Publié le 19 Aug 2016 - 20:43
APPLICATION DE LA PARITE AU HCCT

Les nombres impairs faussent le jeu

 

La répartition des sièges au Haut conseil des collectivités territoriales remet au goût du jour le débat sur la parité. Bien qu’étant en vigueur depuis 2010, date de son adoption, la loi sur la parité n’est pas jusqu’ici appliquée dans toute sa rigueur dans les instances de décision des assemblées.

 

C’est aujourd’hui, vendredi 19 août 2016 que la Direction générale des élections va délibérer sur la validation des listes déposées par les candidats pour les élections du Haut conseil des collectivités territoriales. Mais auparavant, des femmes issues de différentes chapelles politiques ont averti sur la nécessité de respecter la parité dans toutes les listes. Mais là n’est pas le problème. Car le respect de la parité sur toutes les listes devant se disputer les élections ne garantit en aucun cas l’application de cette loi dans toute sa rigueur au sein des assemblées.

En effet, même si la clé de répartition des sièges au niveau national obéit à une certaine logique qui prend en compte la taille démographique de chaque localité, l’affectation des postes peut, dans certains cas, rendre difficile l’application de la loi sur la parité. Pour les élections du Haut conseil des collectivités territoriales, les sièges à pourvoir varient d’une localité à une autre entre 3, 2 et 1.

Ndiaga Sylla : ‘’techniquement, la parité n’est pas possible’’

Dans les localités où les candidats doivent se disputer des postes pairs (deux par exemple), il ne se pose pas souvent de problème d’investiture qui prendrait en compte le respect de la parité. Mais là où se pose le problème souvent, c’est dans les localités dont les quotas sont impairs. A Dakar par exemple, les candidats au HCCT devront se disputer trois postes. Pour la répartition, ‘’on prend d’abord un homme, une femme et un homme ou vice-versa’’, souligne Malick Diagne.

Le spécialiste en décentralisation de constater ainsi qu’il est toujours difficile, dans des cas similaires, d’arriver à avoir une assemblée paritaire. Partageant le même point de vue, Ndiaga Sylla lui, pense qu’on ne peut pas avoir une parité avec des chiffres impairs. ‘’La parité ne s’applique qu’au nombre pair’’, soutient l’ancien membre de l’Alliance Jëf Jël pour qui, ‘’techniquement, la parité n’est pas possible’’. ‘’Dans un département où il y a un seul siège à pourvoir, on ne peut pas appliquer la parité’’, souligne-t-il.

Son collègue Ousmane Badiane, pour sa part, estime que la loi sur la parité doit être de rigueur dans toutes les assemblées électives ou semi-électives. Selon  lui, avec le mode de scrutin, il ne devrait pas y avoir de problème particulier sur le respect de la loi sur la parité. Car, s’il s’agit du dépôt des listes pour l’assemblée comme pour les collectivités locales, le respect de la parité est facile à contrôler. ‘’Les gens regardent la liste de manière scrupuleuse pour voir de façon alternative s’il y a un homme et une femme ou vice-versa. Cela pose moins de difficulté car dès que la liste ne remplit  pas les critères, elle doit être rejetée’’, explique le chargé des élections de la Ligue démocratique (Ld). 

HABIBATOU TRAORE

 

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