Publié le 18 Mar 2015 - 16:14
ARRESTATIONS DE MEMBRES DE L’OPPOSITION

Des droits-de-l’hommiste appellent à la responsabilité de la Justice

 

Les arrestations tous azimuts de membres de l’opposition, notées depuis un certain temps, sont contre les règles d’un Etat de droit, de l’avis des défenseurs des droits humains qui en appellent à la responsabilité de la Justice. 

 

Ce n’est pas bien pour une démocratie comme celle du Sénégal, les multiples arrestations enregistrées dernièrement dans les rangs de l’opposition, selon les défenseurs des droits humains, qui semblent s’être passés le mot. A leur avis, la Justice doit rester lucide face à la situation tendue suscitée par l’attente du verdict du procès de Karim Wade. ‘’Une justice qui doit faire beaucoup preuve de responsabilité en jouant son rôle pour se retrouver au-dessus de la mêlée’’, souligne Me Assane Dioma Ndiaye, président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme (LSDH).

D’ailleurs une synergie d’action est en train de se réaliser entre la LSDH, la  Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO) et Amnesty International. L’idée est de ‘’rappeler aux politiques que ces arrestations vont négativement déteindre sur l’image de la démocratie. Surtout qu’elles sont purement politiques, parce que visiblement elles visent un seul parti’’, souligne le président de la LSDH. Il estime que ces vagues d’interpellations pourraient faire réfléchir à deux fois ceux qui voudraient investir dans le pays.

De l’utilisation du génie sénégalais pour surmonter la pente

Oumar Diallo, Directeur exécutif de la Société internationale des droits de l’homme (SIDH/Sénégal), s’indigne de toute arrestation dont la motivation est purement politique. En outre, il se dit foncièrement contre toute action visant à déstabiliser l’Etat. Ce dernier, note Oumar Diallo, doit avant de sévir, disposer de preuves ‘’suffisantes’’ et ‘’plausibles’’. Mais il précise que tout doit se faire dans le respect strict d’un Etat de droit. ‘’Il faut un débat politique responsable. Le problème est politique, car le procès qui suscite ces tensions est éminemment politique. Il faut élever le débat, car nous trouvons irresponsable d’utiliser des armes non conventionnelles pour mener un combat. Il faut utiliser les voies de recours permises par la loi et non la violence’’, déclare le directeur exécutif de la SIDH/Sénégal.

Me Assane Dioma Ndiaye annonce que les ‘’organisations de défense des droits humains vont prendre des décisions dans les jours à venir, car manifestement, la fracture sociale est en train de se creuser dangereusement’’. Pour pallier le phénomène, les organisations font également appel au génie sénégalais, qui a toujours su prendre le dessus sur les passions. 

Amadou NDIAYE

 

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