Publié le 12 Nov 2014 - 22:46
POUR AVOIR UN PAYS EMERGENT ET UNE ECONOMIE COMPETITIVE

Mahammad Dionne veut ‘’changer de vision et de paradigmes’’

 

Le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne a passé son grand oral hier, devant les parlementaires. Une déclaration de politique générale que le Chef du gouvernement oriente vers le changement de vision et de paradigmes pour faire du Sénégal un pays émergent et avoir une économie compétitive et une croissance plus soutenue.

 

C’est fait ! Le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne a fait sa déclaration de politique générale. Depuis sa nomination à la tête du gouvernement, en remplacement de l’ancien PM, Aminata Touré, c’est finalement hier que l’ancien ministre chargé du suivi de l’exécution du Plan Sénégal Emergent a décliné, devant les parlementaires, sa politique de ‘’développement économique et social’’ du Sénégal. 

Une politique qui nécessite, selon le PM, de ‘’changer de vision et de paradigmes’’, pour ‘’construire les bases durables d’une croissance plus soutenue, indispensable pour l’inclusion sociale’’. Ce changement de vision, dit-il, doit permettre de ‘’bâtir une économie plus compétitive, portée par un appareil de production renforcé’’, mais aussi de ‘’promouvoir un environnement permettant de créer plus de revenus pour un plus grand nombre de ménages’’. Le PM, veut, en définitive, ‘’placer le Sénégal sur les mêmes rampes que les nations émergentes et assurer son intégration harmonieuse à l’économie mondiale’’.

En outre, pour une bonne transformation structurelle de notre économie, le Premier ministre mise sur l’agriculture et l’agro-alimentaire. Ce secteur, selon Mahammed Boun Abdallah Dionne, doit ‘’donner à notre économie l’impulsion nécessaire pour créer plus de richesses et d’emplois viables’’. Mais, pour réussir cette prouesse, le PM conseille de ‘’produire plus’’, pour renforcer la sécurité alimentaire, mais aussi pour ‘’réduire le déficit de la balance commerciale alimentée par des importations’’.

Pour développer ce secteur, il annonce la réalisation d’un programme de forages agropastoraux, d’ici 2017. D’autres programmes, aux rangs desquels l’aménagement de 90 000 ha de terres, le programme des domaines agricoles communautaires, avec 30 000 ha de terres aménagés pour 120 000 emplois directs et le programme d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (PRACAS), pour atteindre l’autosuffisance en riz en 2017, avec une production de 160 000 tonnes de riz paddy, sont aussi en cours.

Redressement du secteur industriel

Le secteur industriel est fortement pris en compte dans la déclaration de politique générale. Ce secteur, d’après M. Dionne, sera remis sur les rails. Un redressement qui ‘’passera par l’accélération de la mise en niveau des entreprises’’. Pour y arriver, le Premier ministre a déclaré devant la représentation parlementaire que l’Etat va ‘’adopter, avant la fin de l’année, un plan d’action pour la restructuration des entreprises en difficulté’’.

Dans ce sens, la Nouvelle société de textile sénégalaise (NSTS) sera concernée au premier chef. Dans un autre sillage, la privatisation de la SOTEXKA, une autre société manufacturière, est en train d’être finalisée, informe Mahammad Dionne. Aussi, pour mieux développer le secteur industriel, dans notre autre pays, le gouvernement dirigé par le PM envisage ‘’la création, d’ici 2018, de trois parcs industriels pour favoriser l’émergence de pôles manufacturiers’’.

Le premier parc de 50 ha sera, d’après le PM, implanté à Diamniadio avant fin 2015. Pour ce projet, une enveloppe de 20 milliards de F CFA sera débloquée.

Pour le secteur des mines, des productions record sont attendues pour les prochaines années, si l’on en croit le chef du gouvernement. D’après ce dernier, ‘’15 à 20 millions de tonnes de minerais de fer, 2,5 millions de tonnes de phosphates, 17 tonnes d’or et 90 000 tonnes de zircon’’ sont attendus dans le PSE.

Faire du Sénégal le 3ème exportateur de phosphates

L’exploitation du fer de la Falémé est engagée, a soutenu Abdallah Dionne. La filière phosphate sera aussi fortement développée. L’ambition du Sénégal dans ce secteur est, d’après M. Dionne, de ‘’hisser le Sénégal parmi les trois premiers producteurs de phosphates en Afrique à l’horizon 2023. Cependant, le successeur d’Aminata Touré  trouve irrationnel que ‘’le Sénégal, si bien doté en phosphates de qualité, importe toute sa consommation d’engrais et exporte ses ressources sans transformation poussée’’. Il souhaite, à cet effet, ‘’que la demande locale en engrais, qui évoluera vers 150 000 tonnes au moins par an, soit satisfaite par les industriels locaux’’.

Toutefois, pour placer le Sénégal dans le trio de tête des exportateurs de phosphates en Afrique, une contribution importante est attendue de la région de Matam qui dispose d’un important gisement. Les productions de cette région seront même de 500 000 tonnes dès l’année prochaine et de ‘’1,5 million de tonne par an en vitesse de croisière’’. Une nouvelle mine sera aussi mise en exploitation dès janvier 2015, ajoute Mahammad Dionne. ‘’Cette mine a un potentiel de 240 millions de minerai, avec un démarrage de la production à partir du 1er semestre de 2016’’, a conclu le PM. 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 
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