Publié le 4 Jun 2013 - 02:34
Saint Louis

 cité historique du Sénégal menacée par la montée des eaux

 

La ville de Saint Louis au Sénégal pourrait bien être la prochaine sur la liste des cités englouties. En effet, l'Atlantique menace d'envahir les terres sénégalaises après avoir fait disparaître le village de Doun Baba Dièye, quelques mètres plus loin. Doun Baba Dièye était un de ces petits villages sans histoire mais aux traditions ancestrales. Il a malheureusement disparu emportant avec lui un patrimoine que les vieux du village sont tristes de devoir abandonner. Situé au nord du Sénégal à deux kilomètres de la plage (en 2003), le village repose aujourd'hui sous les eaux de l'Atlantique, déserté par 800 habitants puis finalement par tous. Le dernier à partir a été le chef du village Ameth Diagne

"Dans la nuit du 17 novembre 2012, quand les vagues sont entrées dans notre chambre, j'ai dû abandonner ma maison" explique t-il cité par l'AFP. Choix difficile au vu de la vie qui y régnait, riche et diversifiée, l'économie faite de pêche ou encore l'agriculture. C'est ainsi tout un écosystème qui s'est trouvé détruit, recouvert par les eaux (il n'y a plus de poisson d'eau douce puisque l'eau vient de la mer), et les réfugiés climatiques que l'Etat avait promis d'aider, n'ont toujours pas été relogés.

Saint Louis prochain sur la liste

La ville de Saint Louis (une des plus grandes du Sénégal), située à 264 kilomètres de la capitale sénégalaise de Dakar est inscrite depuis 2000 au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Elle est engagée depuis de nombreuses années dans des projets de rénovation sur son architecture et constitue la plus importante communauté de pêcheurs du pays.  Elle enregistre 171.236 habitants (source de 2007) et est aujourd'hui menacée à son tour par la montée des eaux. "On estime qu'au large de nos côtes, l'océan avance d'un mètre par an. Dans 100 ans, si rien n'est fait, l'Atlantique aura grignoté la ville sur 100 mètres" annonce Boubou Aldiouma Sy, chercheur en géographie à l'Université de Saint Louis. Surnommée la "Venise Africaine", l'île de Saint Louis (partie historique de la ville) se trouve menacée depuis 2003 par la crue de son fleuve (le Sénégal, long de 1790 kilomètres).

En 2008, Alioune Badiane directeur de l'ONU pour l'Afrique évoquait Saint Louis comme la ville la plus en danger du pays. Ces risques s'expliquent par la montée des eaux mais également par la création d'un canal artificiel creusé dans la Langue de Barbarie (bande de sable de 40 kilomètres sur 300 mètres de large, parallèle à la côte) afin de protéger les littoraux et diminuer le niveau du fleuve. Seulement, l'assaut de l'océan Atlantique est beaucoup trop fort, et cela n'a pas mis longtemps pour que le canal se déchire et grignote la Langue de Barbarie. On enregistre 17 mètres en plus par jour depuis 2003. Un constat alarmant sur l'élévation des mers L'alerte est lancée depuis quelques années quant à l'élévation alarmante du niveau des mers due principalement au réchauffement climatique.

Le Conseil National de la Recherche établit ainsi qu'en 2030, le niveau augmenterait de 8 à 23 centimètres, 18 à 48 d'ici 2050 et de 50 à 1m40 en 2100. Même bilan du côté du GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat) : en 20 ans, de 1990 à 2011, le niveau de la mer est monté de 3,2 mm de plus par an. La conférence de l'ONU sur le climat à Doha, avait par ailleurs établi le même constat. "Chaque année, plusieurs maisons s’effondrent, certaines populations sont très menacées" selon Boubou Adiouma Sy. Le moment est donc venu d'alerter plus massivement la communauté internationale de manière à protéger au moins les habitants, à défaut de pouvoir faire quelque chose pour le paysage, tandis que la mer elle reprend lentement ses droits. D'autant plus qu'aux inondations et aux dégâts provoqués par la brèche, s'ajoute un troisième phénomène naturel : l'érosion des côtes.

Maxisciences.com
 

 

Section: 
PUBLICATION DES RAPPORTS D’EXÉCUTION BUDGÉTAIRE : Diomaye et Sonko font pire que Sall
VOITURE DES DÉPUTÉS À 54 MILLIONS F CFA : La fracture morale
VISITE DE SONKO À PÉKIN : Une diplomatie économique au service de la souveraineté
LIBÉRATION DES DÉTENUS, HAUTE COUR DE JUSTICE, LIBERTÉ DE LA PRESSE : Ces mesures fortes attendues par l'opposition républicaine
FIN DIALOGUE NATIONAL : Mi-figue mi-raisin
SITUATION PARTI SOCIALISTE : Les responsables de Dakar appellent à la réunification
JET PRIVÉ DU PM : Entre fantasmes et réalité
DIALOGUE NATIONAL AU SÉNÉGAL : Incertitudes autour du statut du chef de l’opposition
POURSUITE DES TRAVAUX DU PORT DE NDAYANE : Plus de 480 milliards F CFA  investis  en 2025
POUR LA LIBÉRATION DE MANSOUR FAYE : La Cojer départementale de Ndar  se mobilise
MANQUE D’EAU À NDIOSMONE-PALMARIN : Les populations marchent contre la Se’o
MACKY SALL DANS LA COURSE POUR L'ONU : Ambition personnelle ou défi diplomatique africain ?
APR ET GSB PRENNENT LE CONTRE-PIED DU POUVOIR : Le dialogue parallèle des opposants
SÉNÉGAL BINU BOKK : La nouvelle voie politique de Barthélemy Dias
SYSTÈME POLITIQUE : Le dialogue de la réconciliation 
FICHIER ÉLECTORAL : Les limites de l'inscription automatique 
Dialogue national/ PDS
DIALOGUE NATIONAL DU 28 MAI PROCHAIN : Taxawu Sénégal y sera, Gueum Sa Bopp encore indécis
GOUVERNANCE ET TRANSPARENCE PUBLIQUE : Le Forum civil exige plus d’inclusion et de redevabilité de l’État
KAYES SOUS LE FEU : L’alarmante recrudescence des attaques terroristes à la frontière du Sénégal