Publié le 1 Dec 2020 - 22:55
REGULATION DES PROCEDURES DES OPERATIONS PORTUAIRES

Le ’’Protocole de Saly’’ 

 

Regroupés à Saly Portudal pour trouver des solutions aux lourdeurs des procédures dans les opérations portuaires, les acteurs du port se quittent avec un protocole de 58 points destiné à réguler l’activité portuaire.

 

Réunis à Saly Portudal pendant trois jours, les acteurs portuaires se sont quittés, hier, avec la signature du ’’Protocole de Saly’’ (ou encore le ‘’Pacte du 30’’). Un document de synthèse des différents accords faits entre eux. Au total, 58 points d’accord font le contenu du pacte dont l’objectif est de réguler le fonctionnement du port, en réglant les problèmes de procédures, mais aussi et surtout de financer la construction du port de Ndayane.

Selon Aboubacar Sadikh Bèye, ces accords sont le symbole d’un espoir pour le Sénégal. ‘’Quand vous vous retrouvez avec des points d'accord pour d'abord l'élaboration d'un manuel de procédures qui va régir la contractualisation entre tous ces acteurs, quand vous vous entendez sur des points, pour revoir toute la facturation de l'activité portuaire, que ça soit le port, les armateurs, tout doit être revu pour l'efficacité opérationnelle de l'activité du port. Quand nous nous entendons sur un comité de suivi de ces 58 points et qui regroupe tout ce beau monde avec les organisations de transitaires, les organisations de commerçants, les transporteurs agréés, c'est un grand motif d'espoir pour notre pays, pour notre jeunesse, parce que si on réussit ce pari, ça va se traduire par un port beaucoup plus compétitif. Un port qui va créer de l'emploi’’, indique le directeur général du Pad.

La mise en œuvre de ce protocole, qui sera accompagné par l’installation d’un comité de suivi, devra aboutir à éradiquer toutes les lourdeurs dans les procédures des opérations portuaires. D’ailleurs, précise-t-il, ‘’un des points consiste à l'accélération de la construction du port de Ndayane qui est synonyme de beaucoup d'emplois pour les jeunes’’.

Dans le même cadre, ce Protocole de Saly va donner plus d’autorité au Port autonome de Dakar qui assure 90 % des échanges extérieurs du Sénégal et 60 % des marchandises entrant et sortant du Mali. ‘’Les acteurs ont demandé une régulation. Ils ont demandé beaucoup plus de pouvoirs pour le port de Dakar, pour réguler les contrats privés qui se nouent entre eux. Ces contrats privés se passaient sans une autorité qui pouvait arbitrer ou sanctionner. Aujourd'hui, les armateurs, les transporteurs, les commerçants et les transitaires sont tous d'accord pour que le port de Dakar régule’’, poursuit M. Bèye.

Mieux, fait-il savoir, les acteurs ont réclamé un conseil présidentiel sur le port de Dakar et ‘’nous allons ensemble travailler déjà comme input de ces 58 points, pour demander beaucoup plus d'investissements pour le port’’. Pour cela, Aboubacar Sadikh Bèye annonce que les acteurs sont d'accord pour une redevance pour la modernisation des infrastructures portuaires.

Pour le DG du Pad, l'industrie maritime doit être un levier de croissance soutenue, de croissance durable, de croissance inclusive, une croissance qui crée de l'emploi. ‘’Et nous en sommes capables. Mais si nous ne travaillons pas ensemble, ce potentiel, nous le fermons, alors qu’il faut le déverrouiller. Mais nous ne pouvons le faire tout seul. Aujourd'hui, avec cet engagement de tout le monde, on a espoir et nous allons parler avec la presse. Nous allons définir le canevas de communication, le timing. Au moins une fois par mois, pour faire un état des lieux des progrès et tenir tout le monde responsable’’. Il précise : ‘’Cet engagement n'est pas l'engagement du port de Dakar. C'est un engagement de tous les acteurs. Donc, nous ne promettons pas le ciel. Nous disons que c'est un pacte. ’Le pacte du 30 novembre’ qui engage tous les acteurs. C'est une chaine dont tout maillon, qu'il soit au milieu, au début ou à la fin, s'il ne joue pas le jeu, on sait que c'est lui et on va sanctionner’’, prévient-il.

