Publié le 9 Oct 2013 - 12:00
MARCHE DE L’OPPOSITION

 Les libéraux mobilisent timidement

 

 

Bien qu’il ait fait foule, la marche du Pds co-organisée avec une frange de l’opposition n’a pas tenu toutes ses promesses en termes de mobilisation et en comparaison avec celle du 22 avril.

 

Pour la circonstance, la Place de l’Obélisque est presque sous état de siège. Une trentaine d’éléments de la police, lourdement armés, quadrille les lieux, en attendant le démarrage de la marche de l’opposition. Il est 14h 30. L'endroit est occupé par une foule clairsemée. Les quelques militants présents sur les lieux sont du Parti  démocratique sénégalais (Pds). Vêtus de tee-shirts floqués de messages hostiles au régime, brassards rouges sur la tête, ces libéraux sont manifestement décidés à se faire entendre en dépit de la chaleur torride. Et lorsque le rappeur «Pacotille», du haut du véhicule de sonorisation, harangue la foule avec son  single «le féticheur veut manger le bâtisseur», l’ambiance passe de morne à électrique.

A mesure que les minutes passent, la foule grossit, mais timidement. Comparé à leur marche du 22 avril dernier, le défi de la mobilisation est loin d’être relevé. Pour cette militante du Pds trouvée sur les lieux, le bouc-émissaire est tout trouvé. «L’Etat a fait exprès de bloquer les militants en créant un faux embouteillage au niveau de Colobane», accuse cette dame âgée d’une cinquantaine d’années. «J’ai marché de Colobane jusqu’ici ; les autres devaient faire comme moi pour rallier la Place de l’Obélisque». Comme s’il avait senti venir le «flop», un autre militant pense que «les responsables du parti auraient dû faire venir les militants depuis le matin et leur préparer à manger».

15h 20mn. La marche n’a toujours pas démarré. Les militants scrutent en vain les responsables. Subitement, un d’entre eux déboule à bord d’un pick-up 4x4. Il s’agit de Farba Senghor, chargé de propagande du Pds. Il est suivi, peu après, du coordonnateur du Pds. Escorté par de gros bras, Omar Sarr est acclamé par la foule. Attendus, Pape Diop et Abdoulaye Baldé, eux, n’ont pas répondu à l’appel. Ils ont préféré «mandaté» leurs militants.

15 heures 45. Le rappeur «Pacotille», encore lui, monte au créneau pour rappeler les règles de la marche. «La marche doit prendre fin à 17 heures, indique  l’artiste proche de l’opposition. On a accusé du retard. A 16 heures, le coup d’envoi sera donné». Ainsi dit, ainsi fait. La procession démarre. Mais dans le désordre. Les partis rivalisent de slogans politiques. «Pape Diop, président !» ; «Libérez Karim !», pouvait-on lire sur certaines pancartes. Éclipsant du coup les autres motifs de la marche.

Au pas de charge, les marcheurs envahissent le boulevard du général De Gaulle sous une forte escorte policière. Arrivés au Triangle Sud, ils ralentissent la cadence. Mais l’impressionnant dispositif sécuritaire qui y est déployé les dissuade de toutes tentatives.

16h 30mn. Les manifestants libéraux et de la coalition «Boolo taxaw askan wi» rejoignent enfin le rond-point Malick Sy.  La chaleur accablante qui prévaut oblige le coordonnateur du Pds a abréger son discours. Après avoir remercié les militants, le maire de Dagana s’en est pris au régime qu’il accuse d’avoir voulu «saboter  la marche». Avant de convoquer la presse à la permanence Oumar Lamine Badji. (Voir ailleurs). Moins nombreux que lors de leur dernière manifestation sur ce même lieu, les marcheurs se disent tout de même satisfaits d’avoir «crier leur  ras-le-bol». A la fin de la marche, ils repartent comme ils étaient  venus.

 

 

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