Premier adversaire du Sénégal pour les éliminatoires de la CAN 2015, le 5 septembre à Dakar, l’Egypte, dont le championnat local constitue le levier de son équipe nationale, compte aujourd’hui un nombre grandissant de joueurs expatriés.

Le fait que la sélection égyptienne laisse de plus en plus de place aux joueurs expatriés a-t-il un impact sur les résultats des Pharaons ? EnQuête ne se veut pas catégorique mais laisse parler les statistiques. Et celles-ci ont tendance à confirmer cela.

Quand l’Egypte dominait le foot continental avec ses trois Coupes d’Afrique des Nations (CAN) remportées successivement (2006, 2008, 2010), la sélection était fortement ancrée dans le championnat local. Et l’Egypte avait une vraie identité de jeu basée sur un collectif très huilé. Ils étaient 3 éléments évoluant à l’extérieur dans la liste de Hassan Shehata à la CAN 2006 au Caire : Abdul-Zaher Al-Saka (Konyaspor,  Turquie), Ahmed Hassan (Beşiktaş, Turquie), Ahmed ‘’Mido’’ Hossam (Tottenham, Angleterre).

En 2008, à Accra (Ghana), le nombre est passé à 5 : Ibrahim Said (Ankaragücü, Turquie), Mohamed Shawky (Middlesbrough, Angleterre), Ahmed Hassan (Anderlecht Belgique), Mohamed Zidan (Hambourg, Allemagne), Wael Gomaa (Al-Sailiya, Qatar). Et en 2010 à Luanda (Angola), ils étaient 4 expatriés dans le groupe : Abdel El-Saqua, (Eskisehirspor, Turquie), Hosni Abd Rabo (Al-Ahli Dubaï, Émirats Arabes Unis), Hossam Ghaly (Al Nasr Riyad, Arabie Saoudite), Mohamed Zidan (Dortmund, Allemagne).

Mais actuellement, les expatriés arrivent en masse. Le nombre est passé du simple au quadruple. Pour les matches du 5 et 10 septembre contre le Sénégal et la Tunisie, le coach Shawky Gharib a fait appel à 12 expatriés : Ahmed Fathy (Umm Salal, Qatar), Ahmed Hegazy (Fiorentina, Italie), Ahmed El-Mohammady (Hull City, Angleterre), Ramy Rabiaa (Sporting Lisbonne, Portugal), Ali Ghazal (Nacional Madeira, Portugal), Mohamed El-Nenny (FC Bâle, Suisse), Ahmed Hammoudi (FC Bâle, Suisse), Saleh Gomaa (Nacional Madeira, Portugal), Mohamed Salah (Chelsea, Angleterre), Mahmoud Abdel Razeq “Shikabala” Sporting Lisbonne, Portugal), Mahmoud Abdel Moneim “Kahraba” (Grasshoppers, Suisse), Ahmed Hassan “Koka” (Rio Ave, Portugal).

Hasard ou pas, les performances d’aujourd’hui contrastent avec celles de la belle épopée des Pharaons, 7 fois champions d’Afrique (1957, 1959, 1986, 1998, 2006, 2008, 2010). Ils ont traversé le désert ces derniers temps et changé plusieurs coaches sans trouver de solution. Ils ont manqué les deux dernières CAN et s’étaient fait étriller (6-1) par le Ghana en barrages aller de la Coupe du monde 2014. Avant leur victoire (1-0) sur le Kenya, samedi, l’Egypte avait été battue (3-2) par le Chili puis tenue en échec par la Jamaïque.

LOUIS GEORGES DIATTA