Publié le 25 Jan 2019 - 01:32
PRESIDENTIELLE 2019

Une plateforme pour anticiper les risques

 

Les régions de Dakar et de Thiès ont été identifiés comme de « potentiels points chauds » nécessitant une attention particulière, dans la perspective de la Présidentielle du 24 février. En vue d’aboutir à une élection présidentielle sans violences, West Africa Network for Peacebuilding a lancé hier les travaux d’un comité d’alertes précoces et de réponses.

 

En cette période électorale, les actions en vue d’une présidentielle apaisée et transparente se multiplient. C’est dans cette même optique que l’organisation régionale West Africa Network for Peacebuilding a mis sur pied un comité de veille et de réponses. Une plate-forme constitué de 20 acteurs clés étatiques et non étatiques impliqués dans le processus électoral. La Commission électorale nationale autonome (Cena), le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), le ministère de l’Intérieur et celui de la Justice sont, entre autres, les structures de l’Etat invitées à participer aux sessions, en partageant leurs expériences au reste de l’équipe.

Néanmoins vu leur niveau d’implication dans le processus électoral, ces dernières ne participeront pas aux prises de décisions. D’un autre côté, le comité compte aussi dix organisations de la société civile ayant validé la cartographie des zones à risques et réputées pour leurs actions sur le terrain en faveur de la paix au Sénégal. Ainsi, des actions seront menées à travers le Sénégal de février à mars 2019, grâce au projet E-NAM (Electoral violence monitoring, analysis and mitigation).

Le comité a pour missions d’analyser les données provenant de moniteurs communautaires sur le terrain et de discuter autour des risques de violences. Le comité aura aussi à charge d’anticiper sur ces risques, en scrutant certaines prémices visibles à travers les médias. De l’avis du coordonnateur de WANEP-Sénégal, Alfred Gomis, « ce projet est un moyen de prévention des conflits liés aux élections. Nous ne nous limitons pas à la collecte des informations, mais nous allons agir sur le terrain en partenariat avec dix organisations de la société civile sélectionnées. Des réponses seront apportées dans les différentes zones à risques du Sénégal ».

Vu le contexte actuel fait de tensions politiques, l’objectif final du comité sera de faire des recommandations en direction des autorités pour garantir des élections sans violences. Les participants assurent ne ménager aucun effort de veille sur les lieux de vote. En outre, une stratégie de communication sera aussi mise sur pied dans le but de dissuader des tentatives de perturbations. Ainsi, dans toutes les régions du Sénégal les moniteurs communautaires relèveront des indicateurs qui seront classés dans diverses catégories d’incidents et de manifestations. Le comité de veille, à son tour, devra siéger pour apporter des réponses rapides et efficaces. « Il faut une action d’éducation à la paix des citoyens. Nous ne devons pas uniquement nous adresser aux politiques et aux décideurs. Les citoyens sont assez mûrs et parfois ils posent des actes de violence de leur propre chef. Prévoyons donc un aspect d’éducation », préconise le représentant du CNRA.

Cartographie des zones à risques de violence

Aujourd’hui, la difficulté du projet réside dans la mutualisation des efforts faits par d’autres organisations de la société civile afin d’éviter des chevauchements sur le terrain. Selon Sadikh Niasse secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho), « les informations collectées par les autres organisations de la société civile peuvent nous servir. De plus, au lieu de tous faire la même chose dans les mêmes endroits, nous pouvons organiser une synergie d’actions pour avoir plus d’impact. »

La cartographie des zones à risques de violence pendant l’élection présidentielle de 2019 élaborée par WANEP est le résultat des expériences précédentes, lors des élections locales et présidentielles. Les régions de Dakar et de Thiès s’avèrent être de « potentiels points chauds » nécessitant donc une attention particulière. Le comité d’alerte et de réponse entend inclure dans ses travaux les médias, à savoir l’Urac Union des radios associatives et communautaires, ainsi que Wa mbedd mi et Parole aux jeunes des sites d’information.

West Africa Network for Peacebuilding (Wanep) est une organisation œuvrant, depuis 1999, dans sept pays de l’Afrique de l’Ouest (Libéria, Togo, Sierra-Léone, Mali, Niger, Nigéria, Sénégal) en faveur de la paix. Wanep Sénégal a été créé, en 2003, et regroupe 20 organisations de la société civile reparties dans six régions au Sénégal : Ziguinchor, Thiès, Dakar, Kolda, Sédhiou, Tambacounda). Financé par l’Union européenne, le projet Electoral Violence Monitoring, Analysis and Mitigation (E-NAM) s’étend de 2018 à 2021. Il concerne tous les pays se préparant à des élections législatives ou présidentielles.

EMMANUELLA MARAME FAYE

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