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ENLEVEMENT DE MARCHANDISES

Le Pad à la recherche d’un manuel de procédures

Maillon très fort de l’économie nationale, le Port autonome de Dakar (Pad) contribue considérablement au PIB du Sénégal, du fait de sa grande activité qui dépasse même les frontières du pays. Toutefois, dans les procédures d’enlèvement des marchandises, les chargeurs trouvent souvent d’énormes problèmes dans les procédures en vigueur. Ce week-end, les différents acteurs du Pad se sont tous réunis à Saly pour trouver des solutions à cela.

IDRISSA AMINATA NIANG

L’enlèvement d’une marchandise au Port autonome de Dakar (Pad) constitue un casse-tête pour les clients qui se perdent dans les procédures et perdent beaucoup d’argent dans des frais indéfinis, faute de manuel de procédures clairement définies. Un problème qui porte préjudice à l’économie du pays, à cause des pertes de temps engendrées.

C’est pour trouver des solutions à ce problème que des acteurs se sont regroupés, ce week-end, à Saly. ‘’Les contraintes ont déjà été identifiées. On est aujourd’hui dans une approche de solutions dans le cadre d'ateliers, pour revoir la tarification, le circuit de la chaîne logistique, le transit, tous les goulots d'étranglement en termes de faux frais. Et tous ces aspects devront trouver des solutions’’, a informé le directeur général du Pad.

Selon Aboubacar Sadikh Bèye, ‘’à la fin de ce séminaire prévue ce lundi, nous devrions sortir avec un protocole de Saly qui va énumérer tous les engagements de ces différents acteurs de la chaîne logistique, mais aussi tous les inputs, les préalables à l'élaboration d'un manuel de procédures sur l'enlèvement de la marchandise’’. Allant dans le même sens, il précise : ‘’C'est pour dire qu'aujourd'hui, tous ces acteurs travaillent, mais sans véritablement un modus operandi très clairement défini dans le cadre de procédures standards qui aident à fluidifier le trafic, les rapports. Donc, indique-t-il, c'est quelque chose qui aurait dû exister depuis très longtemps, puisque le port date de longtemps, mais avec le développement de l'activité et, aujourd'hui, la congestion due au fait que le port lui-même se trouve au centre de la ville. Le lieu est étroit, parce que l'activité économique du Sénégal a beaucoup évolué’’.

Sur cette lancée, Aboubacar Sadikh Bèye renseigne : ‘’Nous avons connu, ces six dernières années, des taux de croissance de plus de 6 %. Et pour autant, le port, dans ces investissements infrastructurels, n'a pas fondamentalement suivi.’’

A ses yeux, en attendant la construction du port de Ndayane, ce manuel de procédure conçu de manière inclusive, peut constituer une sorte de contournement aux différents blocages que rencontrent les usagers du Pad. ‘’Le temps de faire le port de Ndayane, en améliorant les process, en travaillant ensemble, en s'entendant sur un certain nombre de procédures, nous pouvons accroître la fluidité, l'efficacité opérationnelle qui nous permettra de juguler un peu ce manque d'espace et ce manque d'infrastructures’’, a dit M. Bèye. Pour lui, il s’agit de mettre à profit l'intelligence des uns et des autres pour trouver véritablement les critères d'efficacité opérationnelle.

Il a indiqué que ce travail est la traduction en acte de l’appel du président Sall, en concertation avec tous les acteurs, pour déverrouiller le potentiel extrêmement important de l'industrie maritime de notre pays, dans le cadre de la relance post-Covid.

En effet, le 5 novembre dernier, lors du Conseil d’administration du port, il a été évoqué l’appel du chef de l’Etat, lors du Conseil des ministres, d’entamer des concertations pour améliorer cette situation.  ‘’Nous estimons que l'activité portuaire contribue au moins à trois points de PIB. Mais cela ne peut se faire qu'avec une intégration de toutes les volontés. Cela permettrait à cette institution d’avoir une fluidité du trafic,  un enlèvement de la marchandise qui suit des normes et qu'in fine, le chargeur, le client qui est le donneur d'ordre, puisse récupérer sa marchandise et poursuivre son activité économique sans pour autant passer par tous ces frais de magasinage, de détention et autres, qui, fondamentalement, gênent l'activité’’.

Pour le secrétaire général adjoint du gouvernement venu présider l’ouverture de cette rencontre, ‘’il faut trouver un cadre de concertation au niveau du port. Aujourd’hui, nous avons un problème de congestion, un problème de retard dans la livraison, un problème d'impact de sécurité. Et toutes ces questions nécessitent que tous les acteurs qui sont au port puissent se retrouver et en discuter’’.

IDRISSA AMINATA NIANG

 

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