Publié le 6 Dec 2018 - 20:09
DAKAR ARENA FERME AU PUR

Le parti se rabat sur la place du Centenaire

 

Après avoir été éconduit du Dakar Arena, le Parti de l’unité et du rassemblement a promis un spectacle ‘’inédit’’ à la place du Centenaire, le 8 décembre prochain. Seul hic : les poulains d’Issa Sall n’ont toujours pas l’autorisation, malgré l’accomplissement, selon eux, de toutes les formalités administratives.

 

Cette fois, ça semble être le bon. Le Pur, après son faux départ du 1er décembre dernier, donne rendez-vous aux Sénégalais pour le 8 courant. ‘’Un congrès inédit, jamais vu au Sénégal’’. C’est ce qu’ils ont promis, hier, en conférence de presse. Après Benno Bokk Yaakaar, les ‘’vert et blanc’’ auraient bien voulu marquer le coup, en faisant le show au Dakar Arena. Hélas, l’antre mythique leur aurait été fermé par les autorités. Le président du comité d’organisation du congrès lâche l’info : ‘’Notre souhait était de tenir le congrès du 8 décembre au Dakar Arena. Par-là, nous voulions faire une démonstration de force, montrer que nous pouvons remplir ce stade. Mais notre demande est restée sans suite. Nous le regrettons, car cela montre encore une fois que nous sommes dans un pays où les libertés et la démocratie sont bafouées.’’ Mécontent, Moustapha Ndiaye défie la majorité qui, à l’en croire, paie les gens pour mobiliser. Toute la différence de leur structure. ‘’Nos militants, on ne les paie pas. Ils ne sont pas nourris, transportés, vêtus. Ils ne sont pas des militants avec lesquels on signe des contrats pour rentrer à 18 h. Au contraire, ils sont des militants convaincus et engagés qui font tout cela par leurs propres moyens’’, souligne Moustapha Ndiaye.

Mais s’il y a quelque chose qui les tient à cœur, c’est bien la nature démocratique du parti. Ils ne se lassent de le revendiquer. Hier encore, ils ont tenté de le démontrer avec force arguments. Le parti, même présidé par le religieux Serigne Moustapha Sy, est une formation qui se veut ‘’démocratique’’. Mamadou Djité, répondant à un journaliste qui l’interrogeait sur la sortie du responsable moral, à l’occasion du Gamou, pour émettre la volonté de ses ‘’frères’’ Serigne Habib et Cheikh Omar de Tivaouane, s’est voulu formel : ‘’C’est vrai que le président Serigne Moustapha s’est exprimé dans ce sens. Mais n’oubliez pas que nous sommes dans un parti politique démocratique. Le jour où il le voudra, il le portera devant les instances qui vont valider ou non. Ce sont les statuts du parti qui le prévoient.’’ Voulez-vous dire par-là que Serigne Moustapha ne peut pas imposer ses décisions au parti ? Il rétorque : ‘’Non. Encore une fois, nous sommes un parti démocratique. Serigne Moustapha, lui-même, a été démocratiquement choisi en congrès comme notre président. Nous sommes un parti démocratique et regardez-nous comme tel, Svp.’’ Magaye Kébé de préciser : ‘’En plus, il faut placer les choses dans leur contexte. Ce jour-là, le marabout recevait ses deux frères ; c’était une manière de leur dire : puisque vous êtes là, je peux me reposer et vous laisser nous apporter la victoire.’’ Serigne Moustapha, renseignent-ils, est même allé plus loin. ‘’Il nous a dit l’autre jour, rappelle Kébé, que ce qui lui plairait le plus, c’est que les Sénégalais sachent que le Pur est un parti démocratique’’.

