous Macky Sall, il est d’avis que rien n’a encore changé et les perspectives ne sont pas bonnes dans beaucoup de domaines. C’est le cas, selon lui, des emplois promis aux jeunes, et de l’insuffisance des semences qui auraient dû donner de meilleurs rendements dans le monde rural.

 

«Je l’ai entendu dire qu’il va doter les paysans de mille tracteurs. Je dis que ce n’est pas une priorité. Nous ne sommes pas à l’état de motorisation de notre agriculture. Il y a des étapes que nous avons sautées. Celle de la mise à disposition de l’eau aux paysans est beaucoup plus importante aujourd’hui que cette dotation de tracteurs. Il faut créer les conditions d’abord. Abdoulaye Wade avait doté les paysans de tracteurs. Mais, faites le tour du Sénégal, ils sont tous tombés en panne. Parce qu’en amont, il n’y a pas des équipes formées pour leurs réparations. Il y a un service après vente qu’il faut organiser, et il faut le faire à l’intérieur de tout le Sénégal», a ensuite réagi Pape Diop.

 

La première sortie de l’ancien président de l’Assemblée nationale et du Sénat, pour les réunions publiques d’informations qu’il a décidées de tenir à travers le pays, a été ainsi réservée à Loro. Un village du département de Kébémer connu surtout pour avoir été le théâtre d’une célèbre bataille entre Lat Dior et les colons français. Plus que l’implantation du parti au niveau des collectivités locales, l’objectif est aussi d’être présent, d’avoir des cellules et des secteurs dans les quarante et quelques mille villages du Sénégal, selon le président de la Convergence démocratique Bokk Gis-Gis.

 

 

 

MOUSTAPHA SECK

Section: 
Thierno Alassane Sall sur la LFR
POLÉMIQUE AUTOUR DE LA GESTION ÉCONOMIQUE ET DES LIBERTÉS PUBLIQUES L’APR exige des comptes sur la dette et dénonce une dérive autoritaire
FINANCES PUBLIQUES : L'État dans un véritable engrenage 
PLÉTHORE D'ORGANISMES PUBLICS : Ce que coutent les agences
MISE EN ŒUVRE DE L’AGENDA SÉNÉGAL 2050 : Cheikh Diba exhorte l’Administration des douanes à se réinventer
ADMINISTRATION SÉNÉGALAISE : Jean-Baptiste Tine plaide une refondation en profondeur !
VISA POUR LES USA REFUSÉ AUX LIONNES : Sonko hausse le ton, entre souveraineté revendiquée et critiques acerbes
BATAILLE DE POSITIONNEMENT : Pastef vs Pastef 
APRÈS AVOIR PARTICIPÉ AU DIALOGUE L'opposition demande à Diomaye de créer un comité inclusif de suivi
Arrestation de Moustapha Diakhaté
ARRESTATIONS POLITIQUES Entre rupture judiciaire et continuité répressive ?
Tas accuse Pastef de "Clanisme"
PUBLICATION DES RAPPORTS D’EXÉCUTION BUDGÉTAIRE : Diomaye et Sonko font pire que Sall
VOITURE DES DÉPUTÉS À 54 MILLIONS F CFA : La fracture morale
VISITE DE SONKO À PÉKIN : Une diplomatie économique au service de la souveraineté
LIBÉRATION DES DÉTENUS, HAUTE COUR DE JUSTICE, LIBERTÉ DE LA PRESSE : Ces mesures fortes attendues par l'opposition républicaine
FIN DIALOGUE NATIONAL : Mi-figue mi-raisin
SITUATION PARTI SOCIALISTE : Les responsables de Dakar appellent à la réunification
JET PRIVÉ DU PM : Entre fantasmes et réalité
DIALOGUE NATIONAL AU SÉNÉGAL : Incertitudes autour du statut du chef de l’opposition