Publié le 30 Jan 2019 - 23:47
TAUX DE MISE EN ŒUVRE DES REFORMES DE L’UEMOA

Le Sénégal fait un bond de 5 points, entre 2017 et 2018

 

D’un taux de 71 % de mise œuvre des réformes de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) en 2017, le Sénégal est passé à 76 % l’année dernière, soit une progression de 5 points. L’annonce a été faite, hier, par le président de la Commission de l’Union, Abdallah Boureima, lors de la revue annuelle des réformes, politiques, programmes et projets de l’espace communautaire.

 

Evaluer les performances accomplies par les Etats membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) dans quatre domaines, c’est ce que vise la revue annuelle de l’institution tenue hier à Dakar. Il s’agit, pour les responsables de l’espace communautaire, de passer à la loupe la mise en œuvre des réformes, politiques, programmes et projets dans les secteurs de la gouvernance économique et la convergence, le marché commun, les politiques sectorielles et les investissements communautaires dans les différents pays.

‘’Nous sommes satisfaits des conclusions de cette revue, parce que le Sénégal a réalisé un bond significatif de 5 points, entre 2017 et 2018. En ce qui concerne les réformes sectorielles, elles ont été amples et efficaces, et ont permis de rompre avec deux tendances au Sénégal par rapport à la croissance économique’’, explique le président de la Commission de l’Uemoa, Abdallah Boureima. Ce dernier souligne que la première ‘’rupture’’ est effectuée au niveau des faibles taux de croissance constatés au début de la décennie 2010. C’est ainsi que le taux de croissance est passé de 3,5 % en 2014, à 5,2 % en 2015. Et le même rythme a été maintenu jusqu’en 2018. La deuxième ‘’rupture’’ est liée aux composantes ‘’fortes’’ qui portent cette croissance.

‘’A un moment donné, la croissance a été essentiellement portée par le secteur tertiaire. Aujourd’hui, la prépondérance du secteur réel est forte, notamment celui de l’agriculture avec 11 points. Ce qui laisse penser que la croissance sera inclusive, car touchant le secteur primaire où existe la population la plus nombreuse et la plus vulnérable’’, indique le président de la Commission de l’Uemoa. Abdallah Boureima s’exprimait à la sortie d’une audience avec le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne, à la fin de la revue annuelle.

Un seuil d’endettement satisfaisant

En dehors de ces points, M. Boureima informe que pour ce qui est des réformes fiscales et de la passation des marchés, le Sénégal a été le premier pays à atteindre le taux de pression fiscale, en 2017, de 20 % fixé par le pacte de convergence. Le pays était à 20,3 % avant l’élargissement du produit intérieur brut (Pib), avec la rénovation des comptes nationaux. ‘’Même avec ce changement, le taux de pression fiscale est resté au niveau de la moyenne de 15 % de l’union. Cette réglementation riche et porteuse de ressources concerne la mobilisation des ressources externes. Ceci a permis les succès du Groupe consultatif de Paris de décembre dernier et la levée des eurobonds sur les marchés financiers. Ce, sans compromettre l’équilibre budgétaire de l’Etat, notamment par rapport à l’endettement’’, dit-il.

Ainsi, par deux ratios, un communautaire et un autre international, M. Boureima soutient que le Sénégal est à la ‘’bonne place’’. Parce que, pour le premier, le taux d’endettement du pays se trouve en dessous du seuil établi de 70 %. ‘’Avec le nouvel indice fixé par les institutions de Bretton Woods pour juger de la qualité du cadre institutionnel et politique où se mène la gestion politique et économique des Etats, le Sénégal est bien placé avec une notation de 3,8 qui le place parmi les pays à risque très faible d’endettement. C’est dire que toute cette politique de mobilisation des ressources internes et externes n’a pas du tout compromis les grands équilibres économiques et budgétaires’’, rassure le président de la Commission de l’Union monétaire.

Les progrès du pays dans ce processus ont été notés par rapport à une ‘’bonne trajectoire’’ pour le respect des critères de convergence par le Sénégal à l’horizon fin 2019. Mais aussi la contribution du Sénégal à l’animation du marché commun qui est la finalité de l’union. ‘’Il y participe par la qualité de ses exportations vers les autres pays de l’espace communautaire. Nous en avons besoin pour relever le taux du commerce extra-communautaire qui est faible’’, regrette M. Boureima.

116 réformes et 15 projets et programmes évalués

Ainsi, le ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, Amadou Ba, rappelle que, lors de sa session du 6 juin 2012 à Lomé, au Togo, la conférence avait relevé, pour le déplorer, que les textes communautaires étaient caractérisés par une ‘’lenteur et un faible niveau’’ de mise en œuvre dans la plupart des Etats membres. ‘’Globalement, le taux de transposition des directives ressortait à 47 % dont 21 % seulement pour les politiques sectorielles qui, pourtant, sont censées, par excellence, promouvoir la compétitivité des économies des Etats membres, renforcer le marché commun et stimuler la croissance économique dans l’espace communautaire’’, regrette-t-il.

Dès lors, le ministre de l’Economie estime que la pertinence de la revue tient aussi au fait qu’elle intègre dans son approche la nécessité de procéder à un suivi rapproché des recommandations spécifiques formulées à l’endroit des autorités ministérielles. Ceci, pour favoriser l’application immédiate des réformes et programmes de l’Uemoa. Les évaluations de cette année ont porté sur 116 réformes et 15 projets et programmes. ‘’Elles ont montré que le taux de mise en œuvre des réformes de l’Uemoa dans notre pays est passé de 71,1 % à 75,5 %, entre 2017 et 2018, soit une progression de 4,4 points, et que le taux moyen d’exécution technique des projets et programmes est passé de 57 % à 64 %, soit une progression de 7 points sur cette période’’, renchérit Amadou Ba.

D’après lui, ces chiffres mettent en lumière des ‘’évolutions positives’’ et l’apparition d’une tendance ‘’favorable’’. Toutefois, le ministre du Plan reconnaît qu’il convient de les ‘’maintenir’’, voire les ‘’accélérer’’, pour arriver à la situation où la totalité des réformes, des programmes et des projets sont convenablement mis en œuvre.

MARIAMA DIEME

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