‘’Serigne Moustapha n’impose pas ses décisions’’

Connu pour son unité et la discipline de ses militants, le parti, ces derniers temps, a connu quelques turbulences. Outre la controverse autour du report de la date du congrès, certains responsables ont élevé la voix pour remettre en cause le choix d’Issa Sall comme candidat. Moustapha Ndiaye minimise et défend : ‘’Le Pur est toujours aussi uni. Certes, il y a des militants établis à l’étranger qui contestent notre candidat. Cela montre simplement que nous sommes un parti démocratique où les membres s’expriment librement. Les instances habilitées ont répondu aux questions qu’ils ont posées. Issa Sall a été légitimement choisi par le Bureau politique, avalisé par le président Serigne Moustapha Sy. On attend le 8 décembre pour l’officialiser.’’ Alors pourquoi le report si brutal, 48 heures seulement après que le candidat lui-même l’avait entériné ? Malgré les réponses, les zones d’ombre persistent. Tantôt, c’est ‘’le président Serigne Moustapha qui l’a demandé pour avoir un congrès à la dimension du Pur’’, ‘’tantôt, c’est parce qu’il y avait trop de congrès’’.

Après le refus de Dakar Arena, le parti a finalement jeté son dévolu sur la place du Centenaire. Là-bas, le 8 décembre, ils comptent mettre les petits plats dans les grands. Toutes les fédérations sont conviées pour un spectacle unique en son genre.

Mais il reste une formalité pour tenir la manifestation : la délivrance de l’autorisation administrative. ‘’Nous avons fait tout ce que nous devions faire. Et la police nous a convoqués pour les besoins de l’enquête. Et nous pensons que l’autorisation nous sera délivrée d’un jour à l’autre. Nous ne nous faisons aucun souci à ce niveau’’.

Ainsi, pour 2019, il faudra bien compter sur le parti de Serigne Moustapha Sy. Afin de convaincre plus de Sénégalais, le candidat Issa Sall, à l’occasion du congrès, livrera son programme dénommé ‘’Pur 100’’. En termes plus intelligible : la voie du Pur pour répondre aux 100 préoccupations des Sénégalais. Il faut, d’après leurs dires, un Sénégal pur avec un homme neuf : Issa Sall.

‘’Tout a été mis en œuvre pour investir notre candidat. Vous allez voir une vague déferlante en vert et blanc. Ce sera un évènement inédit en termes d’innovation pour une victoire à l’élection’’. Par rapport au nombre de parrains, ils affirment les avoir mobilisés en dix jours seulement après le lancement de la campagne.

MOR AMAR

Section: 
LE PLAN DE REDRESSEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL (PRES) / Une nouvelle feuille de route pour le Sénégal, selon le Moncap
OUSMANE SONKO EN TURQUIE : Une visite stratégique pour renforcer les relations sénégalo-turques
RENÉGOCIATIONS DES CONTRATS ET RÉVISIONS DES CODES DANS LE SECTEUR EXTRACTIF : Ousmane Sonko dévoile les premiers constats du comité
CONCLUSIONS DU DIALOGUE NATIONAL : Les partis de l’opposition dénoncent des manquements
CRISE POLITIQUE AU MALI : Moussa Mara dans la tourmente, Soumaïla en mémoire
REDRESSEMENT ÉCONOMIQUE : Le pari de l’endogénéisation
CRISE POLITIQUE : L’APR hausse le ton
PRÉSIDENTIELLE 2025 EN CÔTE D’IVOIRE : Ouattara se lance pour un 4e mandat, Soro dénonce
POUR DES RELATIONS HUILÉES ENTRE LE SÉNÉGAL ET LA MAURITANIE : Les sections Isems pérennisent des stratégies de collaboration
APR APRÈS LE POUVOIR : Le temps du renouveau 
RÉORGANISATION DE L’APR : Macky Sall rajeunit la direction du parti
TRAQUE CONTRE LA PRESSE - SOCIETE CIVILE : Les dérives verbales de Waly Diouf Bodiang
SORTIE DU LEADER DU SÉNÉGAL BI ÑU BOKK : Barth sans gants
PETITE ENFANCE ET CASE DES TOUT-PETITS : Des conseillères familiales renforcées en éveil et stimulation précoces
SÉNÉGAL : Quand l’homme d’État fait de la politique et le politique oublie l’État
SITUATION NATIONALE : L’alerte du FDR
RESTITUTION DES EMPRISES MILITAIRES : La fin d’une époque
TANDEM DIOMAYE- SONKO : L’analyse de Thierno Alassane Sall
LENTEUR DANS LA MISE EN ŒUVRE DE L’ACTION PUBLIQUE : Ousmane Sonko hausse le ton
REACTION DE DIOMAYE APRÈS LA SORTIE DE SONKO : Focus sur les difficultés des Sénégalais