Publié le 11 Jun 2013 - 14:59
SANGALKAM - PROJET DE DISSOLUTION DES DÉLÉGATIONS SPÉCIALES DES QUATRE C

Les populations redoutent une tentative de placer des Apéristes

 

A quelques six mois de l’expiration de leur mandat, les délégations spéciales des quatre collectivités locales nées du découpage administratif de Sangalkam vont être dissoutes. L’arrêté, qui est sur la table du ministre des Collectivités locales et de la Décentralisation, ne trouve pas l’approbation des populations de la zone qui dénoncent une mesure politicienne au profit du parti présidentiel.

Le projet de dissolution des délégations spéciales des quatre C (collectivités locales nées du découpage administratif de l’ancienne communauté rurale de Sangalkam), ne trouve pas l’aval des populations des différentes localités concernées. Selon ces dernières, l’arrêté du ministère des Collectivités locales est actuellement bloqué, mais peut à tout moment refaire surface. De l’avis du chef du village de Gorom 1, ce que le ministre Arame Ndoye est en train de faire relève de «l’absurdité». En effet, Ndiaga Sarr Dione signale : «Vouloir dissoudre des délégations spéciales dont le mandat expire dans six mois, et les remplacer par d’autres, serait absurde», indique Ndiaga Sarr Dione. «Ceux qui viendront vont au moins faire trois mois ou plus avant de s’adapter et s’imprégner des réalités des différentes locales.» C'est pourquoi il est préférable que «les présidents poursuivent leur mandat en essayant de finir les projets entamés.» Au passage, il donne l'exemple de la maternité que la Délégation spéciale de Bambilor a pu construite et qui «allège les souffrances de nos femmes qui faisaient des kilomètres pour accoucher ou se faire consulter».

A Keur Ndiaye Lô, le chef de village et ses administrés des quatre C se disent surpris par la décision du ministre de tutelle. «Nous nous sommes réveillés un beau jour pour nous entendre dire que les délégations spéciales vont être dissoutes, mais personne ne nous a dit pourquoi», s'indigne El Hadji Alpha Samb. «Et jusqu’à présent, nous ne comprenons pas pourquoi.» Pour ce notable, il est évident que les délégations spéciales «sont en train de faire du bon travail même s’il y a des promesses qu’elles n’ont pas encore respectées».

«Désordres et conflits»

Du côté de Niague Wolof, on estime simplement que ceux qui dirigent les délégations spéciales ont été choisies en raison de leur légitimité. «Ils sont forts de leur mandat en tant qu'anciens élus de l’ancienne communauté rurale. Pour ce mandat, il ne reste que six mois. Après, on procédera peut-être à des élections mais ce n'est point le moment de les mettre sur la touche», plaide Mandiaye Ndiaye. Qui rappelle d'ailleurs au ministre des Collectivités locales que la dissolution des délégations spéciales serait source de désordres et de conflits car «ce serait inacceptable».

A Bambilor, le porte-parole des populations, El Hadji Guèye, relève que ce qui est incompréhensible, ce sont les promesses du chef de l’Etat. «Le président de la République avait dit clairement que ceux qui dirigent les délégations spéciales sont venus pour terminer leur mandat. Aujourd’hui, s’il vient pour remplacer ces derniers, nous ne sentirons que la déception d’autant plus nous ne disons pas que les délégations spéciales n’ont rien fait ou sont nulles. On doit nous consulter d’abord avant de prendre une décision de cette ampleur». Selon ce chef de village, «rien n’est plus précieux que la stabilité. Macky Sall est le président de la République, celui qui nomme à tous les postes, mais prendre l'avis des gens est important. De grâce, qu’on ne nous apporte pas des problèmes. Nous sommes en train de vivre dans la paix et tout le monde ici est parent à tout le monde».

Saliou Diop, responsable libéral de Sangalkam et ex-conseiller rural, va droit au but. «Il y a une tentative de placer des hommes de l’Apr, le parti du président de la République. Mais ceux-là savent que pour bénéficier d’un mandat, il faut descendre sur le terrain politique et non pas attendre six mois avant les élections pour bénéficier du soutien de son parti au pouvoir pour prendre de l’avance sur les autres». Mais plus net, il rappelle qu'«il n’est pas normal de changer une équipe qui gagne. Les délégations spéciales sont en train de travailler et il ne leur reste que six mois. Il faut attendre la fin de leur mandat».

PAPE MOUSSA GUEYE (CORRESPONDANT À RUFISQUE)
 

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