Les sections Isems pérennisent des stratégies de collaboration

Après la rencontre de Nouakchott tenue en 2024, la capitale du Nord a accueilli, samedi dernier, la deuxième réunion bilatérale des sections de l’Initiative pour la sauvegarde de l’entente mauritano-sénégalaise (Isems). Une rencontre qui a été mise à profit par les deux délégations pour promouvoir l’entente entre les deux peuples et identifier les actions du plan d’action 2025-2026.
Des relations historiques unissent les peuples sénégalais et mauritaniens. Lors des travaux, les deux sections Isems ont montré leur ferme engagement en faveur d’une collaboration transfrontalière dans le cadre d’une diplomatie citoyenne. C’est dans ce contexte que des actions prioritaires ont été identifiées pour renforcer l’entente et le bon voisinage entre les deux pays.
Il s’agit, entre autres, de l’organisation d’un forum de l’entente, d’une conférence sur les relations historiques entre la Mauritanie et le Sénégal, et d’un programme de jumelage des communes frontalières.
Pour le président de l’Isems/Mauritanie, Ahmed Bezeid Deida, les relations entre les deux pays sont séculaires et doivent être sauvegardées. ‘’Nous sommes unis par l’histoire. Les frontières sont tracées par les colonisateurs, mais en réalité, il n’y a même pas de frontière entre le Sénégal et la Mauritanie. C’est pourquoi, à travers l’Isems, nous œuvrons à renforcer ces relations, les rendre encore plus solides et impliquer les pouvoirs publics dans cette dynamique de fraternité et de coopération entre nos deux États. Quand on s’associe pour protéger des intérêts communs, on préserve aussi la paix et la durabilité des relations’’, a-t-il déclaré.
Au nom de la délégation sénégalaise, le vice-président Abdoulaye Ly (Isems/Sénégal) a rappelé que les objectifs de la réunion bilatérale étaient de raviver les relations entre les parties prenantes et de définir une feuille de route pour les concrétiser.
L’Isems se réjouit de la signature de l’accord entre Dakar et Nouakchott
Pour lui, sauvegarder l’entente Sénégal-Mauritanie requiert un plan d’action, une vision ainsi que des projets et programmes structurants. ‘’Nous ne sommes pas des réalisateurs de projets, mais des promoteurs. Nous portons une ambition : rapprocher les populations, notamment les pêcheurs, agriculteurs, éleveurs et artisans sénégalais et mauritaniens. Des tensions peuvent surgir, mais il faut les prévenir. Sur le plan sectoriel, la priorité est donnée au partage des hydrocarbures situés à la frontière. Cela est fondamental : en Afrique, des conflits ont éclaté lorsque des ressources sont découvertes aux frontières, comme entre le Nigeria et le Cameroun ou la Côte d’Ivoire et le Ghana. Notre rôle est d’éviter ces écueils’’, a-t-il souligné.
Il a également évoqué les complémentarités économiques : ‘’Le Sénégal exporte du riz en Mauritanie, qui nous fournit du bétail. Le secteur de la pêche, affecté par l’exploitation gazière, nécessite aussi une attention conjointe. Ces enjeux relèvent des gouvernements, du privé et de la société civile – notre rôle est de faciliter les synergies.’’
À l’issue des travaux, les deux délégations se sont félicitées de la signature et de la mise en œuvre de l’accord relatif aux conditions d’entrée, de séjour et d’établissement des personnes et de leurs biens dans les deux pays.
IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT-LOUIS