Publié le 6 Sep 2012 - 21:00
TERREUR EN GAMBIE-LA PRESSE PAIE UN LOURD TRIBUT

S’exiler, se taire ou se faire exécuter

 

En Gambie, un journaliste, aussi brillant qu'il puisse être, n'a pas trop le choix s'il veut survivre.

 

En Gambie, la presse a sombré dans une nuit sans fin sous le régime de Jammeh. Un musellement rendu possible par l’abrogation en 2004 de la loi nationale sur la presse (National media act) et l’adoption de la loi d’amendement au Code pénal qui élargit la définition de diffamation et la possibilité d’être accusé d’activités criminelles. Les attaques contre les médias indépendants se sont démultipliées. Des journalistes sont embastillés ou tués.

 

Dayda Haydara, vétéran de la presse gambienne, est assassiné le 16 décembre 2004. Le journaliste Moussa Saidykhan, ancien rédacteur en chef du quotidien The independant, affirme avoir été torturé en 2006 par le NIA, les redoutables services secrets de Jammeh. La même année, Chief Ebrima Mané, journaliste au Daily Observer, disparaît pendant 3 ans. L’affaire est portée devant la Cour de justice de la CEDEAO où le régime est enjoint de le libérer et de verser des dommages et intérêts à sa famille. Le Daily Observer, principal journal indépendant dans ce pays, aurait été acheté par Jammeh lui-même.

 

Que dire alors de Fatou Jaw Manneh qui anime un journal en ligne à Washington DC ? Revenue au pays pour les obsèques de son père, elle est assignée à résidence pendant 5 ans dans son village. Le 15 juin 2009, 7 journalistes gambiens accusés d’avoir tenu des «propos désobligeants» envers Jammeh suite au décès de leur confrère Dayda Haydara du journal The Point, sont arrêtés et inculpés de ‘’complot’’ et de ‘’publication séditieuse’’.

 

Le 8 juin lors d’une interview accordée au service de la télévision et de la radio gambiennes, Yaya Jammeh déclare que l’enquête sur le meurtre du journaliste n’avance pas et qu’il suggère avec cynisme aux journalistes intéressés de ’’demander à Dayda Haydara qui l’a tué’’. A ce jour, des dizaines de journalistes ont quitté le pays.

 

 

 

LA PRISON MILE 2  : Le «3e bataillon» de l’armée gambienne

 

Le nom est certes ironique, mais il colle à merveille à cette grosse bâtisse située à moins de 15 km de la zone de développement touristique de la Gambie.

 

La prison Mile 2, surnommée ‘’3e bataillon de l’armée gambienne’’, est bondée de militaires au point qu’elle ressemble à un bataillon en termes d’effectifs.

 

Elle est non loin des locaux de la National intelligence agency (NIA), le service de renseignement redouté de la Gambie. Ces deux cercles de détention sont les plus craints du pays.

 

Actes de Tortures, condamnations à mort…tout y passe. Le fameux couloir de la mort de Mile 2 est occupé par des prisonniers habillés en tenues noires attendant avec angoisse l’heure fatidique. Celle qu'aura choisie le président Jammeh pour leurs exécutions.

 

 

 

AMADOU NDIAYE

 

 

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