Publié le 29 Oct 2012 - 17:35
REMANIEMENT GOUVERNEMENTAL IMMINENT

Macky Sall obligé de secouer le «cocotier»

Image, Google

 

 

On dit le président Macky Sall sur le point de remanier son gouvernement. La rumeur qui a fait le tour du pays depuis plusieurs semaines n’était pas totalement infondée.

 

Le président de la République n’a fait que retarder la mesure, selon une source bien informée. La violente manifestation des Thiantacounes lui a donné l’occasion d’accélérer la cadence, selon la même source. Parmi les portefeuilles concernés, la source cite le ministère de l’Intérieur. Tout le monde sait que le ministre Mbaye Ndiaye a mal géré les menaces des talibés de Cheikh Béthio, ce qui a donné champ libre aux casseurs de lundi dernier.

 

Pour manifester la détermination du gouvernement de ne pas tergiverser avec la sécurité des citoyens, le président Macky Sall aurait choisi de donner le cas Mbaye Ndiaye en exemple de ce qu’il ne faudrait plus faire, lorsque la stabilité du pays peut être en jeu.

 

Selon la même source, le président de la République aurait également l’intention d’ajouter quelques postes aux 25 qui constituent l’équipe Abdoul Mbaye 1. Ce faisant, Macky Sall rejoint ses prédécesseurs, de Senghor à Abdoulaye Wade, pour que le Conseil des Ministres soit le plus représentatif possible des diversités régionales. Un double message donc à venir, puisque le Chef de l’Etat va prouver, avec le cas Mbaye Ndiaye, qu’il peut aussi frapper dans son propre camp, lorsque sont décelés des manquements dans la gouvernance.

 

Le ministre de l’Intérieur est en effet un élément-clé de l’Apr. Le cas Mbaye Ndiaye révèle ainsi un Macky Sall fidèle à son engagement de faire passer la «patrie avant le parti». Le presque certain ex patron de la police est un militant APR de la première heure, après avoir choisi le camp de Macky alors que le président de l’Assemblée nationale était combattu par ses frères libéraux, en 2008.

 

Sanctionner Mbaye Ndiaye, c’est aussi donner la preuve que la clameur populaire n’est pas ignorée du côté de l’avenue Senghor. L’homme a réussi la prouesse en peu de temps, de mécontenter les policiers et de laisser une impression d’absence de l’Etat quand arrive le moment de prendre des mesures. Ainsi, le meilleur service qu’il pourrait rendre à son parti et à son ami le président de la République, après avoir contribué à le faire élire, serait de prendre du recul pour mieux sauter.

 

En décidant de revenir à la jurisprudence Léopold Sedar Senghor, le Chef de l’Etat s’éloigne certes de son engagement de limiter à 25 le nombre des ministres, mais Macky semble privilégier l’écoute des populations aux récriminations d’acteurs politiques ayant d’autres objectifs.

 

Le président Senghor avait bien sûr l’avantage de n’avoir à tenir compte que de 7 régions. Aujourd’hui que le pays en compte 14, il est plus difficile de satisfaire tout le monde. Mais Macky Sall est mieux placé que quiconque pour savoir jusqu’où il est possible ou pas, de tenir toutes les promesses électorales. Gérer les différences à l’échelle du pays, une fois qu’on a le pouvoir est différent de lutter pour y accéder. C’est à la pratique que Macky Sall parviendra à imprimer ses propres marques à sa gouvernance. Il en prend le chemin.

 

MAMOUDOU WANE ET MOMAR DIENG

 

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