Amara et les Lions, c’est fini. Le sort du sélectionneur national a été scellé hier à l’issue d’une réunion de plus de 9h du comité exécutif de la Fédération de football. ‘’Fin de la collaboration’’, l’issue n’est pas une surprise tellement le bilan d’Amara lors de cette CAN a été indéfendable. Trois défaites en trois matches face à des adversaires de moindre calibre ; beaucoup de techniciens au CV plus étoffés ont été limogés pour moins que ça. Le foot, le sport en général, vit avec les résultats.

L’entraîneur également. Le comité exécutif a jugé que le coach n’avait pas atteint les objectifs (demi-finale) qui lui avaient été assignés, et la logique a été de se séparer de lui. Me Augustin Senghor a certainement pris la décision la plus lourde de son magistère en adhérant au souhait final de ses fédéraux. Le président de la Fédération a été, avec Louis Lamotte, le 1^e vice-président, l’un des principaux défenseurs du maintien d’Amara. Le dirigeant goréen avait à cœur de préserver sans doute les acquis de la reconstruction, mais le dossier de son client était noirci par ses trois défaites et surtout par la manière dont cela s’est passé.

Amara Traoré quitte donc la Tanière en compagnie de ses adjoints, Abdoulaye Sarr et Mayacine Mar, après 25 mois, 18 matches dont 12 victoires pour 5 défaites et 1 match nul. Le bilan général est flatteur, surtout quand on élimine au passage le géant camerounais, mais cela n’a pas pesé lourd à l’heure du décompte. L’ex-entraîneur de la Linguère a eu le mérite d’entamer et de réussir la reconstruction. Mais la CAN a montré que son groupe avait peut-être grandi plus vite que lui…

Aliou Cissé-Karim Séga, duo provisoire

Le remplaçant d’Amara Traoré sera connu avant fin mars au plus tard promet Me Augustin Senghor. Devant l’échéance des éliminatoires de la CAN 2013 (juin 2012), le casting devra être rapide. Le duo Aliou Cissé-Karim Séga Diouf, nouvel attelage de la sélection espoirs, sera aux manettes pour le match amical face à l’Afrique du Sud le 29 février. Mais cette décision a été plus guidée par le souci de permettre à l’équipe olympique de se préparer en vue des barrages pour les JO de Londres que par une préparation de terrain pour un éventuel passage de témoin en sélection A.

Aujourd’hui, même si Senghor a longtemps défendu l’idée de mettre un ‘’local’’ en équipe nationale, il sera bien forcé d’élargir son périmètre de prospection. Car même si les Lions ont piteusement échoué à la CAN, le groupe reste encore un diamant brut qui ne demande qu’à être poli entre de bonnes mains. Fussent-elles étrangères…